“La censure n’est pas une fatalité, il suffit que M. Barnier accepte de négocier”, estime Marine Le Pen, qui réclame de nouvelles concessions.

“La censure n’est pas une fatalité, il suffit que M. Barnier accepte de négocier”, estime Marine Le Pen, qui réclame de nouvelles concessions.
“La censure n’est pas une fatalité, il suffit que M. Barnier accepte de négocier”, estime Marine Le Pen, qui réclame de nouvelles concessions.

Sans majorité, le Premier ministre pourrait choisir d’activer l’article « 49.3 » de la Constitution, mais s’exposerait ainsi à la première motion de censure de l’automne qui pourrait être examinée dès mercredi.

La leader du Rassemblement national, Marine Le Pen, a appelé samedi 30 novembre le Premier ministre Michel Barnier à faire d’ultimes concessions pour éviter une censure qu’elle estime “pas inéluctable”, malgré le délai très court avant son retour à l’Assemblée nationale. du budget de la Sécurité sociale.

Mais le gouvernement est-il prêt à de nouvelles actions ? Alertant “sur le projet de loi de censure” dans un entretien au Parisien, le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin a estimé que le texte était le résultat d’un compromis entre sénateurs et députés. “Censurer ce texte reviendrait à censurer un accord démocratique.”

Car l’étau va sérieusement se resserrer sur Michel Barnier à partir de lundi.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) que devra voter l’Assemblée nationale regorge d’irritants pour l’opposition (réductions de cotisations patronales, désindexation partielle des retraites, déremboursement des médicaments…).

Sans majorité, le Premier ministre pourrait choisir d’activer l’article « 49.3 » de la Constitution, qui permet l’approbation d’un texte sans vote. Mais il s’exposerait à la première motion de censure de l’automne qui pourrait être examinée mercredi.

Si la gauche et le Rassemblement national unissent leurs voix, le gouvernement tombera. Ce serait la première fois depuis la chute du gouvernement de Georges Pompidou en 1962.

“Pas inévitable”

« La censure n’est pas une fatalité. Il suffit que M. Barnier accepte de négocier”, estime Marine Le Pen dans un entretien à La Tribune Dimanche, visiblement agacée que le RN, groupe leader à l’Assemblée nationale, n’ait pas été pressenti plus tôt pour “participer à l’élaboration d’un budget ».

Reçue pour la première fois à Matignon lundi dernier, la cheffe des députés RN s’est dite restée « constructive », mais a prévenu le Premier ministre que s’il refusait de négocier avec le RN, ce serait lui qui prendrait alors « la décision de déclencher la censure ».

Elle affirme avoir « pris à peine 10 % des mesures » du contre-budget présenté par le Rassemblement national « pour en faire des lignes rouges, à savoir des suppressions d’impôts ou de droits avec, en contrepartie, de nouvelles recettes, puisque nous « n’en avons évidemment pas ». Je ne veux pas aggraver le déficit.

Même si le budget de la Sécurité sociale a fait l’objet d’un accord entre députés et sénateurs en commission paritaire mercredi, le gouvernement peut encore modifier son texte jusqu’au dernier moment pour répondre aux demandes des oppositions.

De son côté, Laurent Saint-Martin craint que la chute du gouvernement n’entraîne une hausse des taux d’intérêt de la dette, mettant ainsi à mal la capacité de l’État « à protéger le pouvoir d’achat ».

Au lendemain du maintien de la note de la par l’agence S&P, son collègue Antoine Armand, ministre de l’Économie, a appelé « chacun à ses responsabilités » pour éviter que la crise politique ne se transforme en crise. financier.

Impôts et communautés

En attendant, le Sénat termine ce week-end l’examen de la partie « recettes » du budget de l’État pour 2025, affichant une attitude constructive mais exigeante envers le gouvernement.

Il s’agit d’une série de trois textes budgétaires qui sont examinés par le Parlement : le budget de l’État 2025, le budget de la Sécurité sociale et le projet de loi de fin de gestion pour l’année en cours.

Pilier du « barnierisme », dominé par une alliance centre-droite qui soutient le gouvernement, la chambre haute doit voter dimanche sur l’intégralité du volet « recettes » du budget, un vote sans suspense.

Elle abordera ensuite les multiples missions budgétaires thématiques, promettant des coupes claires dans les dépenses, sur l’Aide médicale de l’État (AME) en faveur des sans-papiers, la formation des enseignants, le « Pass Culture » ou encore le Service National Universel…

Après une semaine de débats, les sénateurs ont globalement approuvé la plupart des mesures phares du gouvernement, cherchant 60 milliards d’euros d’économies pour assainir les finances publiques en berne et réduire le déficit à 5% du PIB en 2025, contre 6,1% en 2024.

Impôt temporaire sur les très hauts revenus, contribution exceptionnelle des grandes entreprises, majoration du malus automobile, hausse de la fiscalité sur les billets d’avion et les chaudières à gaz… Ces mesures ont passé le filtre sénatorial sans problème ou presque.

Sur l’augmentation de la taxe sur l’électricité, censée rapporter plus de trois milliards d’euros, il a même anticipé le recul de Michel Barnier qui a finalement renoncé à sa hausse au-delà du niveau d’avant la crise énergétique.

Sans surprise, celle que l’on surnomme la Chambre des territoires a également fait plusieurs gestes en direction des collectivités locales, pour un montant total de plus d’un milliard d’euros.

 
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