Frédéric Simon (correspondant Israël) / Crédits photo : AAREF WATAD / AFP
10h01, le 1er décembre 2024
La prise soudaine d’Alep, la deuxième ville de Syrie, par les jihadistes et les rebelles, inquiète de nombreuses puissances voisines, dont la plupart sont déjà impliquées dans d’autres conflits. Téhéran, allié du président syrien Bachar al-Assad, est particulièrement alarmé par cette avancée surprenante. Une fragilité dont Israël pourrait profiter.
Les djihadistes et les rebelles anti-régime progressent de façon spectaculaire en Syrie. Ce samedi, ils ont pris la deuxième ville du pays, Alep. Une offensive éclair qui, selon une ONG, a causé la mort de 320 personnes. Le président syrien assure que son pays est capable de vaincre les terroristes, mais se retrouve affaibli avec des alliés comme la Russie, le Hezbollah libanais et l’Iran occupés sur d’autres fronts.
Le ministre iranien des Affaires étrangères est également attendu en Syrie dimanche. Téhéran, allié du président syrien Bachar al-Assad, s’inquiète de l’avancée rapide et surprenante de cette coalition entre jihadistes et rebelles. Comment l’État juif, ennemi juré de l’Iran, perçoit-il cette offensive ?
Suivi de l’approvisionnement en armes
Les observateurs parlent d’un mélange de satisfaction et d’inquiétude. Satisfaction, car ce coup porté au régime de Bachar al-Assad constitue un affaiblissement supplémentaire pour l’Iran et son réseau de soutien dans la région. Après l’élimination du leader du Hezbollah et la destruction d’une partie considérable de l’arsenal de missiles dont disposaient les milices chiites lors de la guerre qui les opposait à Israël.
Guerre qui s’est officiellement terminée cette semaine. Même si le cessez-le-feu conclu entre l’État hébreu et le Liban apparaît fragile. L’une des conditions de son maintien est la surveillance stricte des routes d’approvisionnement en armes du Hezbollah, dont la plupart traversent le territoire syrien. Les dirigeants israéliens, menés par Benjamin Netanyahu, ont menacé d’attaquer directement le régime syrien si des convois d’armes en provenance d’Iran continuent de transiter par la Syrie.
Et un éventuel affaiblissement de ce régime pourrait donc être avantageux du point de vue israélien. Ceci dit, et là on entend certaines inquiétudes, si les succès de l’offensive rebelle se confirment, le chaos qui pourrait s’ensuivre ne rassure pas les responsables israéliens. Leur principale crainte : que les armes syriennes, non conventionnelles, notamment chimiques, finissent entre de mauvaises mains, crainte d’autant plus grande qu’une partie importante des rebelles syriens est affiliée aux courants islamistes et jihadistes.