Figure du théâtre et du cinéma, Niels Arestrup est décédé dimanche à l’âge de 75 ans à son domicile de Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine), ont annoncé son attachée de presse et son épouse.
“Je suis extrêmement triste d’annoncer le décès de mon mari, l’immense acteur Niels Arestrup, après un combat courageux contre la maladie. Il est décédé entouré de l’amour de sa famille”, a écrit son épouse, Isabelle Le Nouvel, dans un communiqué.
César du meilleur acteur
L’acteur doit son nom à un père danois qui a tenté d’émigrer aux Etats-Unis mais s’est arrêté en France pour se marier. Niels Aerestrup est né dans un milieu très modeste à Montreuil, en région parisienne, le 8 février 1949.
Il apparaît pour la première fois au cinéma en 1973 dans Mlle O’Gynie et Hommes-fleurs par Samy Pavel. Se tenant volontiers à l’écart d’une célébrité qu’il a acquise tardivement, Niels Arestrup a obtenu deux premiers César du meilleur second rôle pour les performances devant la caméra du même réalisateur, Jacques Audiard, pour Mon cœur a arrêté de battre (2005) et Un prophète (2009).
“Je refuse de jouer un personnage récurrent”
Un troisième et dernier César du meilleur second rôle lui a été décerné en 2014 pour son incarnation d’un chef de cabinet dans Quai d’Orsay. Il avait remercié Bertrand Tavernier pour ce « rôle un peu différent de celui que nous avions ». [lui] suggérait généralement quelque chose de presque drôle.
En 2016, il tient également l’un des rôles principaux de la série de politique-fiction Baron Noiroù il n’a accepté de jouer que lors de la première saison. “Je refuse de jouer un personnage récurrent, de me lancer dans un rôle pendant deux ou trois ans qui finit par vous coller”, a-t-il expliqué à Monde en 2019.
« Présence magnétique »
Parmi tous ses rôles, personnages plutôt sombres et inquiétants, le dernier fut au cinéma celui d’un chef d’orchestre dans Amusant en 2023.
“Nous avons été éblouis par la force de son jeu et sa présence magnétique devant la caméra de Jacques Audiard, Bertrand Tavernier, Julian Schnabel ou Albert Dupontel”, a écrit la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur la plateforme X pour rendre hommage à lui.
L’acteur a également développé une passion pour le théâtre en prenant des cours auprès de l’actrice Tania Balachova. Il reste fidèle à la scène pendant près d’un demi-siècle et rejette largement la célébrité. De 1989 à 1993, il prend lui-même la direction d’un théâtre, celui de la Renaissance à Paris.
Accusations de violence
Sa carrière, marquée également par l’obtention d’un Molière du meilleur acteur en 2020, a également été entachée d’accusations de violences contre des actrices lors des tournages ou des répétitions, entre autres par Isabelle Adjani ou Myriam Boyer. «Ça me colle», avouait-il, interrogé par Libération en 2007. Il n’a jamais fait l’objet de plainte.
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