Le sport est souvent impitoyable lorsqu’il s’agit d’imposer la défaite au perdant. Un boxeur qui est allé au tapis et ne s’est pas relevé au bout de dix secondes n’a d’autre choix que de s’avouer vaincu. Il peut toujours dénoncer la tricherie ou l’injustice qu’il a subie, mais le combat ne reprendra pas. George Foreman affirmait par exemple avoir été drogué avant d’affronter Mohamed Ali au Congo, Meldrick Taylor reprochait à l’arbitre d’avoir injustement arrêté son combat à deux secondes de la fin et Jack Dempsey accusait l’arbitre d’avoir compté les dix secondes très lentement pour son adversaire. Tunney.
Dans le football, n’en parlons pas. Dès le coup de sifflet final, les jeux sont joués, mais cela n’empêche pas les perdants de trouver des excuses à l’écart au tableau d’affichage : “Il y a eu un penalty”, “Il n’y a pas eu de hors-jeu”, “Le rouge n’était pas mérité”, « Le temps additionnel était bien trop long », etc.
Sur le champ de bataille réel, les règles ne sont pas les mêmes que dans le sport. Les deux belligérants ne boxent pas toujours dans la même catégorie – David peut affronter Goliath. Il n’y a pas non plus de limite de temps, et en cas d’égalité, pas de séance de tirs au but pour départager les deux camps – d’où le fait que certaines guerres durent parfois plus de cent ans.
Prenons l’exemple de la bataille de Marathon. En quelques heures, les Athéniens vainquirent l’armée perse, qui comptait douze fois plus de soldats. Les Perses s’enfuirent à la recherche d’un deuxième lieu de débarquement, mais, devant l’échec de cette manœuvre, ils préférèrent renoncer à envahir Athènes et rebroussèrent chemin. Pour les amoureux de la liberté, cette bataille est un grand triomphe, mais les Perses n’ont-ils pas laissé un goût amer à leur retour chez eux ? Celle d’une défaite trop facilement acceptée ?
Ce retour douloureux au pays a été raconté par le dramaturge Eschyle, tandis que les historiens ont cherché à expliquer la décision des Perses.
Défaite
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David Toscane
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Réussir Vuelta, Célèbre revue Octavio Paz, ce mensuel, fondé par l’historien et essayiste mexicain Enrique Krauze en 1999, s’inscrit dans la tradition des grandes revues littéraires latino-américaines. Plutôt conservatrice, elle compte deux éditions, l’une mexicaine et l’autre espagnole, avec des contenus différents. Faisant appel à la signature d’intellectuels mexicains, espagnols ou étrangers reconnus, « Les Lettres Libres » et son site Internet se veulent un lieu de réflexion sur les tendances artistiques, politiques et sociales contemporaines.
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