Il y a un avant et un après l’été 2022. Les grands incendies d’il y a deux ans ont montré que la lutte contre les feux de forêt devait s’améliorer compte tenu de la multiplication des sécheresses et du réchauffement climatique. Partout en France, et particulièrement en Ille-et-Vilaine, les pompiers et l’Office national des forêts (ONF) ont mis en place une série de mesures pour « attaquer le feu » plus massivement et plus rapidement.
Début d’incendie
« Les dix premières minutes sont décisives », rappelle Jérôme Guinard, directeur opérationnel du Sdis d’Ille-et-Vilaine. Pour y parvenir, le département a investi. Le Sdis 35 dispose désormais de 40 camions-citernes pour feux de forêt moyens (CCFM) et de douze camions-citernes ruraux moyens (CCRM). En fonction des risques identifiés, les véhicules sont prépositionnés en amont dans les centres de secours proches. « Désormais, à la moindre alerte, nous préférons envoyer 5 ou 6 véhicules », ajoute Jérôme Guinard. « Même si c’est trop. Nous ne voulons pas risquer que le feu s’étende sur plusieurs dizaines d’hectares ou centaines d’hectares. »
De son côté, l’ONF s’est doté d’un véhicule de surveillance incendie avec un réservoir de 600 litres. « Pendant la période la plus critique, du 15 juin au 15 septembre, nous patrouillons désormais de 11 heures à 19 heures dans les zones à risques », explique Marie Dubois, directrice de l’agence Bretagne de l’Office national des forêts. Neuf fois sur dix, c’est un homme qui déclenche un incendie en jetant un mégot de cigarette. C’est pourquoi les patrouilles ont lieu particulièrement le week-end où les promeneurs sont nombreux.
Autre nouveauté : chaque semaine, pendant la période de plus grand risque, l’ONF réalise un relevé de la végétation. Il mesure les précipitations et le taux d’humidité sur une lande : la Calune et sur un arbuste très présent en forêt de Rennes : la Bourdaine.
Enfin, depuis les grands incendies de 2022, 200 pompiers sont désormais formés aux feux de forêt chaque année dans le département. La vingtaine d’agents de l’ONF qui interviennent en Ille-et-Vilaine bénéficient également d’une formation. « Un feu de forêt ne se maîtrise pas de la même manière qu’un feu urbain, ajoute Jérôme Guinard. On peut par exemple vite se retrouver encerclé par les flammes si le vent tourne. Une formation est nécessaire. »
