Malgré l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l’armée israélienne continue de bombarder le territoire libanais. Le groupe terroriste a répondu lundi soir, après plusieurs jours d’attaques unilatérales. Comment expliquer que la trêve n’ait été que de courte durée ?
Le 27 novembre 2024 à 4 heures du matin, un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais est entré en vigueur. Le lendemain, l’armée libanaise accusait l’armée israélienne d’avoir « violé à plusieurs reprises » l’accord de cessez-le-feu.
Malgré cette trêve, Le territoire libanais a été frappé à plusieurs reprises par Israël. Lundi, un drone israélien a visé une position de l’armée libanaise à Hermel, une région de la plaine de la Bekaa à l’est du Liban, loin de la frontière avec Israël, blessant un soldat, a indiqué l’armée. Un homme a également été tué par une frappe de drone israélien dans le village de Marjeyoun, près de la frontière au sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé. L’armée israélienne a déclaré avoir « ciblé des véhicules militaires opérant dans la zone d’un site de production de missiles du Hezbollah dans la Bekaa ». Elle a ajouté avoir « frappé des sites d’infrastructures terroristes utilisés pour le trafic d’armes près de la frontière syro-libanaise dans la région du Hermel » et a indiqué qu’elle « enquêtait » sur les circonstances dans lesquelles le soldat libanais a été blessé.
Lundi également, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a déclaré qu’Israël avait violé l’accord de cessez-le-feu « au moins 54 fois ». Les accusations ont été rejetées par l’État juif.
Il s’agit en fait d’une “violation politique et technique” du cessez-le-feu, confirme Elena Aoun, professeur de relations internationales à l’UCL. La diplomatie française, l’un des principaux acteurs de cet accord avec les Etats-Unis, a insisté lundi auprès d’Israël pour que la trêve soit respectée.
La stratégie d’Israël
Israël veut profiter du cessez-le-feu “pour exploiter pleinement son avantage sur le terrain et atteindre les quartiers libanais auxquels il n’a pas encore eu accès”, explique Elena Aoun. Le gouvernement israélien veut démontrer à l’intérieur et à la communauté internationale qu’il contrôle la situation. C’est une posture intimidante».
Pourquoi le gouvernement israélien a-t-il accepté un cessez-le-feu s’il n’avait aucune intention de le respecter ? « Netanyahu a été en retard sur cet accord. Il a cédé à la pression américaine parce qu’il acculé sur plusieurs fronts», informe Elena Aoun. L’armée israélienne souffre et le Premier ministre est affaibli par le Mandats d’arrêt de la CPI et nombreux scandales. Selon ce dernier, Netanyahu est accusé d’avoir mené une campagne d’influence dans le but de prolonger la guerre à Gaza, après la publication dans la presse de documents de l’armée israélienne.
D’autre part, la population israélienne n’était pas satisfaite de cet accord de cessez-le-feu, tout comme le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvi (extrême droite).
Dans un communiqué précédemment publié, Nabih Berri a appelé le comité chargé de superviser la trêve, qui comprend les États-Unis et la France, « à lancer de toute urgence son action et à forcer Israël à mettre fin à ses violations et à se retirer » du territoire libanais. Pour Elana Aoun, le La communauté internationale « doit prendre rapidement ses responsabilités. Nous risquons de déraper si les promoteurs de l’accord n’interviennent pas.”
«La trêve est uniquement due à la volonté du Hezbollah de ne pas entreprendre de représailles. Il restera dans cette attitude de prudence jusqu’à ce qu’Israël ne lui laisse plus le choix », suggère le spécialiste libanais. La trêve ne sera donc qu’un mirage comme l’a fait savoir lundi soir le groupe terroriste libanais. a attaqué une position militaire israélienne.
