Au même moment, d’autres militants ont déployé des chaises en cercle dans la rue commerçante la plus fréquentée de Belgique. L’ambition était d’engager une discussion avec les clients, très nombreux vendredi compte tenu des désormais traditionnelles réductions annoncées en magasin. “Plusieurs thématiques ont été abordées qui interrogent la surconsommation et son rôle central dans la crise écologique.” Dans la foule, les scientifiques insoumis de Scientist Rebellion interpellaient les passants. Sur leur banderole, ces mots : « Redirigeons l’énergie collective vers ce qui compte vraiment ».
“Un mythe”
« La croyance selon laquelle la croissance économique est essentielle à notre bien-être est un mythe qui ne sert que les intérêts de quelques-uns », soutiennent Scientist Rebellion et Growth Kills dans une déclaration commune. « De la même manière, la croyance selon laquelle la croissance économique peut s’aligner sur le respect de l’environnement est tout aussi fausse, alors que les catastrophes climatiques se multiplient, la pollution s’aggrave et la biodiversité continue de décliner. » Et d’assurer : « La croissance est inhérente à la surconsommation. Ce qui nous conduit à une exploitation sans fin des ressources aux dépens de la planète. Nous devons de toute urgence repenser notre économie.
La croyance selon laquelle la croissance économique est essentielle à notre bien-être est un mythe qui ne sert que les intérêts de quelques-uns.
Scientist Rebellion est une branche d’Extinction Rebellion qui implique des chercheurs et des scientifiques qui estiment qu’il est de leur devoir de recourir à la désobéissance civile pour tenter de provoquer un changement. Leur habitude est d’étayer leurs actions par les arguments de leurs membres. « La croissance est un objectif politique partout dans le monde. C’est tellement évident que la plupart des gens ne réalisent plus les dangers de cette obsession”, prévient le docteur Matthias Schmelzer, chercheur en transformation socio-écologique à l’université de Flensburg en Allemagne. « Cependant, les données scientifiques sont claires : une croissance continue met nos vies en danger et met en danger la viabilité de la planète. Il faut remettre en question la croissance dans les temples de la consommation.» D’où cette action rue Neuve.
Le professeur Wolfgang Cramer, directeur de recherche à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale d’Aix Marseille Université, ajoute : « Les crises du climat, de la biodiversité et de la justice sociale sont étroitement liées. Les résoudre nécessite de profondes transformations dans les secteurs de la production alimentaire, du logement et des transports. L’idée selon laquelle la croissance les permettra n’a pas été confirmée par les conditions de vie réelles de la plupart des gens. d’autres options !
Plein air
Les militants appellent donc les citoyens du monde entier à « reprendre le contrôle de l’espace public, dominé par la publicité et les infrastructures consuméristes. Alors que le Black Friday promeut une histoire écocide et consumériste, motivée par les inégalités, nous proposons des assemblées publiques dans les rues», argumentent Scientist Rebellion and Growth Kills, souhaitant le retour «des anciennes agoras et forums, lorsque la politique était indissociable de la vie quotidienne». Nous pensons que ces discussions. les activités démocratiques en plein air peuvent redonner à chacun le pouvoir d’agir. Dans cet esprit, les militants recueillent les commentaires des personnes qu’ils diffusent lors de leurs actions et remplacent les slogans publicitaires, comme ce 29 novembre à Bruxelles.
Le Black Friday promeut une histoire écocide et consumériste, motivée par les inégalités.
La police a dispersé l’action vers 15h45, encerclant les militants et évacuant ceux qui avaient escaladé le centre commercial Inno. 12 actions du même type sont prévues aux Pays-Bas et en Allemagne jusqu’au 30 novembre.
