Quelle sanction un député encourt-il en cas d’incident à l’hémicycle ?

Quelle sanction un député encourt-il en cas d’incident à l’hémicycle ?
Quelle sanction un député encourt-il en cas d’incident à l’hémicycle ?

Jeudi 28 novembre 2024, dans la soirée, le député MoDem de Vienne Nicolas Turquois s’en est violemment pris à son collègue Insoumis Antoine Léaument. Une farce, filmée par le député LFI Louis Boyard et qui a fait le tour des réseaux sociaux.

Sur la vidéo, on voit Nicolas Turquois s’adresser avec virulence au député Insoumis. Des faits que l’élu viennois reconnaît volontiers. « J’ai perdu mon sang-froid, je cite sans guillemets. Je n’aurais pas dû me mettre en colère.il a expliqué à La Nouvelle République. Selon lui, cet agacement trouve son origine dans le fait que La Insoumise a publié une série de tweets donnant la liste des députés qui se sont présentés. « amendements inutiles » verser “entraver” l’abrogation de la réforme des retraites.

Liste – les amendements sont librement accessibles sur le site de l’Assemblée nationale – dans laquelle figure Nicolas Turquois. « Depuis deux jours, ma famille, mes proches reçoivent des arrestations directes. Une pression morale qu’ils subissent très durement. Qu’ils se retrouvent dans la boucle contre leur gré est pour moi inacceptable »a justifié le député de Vienne, qui ne doit cependant pas échapper à la sanction. D’autant qu’il avait déjà failli en venir aux mains avec deux députés RN à l’Assemblée en juillet 2024.

Dans quels cas un député risque-t-il d’être sanctionné ?

Selon l’article 70 du règlement de l’Assemblée nationale, un député peut faire l’objet d’une sanction de la part du président ou du bureau si :

  • il se livre à des manifestations qui troublent l’ordre ou provoquent une scène tumultueuse ;
  • il se livre à une accusation personnelle, qui interpelle un autre député ou qui s’adresse à un ou plusieurs de ses collègues avec des insultes, des provocations ou des menaces ;
  • il a appelé à la violence en séance publique ;
  • il se rend coupable d’insultes ou de provocations à l’encontre de l’Assemblée ou de son président ;
  • il s’est rendu coupable d’insultes, de provocations ou de menaces à l’encontre du Président de la République, du Premier Ministre, des membres du gouvernement et des assemblées prévues par la Constitution ;
  • il s’est rendu coupable de voies de fait dans l’enceinte de l’Assemblée ;
  • le bureau a conclu, conformément à l’article 80-4, à un manquement aux règles définies dans le code de déontologie.

Quelles sanctions possibles ?

Le bureau de l’assemblée s’est saisi de cette question. Selon les articles 72 et 73 du règlement de l’Assemblée, quatre sanctions sont possibles. Le plus léger, le simple rappel à l’ordre, est généralement prononcé par le Président de l’Assemblée en cours de séance.

Le député fautif pourra alors être rappelé à l’ordre avec mention au procès-verbal. Une sanction qui peut être prononcée par le bureau ou par le président.

En revanche, il est nécessaire que le bureau de l’Assemblée rencontre et entende le contrevenant pour les sanctions les plus sévères : censure et censure avec exclusion temporaire de 15 jours. Ces deux sanctions doivent être « prononcé par l’Assemblée, par séance et levée et sans débat, sur proposition du bureau »précise l’article 72 du règlement de l’Assemblée.

Les sanctions autres que le rappel à l’ordre donnent également lieu à une sanction financière. Ainsi, pour un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, le député est privé « pendant un mois » du quart de son indemnité parlementaire.

En cas de censure, le député est privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant un mois. En cas de censure avec exclusion temporaire, le député perd la moitié de son indemnité « depuis deux mois. »

 
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