Deux collectifs maintiennent leur rassemblement à Romans-sur-Isère (Drôme) samedi 30 novembre, après la décision du tribunal administratif de Grenoble qui suspend l’arrêté du préfet de la Drôme visant à interdire les manifestations. Marie-Hélène Thoraval, la maire de Romans-sur-Isère, la partage inquiétude quant à la conjonction de ces deux manifestations le même jour sur le même territoire et évoque des risques d’affrontements violents.
Le maire de Romans-sur-Isère demande des renforts de police
Ce samedi à 15 heures, le collectif d’ultra droite « Justice pour les Nôtres » organise un rassemblement statique place Ernest Gailly pour rendre hommage à Thomas, tué en novembre 2023 lors d’un bal à Crépol. Une heure plus tôt, une autre manifestation doit partir de la place Hector Berlioz, celle du « Collectif pour Romans ». L’association dénonce un « récupération raciste » issus de groupes d’extrême droite. La maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, demande à l’État de faire tout son possible pour encadrer au maximum ces événements et de déployer des moyens supplémentaires à ceux initialement prévus pour garantir la sécurité des personnes et des biens.
Dans un premier temps, la préfecture de la Drôme a pris un arrêté interdisant les rassemblements à l’occasion de la commémoration du décès à Crépol de Thomas Perotto ou de celui de Nicolas Dumas tué en marge d’une fusillade devant une discothèque de Saint-Péray (Ardèche). Le décret rappelle notamment l’expédition punitive menée à Romains par l’ultra-droite durant le week-end du 25 au 26 novembre 2023 qui a donné lieu à des actes de violences et à des arrestations.
Les habitants craignent que des violences n’éclatent en marge des rassemblements
“Nous avons besoin de calme. Les rassemblements sont une mauvaise idée», soupire Bouchra, une habitante. Dans les rues de Romans-sur-Isère, personne ne veut que la mort de ces jeunes soit oubliée, mais Catherine s’oppose à toute reprise politique : « Il “Cela ne doit pas être l’occasion de faire venir des groupes d’extrême droite, il faut qu’il y ait un rassemblement, c’est légitime, mais cela risque d’être utilisé à mauvais escient.”
Les mobilisations ne doivent pas se croiser
Mais de son côté, le porte-parole du collectif « Justice for Ours » rassure : «les rassemblements n’ont pas lieu en même temps, nous sommes espacés de 40 minutes, il ne devrait pas y avoir de problème. Nous avons toujours assuré que notre initiative était pacifiste. Nous ne sommes pas censés croiser l’autre groupe de gauche, mais je m’inquiète quand même de la présence d’organisations qui ont un militantisme violent dans ce même groupe.« .
Pour le « Collectif de Novels » qui organise l’autre mobilisation : «notre parcours part de la Place Hector Berlioz en remontant jusqu’au rond-point de l’Europe, nous voulons faire écho à la résistance à Romains, montrer qu’à Romains les gens ne sont pas racistes, ce sera une déambulation joyeuse et solennelle ».