Des vidéos sont apparues lundi soir montrant des attaques ukrainiennes dans la région de Koursk.
Après avoir nié les frappes, Moscou a admis mardi avoir été visée par des missiles américains ATACMS.
On fait le point sur ce que l’on sait de cette attaque.
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Guerre en Ukraine : les attaques en Russie se multiplient
Les menaces de Poutine ne refroidissent pas les Ukrainiens. Après avoir reçu l’autorisation de frapper la Russie avec des missiles américains à longue portée, l’armée ukrainienne multiplie les attaques stratégiques sur le territoire ennemi. Dernier exemple en date, Kiev aurait visé, dans la soirée du 25 novembre, un aérodrome situé dans la région de Koursk avec des missiles américains ATACMS.
Un missile frappe le territoire russe
Dès 21 heures, les premières rumeurs apparaissent sur les comptes Telegram russes et ukrainiens. «Deux missiles ATACMS» a frappé l’aérodrome de Koursk, écrit par exemple la chaîne CyberBoroshno. Ukrainiens “a frappé un aérodrome dans la région de Koursk avec des missiles ATACMS”indique un pilote russe sur son compte Telegram. Une information initialement démentie par Moscou. Le ministère de la Défense du pays assure dans la soirée que “moyens de défense anti-aérienne” des forces armées russes »ont massacré » tous les missiles de fabrication américaine envoyés par Kyiv.
Sauf qu’au même moment, les premières vidéos de l’événement apparaissent sur les réseaux sociaux. (nouvelle fenêtre). S’ils prouvent que des frappes ont bien été interceptées par les défenses anti-aériennes russes, on découvre qu’au moins une d’entre elles est effectivement tombée sur le territoire russe, provoquant une large explosion. Et sur la base des indices visuels comparés aux données de géolocalisation visibles ci-dessous, tout ce contenu a été capturé depuis un bâtiment sur la route. (nouvelle fenêtre)qui mène à l’aérodrome de Koursk-Vostochn.
Au total, plusieurs éléments de contenu documentent au moins une frappe qui a frappé la Russie. Face à ces éléments, le Kremlin a eu une réaction rarissime. Moins de 20 heures après cette attaque, il reconnaissait que sur les huit missiles ATACMS lancés dans la soirée, non seulement un d’entre eux avait touché le territoire russe, mais surtout il « atteint son objectif ». « L’examen des sites attaqués a confirmé que les forces armées ukrainiennes ont utilisé des missiles ATACMS de fabrication américaine. » précise le ministère (nouvelle fenêtre).
Via sa chaîne officielle Telegram et ses organes de presse, le Kremlin est allé encore plus loin. Mardi soir, il a publié des photos des fusées. Sur l’un d’eux, on peut identifier un Pantsir, ce véhicule anti-aérien de fabrication russe. Données satellite mises en ligne par les médias ukrainiens (nouvelle fenêtre) et également visible sur Google Maps (nouvelle fenêtre)confirmer qu’il est installé sur la base aérienne ciblée au moins depuis juillet.
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Reste à savoir quels dégâts cette attaque a pu causer. Même si une grosse explosion est visible sur toutes les vidéos, aucune ne permet de distinguer les infrastructures touchées. Selon les données satellite étudiées par Frontelligence Insight (nouvelle fenêtre)un groupe d’analyse ukrainien, l’aérodrome avait commencé à “accueillir des avions d’appui aérien, des hélicoptères et des drones SU-25”.
“L’activité sur la base a considérablement diminué ces derniers jours, ce qui ne permet pas de savoir si un nombre important d’avions ont été touchés”note ce groupe d’analyse. De son côté, le ministère russe de la Défense a seulement reconnu que “Les infrastructures ont été légèrement endommagées”sans en préciser la nature. « Deux militaires ont été légèrement blessés par des fragments de missile »ont ajouté les autorités. Avant de prévenir à nouveau qu’ils se préparaient « actions de représailles ».