l’essentiel
Basée à Lombez et récompensée par la Chambre des Métiers en mai dernier, l’entreprise “Carrozzeria Artole” œuvre à la transmission d’un savoir-faire grâce à Patrice et Edith, unis depuis l’adolescence autour d’une passion commune.
Ce n’est pas dans la “forêt de la Trousse-chemise”, mais dans la piscine de Saint-Lys que deux adolescents de 15 et 17 ans, Edith et Patrice, se rencontrent et vivent leur premier amour. Patrice rejoint ensuite le CFA de Muret pour devenir carrossier de véhicules anciens. Il se trouve, et c’est un hasard, que leurs pères sont tous deux passionnés de véhicules anciens : l’un est collectionneur, l’autre mécanicien spécialisé : « Quelle époque ! Les courses à Nogaro, les rallyes automobiles le vendredi soir…”, rappelle Patrice Voigt.
Et puis la vie les sépare. Patrice poursuit son apprentissage dans une grande carrosserie à Toulouse pendant cinq ans avant de devenir carrossier automobile classique avec ses diplômes : CAP, BEP et CQP. Son parcours professionnel a été exemplaire : meilleur apprenti de Haute-Garonne en 1994, formateur dans un CFA, formateur de professionnels au Groupement National de Formation Automobile (GNFA) dans toute la France, complétant son expérience auprès de plusieurs employeurs de carrosserie, notamment en voitures anciennes. : « Toutes ces années d’enseignement ont été merveilleuses. Quelle chance d’avoir pu partager mon métier avec toute la France !
Leurs chemins se sont à nouveau croisés il y a six ans et ils ne veulent plus se lâcher. Patrice avait dit un jour à Edith : « Si un jour je crée ma propre entreprise, ce ne sera qu’avec toi. » Une prophétie devenue réalité, Patrice et Edith finissent par se marier. L’opportunité d’acquérir un terrain à Lombez en 2019 leur permettra de concrétiser ce projet. Ainsi est née leur entreprise dans la ZAC de la Ramondère : Carrosserie Artole (contrat de l’art de la tôle).
«C’est un travail de passion»
Membre professionnel de la FFVE (Fédération Française des Véhicules Anciens) et président de la Profession des Véhicules Historiques de la Mobiliani du Gers, Patrice souhaite que les diplômes dédiés à cette spécialité (CQP, MRVAH, CQP, TVAH) soient mis en œuvre sur tout le territoire. Un samedi par mois, de janvier à avril et de septembre à décembre, elle organise donc des journées techniques pour faire découvrir les méthodes de travail spécifiques aux véhicules anciens autour de quatre grandes thématiques de la restauration automobile : les bases du redressage, de la soudure, de la préparation des surfaces et de la peinture.
Dans l’atelier, à côté de Patrice et Edith (dont 20% du travail en atelier s’effectue par démontage, démontage et remontage, le reste de son travail consiste en de la gestion administrative), il y a une salariée et deux apprentis. « C’est de l’artisanat pur, explique Patrice, notre métier est de préserver le patrimoine à travers la restauration et la réparation de carrosseries, extérieurs, châssis et structures de voitures anciennes. Nous travaillons avec les techniques traditionnelles de tôlerie, le remplacement de pièces – qui nécessite des recherches approfondies –, la technique de formage, la soudure bord à bord… C’est un travail de passion.
Edith souligne l’ampleur de leur activité : « Pour nous il est important de valoriser le travail artisanal et de perpétuer la transmission des savoir-faire ». En mai dernier, Patrice Voigt a obtenu le titre d’Artisan d’Art de la Chambre des Métiers du Gers et récemment l’entreprise a reçu la visite du président Philippe Archer. Une belle preuve qu’au travail comme en amour il ne faut jamais baisser les bras.