Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé vendredi les récentes attaques menées par des groupes rebelles en Syrie, les qualifiant de « plan américano-sioniste résultant de la défaite du régime sioniste au Liban et en Palestine », selon les médias d’État iraniens.
Téhéran a également réitéré son ferme soutien à son allié la Syrie, où les jihadistes mènent une vaste offensive dans le nord-ouest du pays, selon un communiqué diplomatique iranien.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi « a souligné le soutien continu de l’Iran au gouvernement, à la nation et à l’armée syriennes dans leur lutte contre le terrorisme », lors d’un appel téléphonique avec son homologue syrien, Bassam al-Sabbagh.
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En début de semaine, les opposants au régime syrien ont lancé une offensive contre les zones contrôlées par les forces gouvernementales, le jour où un cessez-le-feu a été conclu entre le groupe terroriste chiite libanais Hezbollah, allié de la Syrie, et Israël.
Il s’agit de la plus grande offensive rebelle depuis mars 2020, lorsque la Russie, avec le soutien du président syrien Bachar El-Assad, et la Turquie, qui soutient les rebelles, ont signé un cessez-le-feu. Cet accord met fin à des années de combats qui avaient conduit des millions de Syriens opposés au régime d’Assad à fuir le pays.
Offensive éclair des jihadistes dans le nord de la Syrie, plus de 255 morts
Les jihadistes et leurs alliés, qui ont lancé une offensive extraordinaire contre le régime dans le nord-ouest de la Syrie, faisant plus de 255 morts, sont arrivés vendredi aux portes d’Alep, la deuxième ville du pays, selon une ONG.
Les combattants s’emparent d’un char de l’armée syrienne sur l’autoroute internationale M5 dans la région de Zarbah qui a été reprise par les factions antigouvernementales le 29 novembre 2024, tandis que les jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et les groupes alliés poursuivent leur offensive dans le nord du pays. Province syrienne d’Alep contre les forces gouvernementales. (Crédit : Rami al SAYED / AFP)
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a rapporté qu’une cinquantaine de sites avaient été pris par les jihadistes depuis mercredi.
Un responsable sécuritaire a précisé que l’armée syrienne avait “envoyé des renforts” à Alep et assuré que les assaillants “n’avaient pas atteint les limites de la ville”.
Selon l’OSDH, le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des groupes alliés, certains proches de la Turquie, ont atteint les portes de la ville vendredi matin.
Lors de la guerre civile qui a éclaté en 2011, les forces du régime, appuyées par l’aviation russe, ont reconquis la partie orientale d’Alep, la grande ville du nord de la Syrie, aux mains des insurgés en 2016, grâce à des bombardements dévastateurs.
L’OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, a fait état de 24 civils tués au total, dont 19 lors de frappes aériennes russes sur des zones rebelles.
Un correspondant de l’AFP côté rebelle a fait état d’intenses combats autour d’Alep.
Il a déclaré avoir vu les assaillants dans une ville située à sept kilomètres d’Alep, avancer à bord de véhicules blindés. Les combattants ont déclaré avoir reçu des ordres d’une salle d’opérations conjointe.
Les combattants entrent dans le village de Talhiyah, situé à l’est de la ville d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, près de l’aéroport militaire de Taftanaz, après que la zone a été reprise aux jihadistes et à leurs alliés soutenus par la Turquie lors des derniers combats contre les forces gouvernementales dans la province d’Alep. dans le nord de la Syrie. le 29 novembre 2024. (Crédit : Omar HAJ KADOUR / AFP)
“Panique”
Les combattants ont bombardé Alep pour la première fois en quatre ans, ciblant le campus universitaire où quatre civils ont été tués, selon l’agence de presse officielle SANA.
« Des obus d’artillerie ont visé une résidence universitaire », « provoquant la panique », a indiqué l’OSDH.
« Il est étrange de voir les forces du régime subir de tels tirs malgré la couverture aérienne russe (…) Les forces du régime étaient-elles dépendantes du Hezbollah, actuellement occupé au Liban ? », a demandé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, en référence à la guerre entre Israël et le mouvement libanais, allié de Damas, qui s’est terminée cette semaine.
Un général des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne, a été tué jeudi dans des affrontements, a rapporté une agence de presse iranienne.
L’Iran est un autre allié fidèle de la Syrie, pays dans lequel Téhéran s’implique militairement en envoyant des conseillers, à la demande des autorités locales, pour soutenir le président Assad pendant la guerre civile.
Grâce à cette guerre, HTS, dominé par l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, avait pris le contrôle de pans entiers de la province d’Idlib, mais aussi de territoires voisins dans les régions d’Alep, Hama et Lattaquié.
Selon l’OSDH, les combats ont atteint vendredi la ville stratégique de Saraqeb, contrôlée par le régime, située au sud d’Alep, à l’intersection de deux autoroutes.
Exode
Selon cette Source, l’armée de l’air russe a intensifié ses frappes aériennes. Le Kremlin a appelé vendredi les autorités syriennes à “rétablir l’ordre le plus rapidement possible” à Alep.
Lors d’une conférence de presse, le chef du « gouvernement » autoproclamé d’Idlib, Mohammad al-Bashir, a justifié l’offensive de jeudi en affirmant que le régime avait « commencé à bombarder des zones civiles, provoquant l’exode de dizaines de milliers de civils ».
Le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a indiqué que « plus de 14 000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont été déplacées » par les violences.
Le nord de la Syrie a bénéficié ces dernières années d’un calme précaire rendu possible par le cessez-le-feu instauré après l’offensive du régime en mars 2020.
La trêve a été parrainée par Moscou avec la Turquie, qui soutient certains groupes rebelles syriens à sa frontière.
Le régime syrien a repris le contrôle d’une grande partie du pays en 2015 avec le soutien de ses alliés russes et iraniens. La guerre civile en Syrie a tué plus d’un demi-million de personnes et déplacé des millions de personnes.