Une manifestation en hommage à Thomas, poignardé à mort à Crépol en 2023, et une contre-manifestation auront lieu à Romans-sur-Isère dans l’après-midi. Leur tenue avait été interdite par la préfecture, avant d’être autorisée par le tribunal administratif de Grenoble.
Special envoy to Romans-sur-Isère
Ce samedi 30 novembre, la commune de Romans-sur-Isère se prépare à une ambiance électrique dans l’après-midi. Une première manifestation en hommage au jeune Thomas, tué d’un coup de couteau lors d’un bal d’hiver à Crépol il y a un an, organisée par le collectif d’ultra droite « Justice pour la nôtre » se tiendra à partir de 15 heures Ernest Gailly et sera statique. Initialement prévu deux jours avant l’anniversaire du meurtre de Thomas (le week-end du 16 novembre), il avait été reporté à la demande de l’association des victimes du bal de Crépol, qui avait expliqué que ni elles ni la famille de Thomas ne voulaient reprise politique, selon les informations de Figaro. Dans un communiqué, « Justice pour la nôtre » précise que la rencontre de ce samedi rendra hommage à Thomas, mais aussi à son coéquipier Nicolas, décédé dans une fusillade dans une discothèque en Ardèche au début du mois, ainsi qu’à « toutes les victimes de l’immigration et de l’insécurité ».
Parallèlement, à partir de 14 heures, une nouvelle manifestation sera lancée dans le quartier de la Monnaie, d’où sont originaires la plupart des inculpés du meurtre de Thomas. Cette réunion est présentée comme une « contre-manifestation » à celle du collectif d’ultra droite. Les autorités craignent un risque d’affrontement.
Les deux lieux de rassemblement des manifestations opposées sont à 30 minutes à pied l’un de l’autre. Les effectifs des unités mobiles devraient donc renforcer ceux de la police municipale et nationale, précise la préfecture de la Drôme. Pour l’heure, Raphaël Ayma, le leader du rassemblement des “Justice pour nous-mêmes”, ne peut pas dire combien de participants sont attendus cet après-midi. Il précise cependant qu’il s’agit de personnes qui habitent dans la région – le collectif ayant massivement remorqué plusieurs semaines avant la manifestation – mais aussi “des gens qui viennent de loin”.
Manifestations initialement interdites
La tenue de la manifestation et de la contre-manifestation avait dans un premier temps été interdite par la préfecture, craignant “significant unrest and ideological clashes in Romans-sur-Isère, Bourg-de-Péage, Crépol and Valence”. Les deux rassemblements ont finalement été autorisés ce vendredi 29 novembre par le tribunal administratif de Grenoble qui avait été saisi en référé par les organisateurs des rassemblements. Selon le tribunal, le préfet “n’allègue pas la diffusion d’appels à commettre des actes de violence” et n’a pas appelé à des modifications des itinéraires du rallye.
Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, a déclaré ce vendredi dans un communiqué prendre acte de la décision du tribunal administratif de Grenoble de suspendre l’arrêté du préfet de la Drôme. Elle souhaite la rappeler « attachement à la liberté de manifester » mais reste « particulièrement préoccupé par la conjonction de ces deux manifestations le même jour sur le même territoire et les risques d’affrontements violents qui en résultent ». L’édile demande solennellement à l’État de « mettre tout en œuvre pour encadrer au maximum ces manifestations et déployer des moyens supplémentaires à ceux initialement prévus, pour garantir la sécurité des personnes et des biens ».
Ce vendredi également, le préfet de la Drôme a indiqué dans un communiqué prendre acte de la décision du tribunal, tout en détaillant diverses dispositions « pour assurer la sécurité de tous ». Ainsi, du samedi 30 novembre à 8 heures au lundi 2 décembre à 8 heures, seront interdits :
- le transport de produits acides et inflammables, chimiques ou explosifs
- distribution, vente à emporter, achat, possession et transport de carburants
- porter et transporter des armes
- l’achat, la vente, le transport et l’utilisation de feux d’artifice.