Un déploiement majeur, ce vendredi 29 novembre, à proximité du monument aux morts, pour commémorer l’anniversaire du décès de l’un des leurs, Marc Denis Sureau, originaire de Bréville décédé à l’âge de 44 ans à l’infirmerie du camp d’extermination d’Ellrich. (Allemagne), le même jour, en 1944.
“Car si la gendarmerie est dans le présent, tournée vers l’avenir, elle n’oublie pas le passé, ni les siens et les sacrifices qu’ils ont consentis dans l’exercice de leur mission”, rappelle Jean-Marc Gagé.
“Rendez hommage à cet homme, exemple de courage et de détermination.”
Commandant de la brigade de Cognac, il a dirigé, entouré de plus d’une vingtaine de porte-étendards, cette cérémonie à laquelle étaient également présents une quinzaine de membres de la famille de Marc Denis Sureau, des Brévillois, et, du côté des officiels, le maire Mehdi Kalaï. , la conseillère départementale Florence Péchevis, le directeur de cabinet du préfet, Dahalani M’houmadi et le sénateur François Bonneau.
Aider les enfants juifs
“Une très belle et importante cérémonie, qui nous permet de rendre hommage à cet homme, un exemple de courage et de détermination”, s’est félicité Cédric De Penfentenyo de Kervereguin, lors d’un discours de clôture prononcé dans les locaux de l’ancienne école, suivi par un verre convivial. « Une pause également dans le quotidien trépidant des gendarmes pour un moment de réflexion sur le sens de notre engagement.
Celle de Marc Denis Sureau, né le 10 juin 1900 au hameau de La Cabane, fils d’un cordonnier et deuxième de trois frères, fut totale depuis son admission dans la gendarmerie en 1925, jusqu’à sa mort. Agriculteur d’origine, ce père de trois enfants a débuté au 12e légion de gendarmerie, puis servant dans la Légion du Maroc (1931-1933) et, en 1939, dans la compagnie de gendarmerie de Dordogne, alors basée à Rouffignac.
C’est là qu’il rejoint le premier groupe de maquis formé dans le département, et participe aux réunions avec les chefs de la résistance régionale et locale. Avec l’accord du maire de Rouffignac, il a mis en garde tous les jeunes concernés par le service du travail obligatoire (STO) et a réalisé des rapports négatifs.
Marc Denis Sureau a également fait partie de l’organisme d’aide aux enfants juifs, l’OSE (Children’s Relief Work), un engagement dont deux d’entre eux bénéficieront particulièrement. Il est arrêté le 31 mars 1944 lors d’une opération de représailles et de destruction du village menée par la division SS Brehmer, comme 62 autres hommes de moins de 50 ans et ses camarades gendarmes, transférés à Périgueux pour y être interrogés et torturés.
La plupart seront libérés, 16 seront déportés vers différents camps de concentration. Dont lui et trois autres gendarmes qui sont tous morts pendant leur internement suite aux privations et aux mauvais traitements qu’ils ont subis.
Marc Denis Sureau sera incinéré au camp Dora, ses cendres ne seront pas restituées. Il est cité à titre posthume dans l’Ordre de l’Armée avec l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 et nommé au grade de chevalier de la Légion d’honneur le 19 septembre 1947.
Il fait partie des 12 000 gendarmes ayant participé aux combats de l’ombre, soit un quart des effectifs à l’époque. Parmi eux, 338 gendarmes de tous grades ont été abattus par les troupes d’occupation, 453 sont morts dans les camps, 350 lors d’opérations militaires.
« Parmi ces derniers il y a sûrement d’autres Charentais que nous honorerons également. Notre service de recherche y travaille comme il l’a fait pour retrouver Marc Denis Sureau», indique le colonel De Penfentenyo de Kervereguin.