La récente mise à jour économique du gouvernement Legault annoncée par le ministre des Finances, Éric Girard, risque de décevoir les organismes œuvrant dans le secteur communautaire, à plusieurs égards, mentionnent les Corporations de développement communautaire (CDC) de la Montérégie-Ouest.
Dans un communiqué commun, ils expriment leur profonde déception face à une mise à jour qui néglige les besoins urgents des populations vulnérables et des organismes communautaires de la région.
Cet automne, la CDC a participé activement à la campagne nationale « Le Québec est KO », initiée par la Table nationale des corporations de développement communautaire (TNCDC), visant à sensibiliser le gouvernement aux enjeux de pauvreté et d’exclusion sociale. Malgré ces efforts concertés, les mesures annoncées restent largement insuffisantes.
Par exemple, avec une aide sociale annuelle moyenne de 14 701 $, les bénéficiaires sont incapables de faire face à l’inflation et à la précarité. La mise à jour n’inclut aucune amélioration majeure, ce qui maintient les personnes concernées dans la poussière.
En matière de logement, malgré l’annonce d’une accélération des projets de construction, aucun investissement dans de nouveaux logements sociaux ou communautaires n’a été réalisé. Or, 10 000 unités supplémentaires étaient nécessaires pour répondre à la crise actuelle, rappelle-t-on.
De plus, aucun financement supplémentaire n’a été alloué à la mission globale des organismes communautaires, malgré des besoins criants estimés à 2,6 milliards de dollars. Ce manque de soutien compromet leur capacité à répondre aux besoins croissants de la population.
«Avec si peu d’engagements concrets de la ministre Girard, le Québec restera KO tant que le gouvernement n’augmentera pas significativement son financement dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale», affirme Marie-Line Audet, directrice générale du TNCDC. Cette mise à jour économique, qui plaît peut-être aux agences de notation, ne fera pas sortir les gens de la rue, et la situation de nombreux travailleurs restera précaire. Il n’y a RIEN pour les populations les plus vulnérables, elles ne méritent qu’un coup de grâce retentissant. »
« Cette mise à jour économique n’apporte aucun soutien sérieux pour relever les défis sociaux majeurs. Ce sont les familles, les individus et les organisations qui continuent de se battre seuls sur le ring», renchérit Jhol Lefort Albert, directeur général de CDC Roussillon.
« En ne soutenant pas les organismes communautaires et en laissant s’aggraver la crise du logement et la détresse, le gouvernement met Vaudreuil-Soulanges dans les cordes. C’est un revers pour nos communautés», a déclaré Sébastien Legros, directeur général de la CDC Vaudreuil-Soulanges.
« Les Jardins-de-Napierville ne peuvent pas continuer d’avancer avec si peu de ressources. Chaque jour, des familles et des individus passent entre les mailles d’un filet social qui s’effrite faute de soutien gouvernemental », déclare Philippe Jallon, directeur de la CDC Jardins-de-Napierville.
Rémi Pelletier, directeur général de la CDC Haut-Saint-Laurent ajoute que « Les citoyens du Haut-Saint-Laurent n’ont pas la capacité de payer les coûts liés à cette inaction ! Il est temps de se mobiliser et de lutter ensemble pour un avenir plus juste et équitable. »
« Les organismes de Beauharnois-Salaberry travaillent fort pour répondre aux besoins, mais ils s’essoufflent. Le manque de financement adéquat ne fait qu’aggraver la situation et ce sont les personnes les plus vulnérables qui en paient le prix en n’ayant pas de logement adéquat ni de pain sur leur table », conclut Édith Gariépy, directrice générale de la CDC Beauharnois-Salaberry.