Les prix du pétrole ont chuté vendredi, plombés par le report de la réunion biennale de l’OPEP+, suggérant des divergences internes. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, dernier jour de cotation, a baissé de 0,46%, à 72,94 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, perd 1,05% à 68 dollars. Le consensus des analystes reste aligné sur la poursuite des réductions volontaires supplémentaires par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés, unis au sein de l’OPEP+.
Mais le report de la réunion a fait naître l’idée que« une décision choc » visant à augmenter la production du cartel, « dans une guerre des prix pour défendre sa part de marché mondiale »était encore possible, explique Han Tan, analyste chez Exinity. Certains pays, comme les Émirats arabes unis ou le Kazakhstan, souhaiteraient développer de nouveaux projets pétroliers et poussent à produire davantage. La réunion des 22 ministres de l’OPEP+, initialement prévue en ligne dimanche, a été reportée à jeudi prochain, officiellement parce que «Plusieurs ministres participent au 45e sommet du Golfe» ce week-end au Koweït, a indiqué l’Opep dans un communiqué. Mais, selon les analystes, il s’agirait avant tout de gagner du temps pour que les pays membres se mettent d’accord. “Il y a des spéculations sur des désaccords au sein du groupe (…) mais en général, ces reports visent à s’entendre sur un consensus”» a soutenu John Kilduff de Again Capital.
La politique de Trump inquiète
Sur le plan géopolitique, la trêve entre Israël et le Hezbollah au Liban, en vigueur depuis mercredi, a contribué à faire baisser une partie de la prime de risque qui faisait monter le prix de l’or noir. « Alors que (la trêve) se poursuit, les inquiétudes concernant un conflit plus large en Iran sont éclipsées »observa M. Kilduff. Cependant, « tout développement au Moyen-Orient pourrait changer cette situation »préviennent les analystes d’Energi Danmark. De plus, les opérateurs « nous craignons que la politique de (Donald) Trump ne conduise à une vague de nouveaux forages aux États-Unis »le prochain mandat de Donald Trump aux États-Unis contribuant aux attentes d’une offre abondante, selon M. Kilduff. « Cela accentuerait le déséquilibre de l’offre à l’échelle mondiale »il a ajouté.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une croissance de la demande mondiale d’un million de barils de brut par jour, mais une augmentation de la production d’un million et demi de barils par jour pour les seuls producteurs non membres de l’OPEP+, principalement les États-Unis, Canada, Brésil et Guyane.