CF Montréal | Laurent Courtois, seul capitaine à bord ? – .

Le CF Montréal, à la fin juin, manque cruellement de leadership. Tant dans son management sportif que sur le terrain, avec les piliers de l’équipe en mission internationale. Dans ce vide, Laurent Courtois se démarque, un peu malgré lui.


Publié à 9h06

Mis à jour à 12h37



Depuis le départ d’Olivier Renard – et de son adjoint Vassili Cremanzidis – aucune personne en position d’autorité, autre que l’entraîneur principal, ne s’est exprimée au CFM. Nul doute que Gabriel Gervais, à titre de président par intérim et directeur sportif, travaille fort en coulisses pour trouver le successeur de Renard et préparer le marché des transferts qui approche à grands pas.

Mais malgré les sollicitations des médias, depuis plus d’un mois, seul Courtois brave la tempête. Ce qui laisse tout le monde dans un flou inconfortable quant à la direction que prendra ce club.

C’est beaucoup demander au coach. Peut-être même trop. Mais au moins, quand on lui parle, comme vendredi matin au Centre Nutrilait, il répond aux nombreuses questions des journalistes avec une franchise bienvenue, assortie d’une réserve compréhensible.

Au sujet des performances décevantes de son équipe (1 victoire en 12 matches en MLS), qu’il a lui-même expliquées en mettant en avant des « consignes non respectées » après la défaite 4-1 contre les Colorado Rapids samedi dernier : « C’est frustrant. On a passé la première partie de la saison où on s’est donné le bénéfice du doute, ou la permission d’être naïf, de faire des erreurs, d’expérimenter. Et là, on arrive à un moment de la saison, surtout avec des joueurs un peu plus expérimentés, où ça y est, tu n’as plus d’excuse. Moi le premier. »

Peut-on dès lors conclure à un décalage entre le message qu’il envoie à ses joueurs et leur volonté de le mettre en pratique ?

“Je ne [je ne vois pas de fracture]. Après, je laisse les autres faire leurs propres interprétations. Je dirais qu’il y a un manque de prise de responsabilité, tant individuelle que collective.

Courtois regrette « l’inconstance » de son groupe, qui « n’est pas à l’abri » de lui-même « par moments ». En ce sens, il souhaiterait « retrouver une certitude de service ».

Nous sommes à la moitié de la saison. Cette incohérence sera-t-elle résolue en 2024, ou à long terme ?

« On peut toujours réparer le présent, dit-il. On essaie de se rapprocher de 1 % de ce qu’on veut, que ce soit sur le terrain, dans le message, dans la culture. On sait aussi que ça commence maintenant, tous les jours, dès qu’on met les pieds au Centre Nutrilait. Et il y a des choses qui n’arrivent pas le lendemain, donc ça va prendre des semaines, des mois. »

«Nous étudions nos options»

PHOTO DAVID ZALUBOWSKI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Matias Coccaro

Matías Cóccaro a fait une crise de colère après une séquence de jeu à l’entraînement mercredi. Depuis, Courtois a assuré que l’Uruguayen avait “reconnu” son erreur et “s’était excusé auprès du groupe”. “Nous avançons”, a-t-il assuré.

« Mati, il a les qualités qu’on connaît. Il a aussi beaucoup, beaucoup d’efforts à faire pour que nous puissions être sûrs qu’il est quelqu’un sur qui nous pouvons compter au quotidien.

L’homme moustachu s’est entraîné à l’écart du groupe vendredi, ce qui jette un doute sur sa participation au match contre l’Union de Philadelphie ce samedi au stade Saputo.

Cóccaro et Josef Martínez, tous deux de retour de blessure à la mi-juin, ont été autorisés à jouer. « Nous connaissons leurs capacités », a déclaré Courtois. « Pour le moment, ils n’ont pas été capables, ni par leur forme physique ni en situation de match, de se montrer. »

Ces deux attaquants ont été les grosses prises de ce qui pouvait être considéré, à ce moment-là, comme un excellent mercato hivernal. Celui d’été s’ouvrira le 18 juillet prochain. Et le CF Montréal, club qui a grand besoin de renforts s’il en est, ne peut se permettre de rester les bras croisés.

« Nous nous sommes assis avec la direction et le staff, explique Courtois. Nous avons discuté de quelques points, du présent et du moyen terme. Oui, nous étudions nos options. Nous essayons toujours de donner la priorité aux joueurs et à l’effectif dont nous disposons. […]mais il est aussi évident que nous travaillons [pour améliorer l’équipe]. »

« Et moi, à titre personnel, dans ma progression, j’ai envie de participer à ces discussions. C’est intéressant. Et cela me permet de connaître d’autres aspects du métier que je ne connaissais pas. »

“Peut-être qu’il boudait.”

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE ARCHIVES

Victor Wanyama

En parlant de mercato, il commence à apparaître clairement que Victor Wanyama n’a plus sa place dans ce club. Le seul joueur désigné du CFM – et donc de loin le joueur le mieux payé de l’équipe – n’a enregistré que 269 minutes en MLS en 2024.

Et ce joueur, qui a démontré cet important leadership lors de son séjour de près de cinq ans à Montréal, semblait refuser le brassard de capitaine des mains de Nathan Saliba lors de son entrée en jeu contre les Red Bulls, il y a neuf jours.

Courtois admet qu’il a “oublié” d’en parler avec le Kenyan, ajoutant qu’il entretient une “relation très claire et transparente” avec le milieu de terrain vétéran.

« Je me dis que peut-être il n’a pas osé, puisque je ne l’avais pas précisé. Ou peut-être qu’il boudait. »

Peut-être qu’il boudait ?

« J’ai tellement de respect pour Victor », répond Courtois, après avoir souligné son beau parcours et son professionnalisme. Mais je ne peux pas lui demander de se contenter du fait que je ne lui laisse pas assez de temps de jeu. Il pense qu’il mérite plus, et j’espère que tous les joueurs qui ne bénéficient pas de son temps de jeu pensent qu’il mérite plus. »

Aux yeux de notre simple observateur, Wanyama ne semble pas être en mesure de suivre le rythme des matchs de MLS auxquels il a participé récemment. Cela l’explique probablement.

“C’est le choix de l’entraîneur [si Wanyama ne joue pas plus]explique Courtois. […] La partie qu’il ne contrôle pas, ce n’est pas sa faute, c’est le coach. »

 
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