Voici les finalistes du Prix Wolinski 2024

Voici les finalistes du Prix Wolinski 2024
Voici les finalistes du Prix Wolinski 2024

C’c’est le prix qui donne le coup d’envoi de la saison des Comics Awards et nous en sommes très fiers, Indiquerqui porte le nom de Georges Wolinski, qui en est le président historique depuis sa création en 2004. Sa fille Natacha le représente désormais au sein du jury qui ne comprend que de très grands noms du 9e l’art, de toutes générations : deux Grands Prix d’Angoulême, avec Philippe Druillet et Charles Berberian, mais aussi Catherine Meurisse (qui devrait bientôt le devenir), Coco, Jul, Ugo Bienvenu et Bastien Vivès. Sans oublier notre tintinophile choc, Albert Algoud.

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A l’issue des premiers travaux, le jury a sélectionné les six finalistes, dont le futur lauréat, qui sera annoncé mercredi 4 décembre. Ces titres reflètent la riche diversité du paysage de la bande dessinée française contemporaine, et pourraient presque le constituer, comme nous l’avons déjà noté. Charles Berberian, lauréat du prix l’année dernière, un joli résumé Charlie mensuelle magazine mythique dont Georges Wolinski fut rédacteur en chef entre 1970 et 1981. Vos pronostics !

LIRE AUSSI Coco : « Un dessin ne fait de mal à personne, même s’il frappe là où ça fait mal »

Claire Braud, Chili

« Bizarre, collant, nourrissant. » C’est ainsi que Jul décrit cet objet étrange et fascinant. Claire Braud explore, à travers son double Carilé, la dépression qu’elle a traversée dans une histoire à la fantaisie graphique débridée, où l’on passe littéralement du coq à l’âne. C’est-à-dire d’un salon de la sécurité intérieure de l’État aux chats japonais, en passant par un voyage au Sri Lanka, sur les traces d’un massacre d’État commis sur une plage idyllique. Comme le dit Marie Darrieussecq, qui signe la préface, « ça ne ressemble à rien et c’est ça qui est beau ».
Chili, de Claire Braud (Dupuis), 216 pages, 29,95 euros.

Lucas et Arthur Harari Le Cas David Zimmerman

Une rencontre qui a fait fantasmer les fans sur deux frères artistiques aussi vertueux qu’atypiques. Celle de Lucas, designer talentueux et cérébral, et d’Arthur, réalisateur, scénariste et acteur célèbre et primé. « Dans cette construction magistrale du tiroir », Dixit Grand connaisseur de Charles Berberian, David Zimmerman se réveille dans le rôle de la jeune femme avec laquelle il a passé la nuit alors que son corps disparaissait, habitée par ce mystérieux amant d’un soir. Du moins, il le pense.

C’est le début d’une enquête vertigineuse et inquiétante, dans laquelle le dessin géométrique virtuose de Lucas Harari, plongé dans des teintes et des motifs bleus, atteint la hauteur de grands maîtres américains comme Charles Burns ou Dan Clowes.
Le Cas David Zimmerman, de Lucas et Arthur Harari (Sarbacane), 360 pages, 35 euros.

Luce, Deux filles nues

Luz, la trublion, le satiriste implacable, le brise-glace du masculinisme, signe l’un des albums les plus inattendus de l’année. Les jeunes filles nues en question composent un tableau, œuvre du peintre expressionniste allemand Otto Mueller dont on suit les pérégrinations depuis le premier coup de pinceau donné en 1919 par Otto, amoureux fou de la culture gitane, jusqu’à son arrivée au Musée Ludwig de Cologne, où il est encore visible aujourd’hui. Entre-temps, le tableau va traverser plusieurs décennies de bruit et de fureur, ce que traduit le dessin rond et généreux de Luz… du point de vue de l’œuvre elle-même.

Car c’est à travers les yeux du tableau que l’on suit d’abord la vie de bohème de l’écorché vif Mueller, puis le profil de ses différents propriétaires, dont… le régime nazi lui-même, qui en a fait l’un des symboles de sa célèbre exposition sur l’art. né en 1937 à Monaco, aux côtés de Picasso, Chagall et Otto Dix. Deux filles nues c’est une invitation lucide et joyeuse à la résistance, à une époque où le renoncement est trop courant.
Deux filles nues, de Luz (Albin Michel), 192 pages, 24,90 euros.

Stéfano Vuillemin, Aliments extraterrestres

« Je pense que nous avons Xavier Bouysson du millésime 2024 ! » s’est exclamé Bastien Vivès devant eux Aliments extraterrestresen référence à l’OVNI de la sélection 2023 qui figurait parmi les finalistes du Prix Wolinski. Il faut dire que le travail de Stephen Vuillemin n’a laissé personne indifférent dans le jury. Ses tableaux, à l’inventivité graphique aussi variée qu’infinie, regorgent de créatures monstrueuses ou ectoplasmiques, qui scrutent le surréalisme débridé du trio infernal Panique Topor-Arrabal-Jodorowsky.

Mention spéciale aux terribles recettes proposées par Vuillemin, dont cette « caille de cotte de mailles comestible à base d’anus de porc » qu’une mère déguste sans sourciller pour démontrer à sa fille bohème qu’elle aussi a des « goûts raffinés ». Bon appétit!
aliments extraterrestres, de Stephen Vuillemin (Denoël Graphic), 144 pages, 26 €.

Dominique Bertail, JD Morvan et Madeleine Riffaud, Madeleine, résistante 3. Tagliatelles à la sauce tomate

Madeleine Riffaud vient de mourir à l’âge de 100 ans, après avoir traversé les mille turbulences d’un siècle qui ne l’a pas épargnée. Dans ce troisième tome de la série qui retrace son engagement dans la résistance, Madeleine est arrêtée après avoir tué de sang-froid un officier allemand. Remis aux Brigades Spéciales, la police de Vichy, peut mettre en œuvre les recommandations données en cas d’arrestation et de torture. Niez-le toujours, encore et encore, jusqu’à ce que vous vous convainquiez que vous ne savez rien. Et récitez-vous des poèmes, le dernier point d’ancrage de l’humanité et de la beauté du monde.

Les pages, cherchant à la limite du supportable, sont pourtant d’une admirable précision dans leur refus de toute autosatisfaction. Et la fureur contre la vie de Madeleine, plus forte que tout, la mènera à la libération de Paris. Et d’autres aventures n’attendent que d’être racontées.
Madeleine, résistante 3. Tagliatelles à la tomate, de Dominique Bertail, JD Morvan et Madeleine Riffaud (Dupuis), 128 pages, 23,50 euros.

Nicolas Barral, L’inquiet signor Pessoa


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Fernando Pessoa est très malade. A l’article de la mort, il se remémore certains des moments les plus marquants de son existence, fouille dans ses manuscrits, argumente avec ses multiples avatars ou hétéronymes, tirant même sur certains d’entre eux ! L’écrivain portugais a compté jusqu’à 70 doubles derrière lesquels il s’est caché, leur donnant ainsi une existence propre. Un jeune écrivain en herbe a pour mission d’écrire sa nécrologie et se lance sur les traces de cet être énigmatique qui refusait invariablement l’amour et les honneurs. Sans imaginer que ce burlesque tournoyant fera partie de son propre Bildungsroman.

Nicolas Barral s’empare de ce monument de la littérature mondiale et le traite avec une délicatesse et une poésie infinies, mais sans jamais tomber dans l’hagiographie.
L’inquiet signor Pessoa, de Nicolas Barral (Dargaud), 136 pages, 25 euros.

 
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