Les marchés boursiers asiatiques étaient de nouveau en baisse ou presque stables mercredi, tandis que le dollar a fait une pause après que le président élu Donald Trump a annoncé une augmentation des droits de douane américains sur la Chine, le Mexique et le Canada.
Retrait à Tokyo, les exportateurs s’effondrent
Alors que les marchés de Séoul ou de Sydney se stabilisaient ou tentaient de se redresser après l’effondrement de la veille, la bourse de Tokyo continuait de chuter dans un marché encore sous le choc de la perspective d’une montée des tensions commerciales. Vers 01h30 GMT, l’indice phare Nikkei perdait 0,62% à 38.202,06 points et l’indice élargi Topix perdait 0,57% à 2.674,25 points, après que tous deux avaient déjà chuté d’environ 1% la veille.
Donald Trump a annoncé lundi soir qu’il augmenterait les droits de douane sur les produits mexicains et canadiens à 25 % et ceux sur les produits chinois à 10 %, en plus des taxes qu’il pourrait ajouter. De quoi faire frissonner les économies asiatiques comme le Japon, dont le principal partenaire commercial est la Chine et qui craignent d’être eux aussi visés par les droits de douane de Washington. « La prudence suite aux annonces de Trump continue de peser sur le marché, qui devrait rester freiné par la méfiance des investisseurs » concernant les actions considérées comme à risque, ont souligné les experts de Tokai Tokyo Intelligence.
De quoi pénaliser les constructeurs automobiles japonais ayant des usines au Mexique ou qui exportent vers les Etats-Unis, comme Toyota (-2,92%) ou Honda (-2,28%). Les autres grandes entreprises exportatrices sont également en difficulté, en raison du raffermissement du yen qui a rendu leurs prix moins attractifs : Panasonic (-1,74%), Nikkon (-2,83%), Shiseido (-1,37%)…
Le dollar se stabilise, le yen résiste
Face aux menaces de droits de douane, le peso mexicain a chuté mardi à son plus bas niveau depuis août 2022 par rapport au dollar américain, perdant jusqu’à 2,5 %, et le dollar canadien s’est effondré à des niveaux jamais vus depuis quatre ans et demi. Les deux monnaies tentaient de se stabiliser dans les échanges asiatiques mercredi: le dollar canadien regagnait 0,06% (à 1,4045 dollar canadien pour un dollar américain) et le peso mexicain restait ferme (-0,08%) vers 01h30 GMT.
La monnaie américaine est restée quasiment stable face à la monnaie commune européenne, à 1,0489 euros pour un dollar.
Face aux incertitudes, le yen a bénéficié de son statut de valeur refuge et a continué de se renforcer face au billet vert : le dollar s’échangeait à 152,94 yens (-0,96%). D’autant plus que la Banque du Japon se prépare à relever à nouveau ses taux d’intérêt en décembre et que la Fed américaine s’engage à les réduire. “graduel” lui-même, l’écart de rendements entre les deux pays « continuera à encourager les investisseurs à vendre leurs dollars pour racheter des yens »soulignent les experts du média financier Nikkei.
Des lieux chinois fébriles
Les marchés boursiers chinois, qui avaient largement digéré la perspective de droits de douane prohibitifs, sont restés paralysés dans des bourses ternes, suspendues par d’éventuelles nouvelles mesures de soutien économique de Pékin.
A Hong Kong, l’indice Hang Seng s’équilibrait vers 01H30 GMT (+0,07% à 19.172,14 points). L’indice composite de Shanghai a perdu 0,31% à 3.249,62 points, tandis que l’indice composite de Shenzhen a perdu 0,59% à 1.944,65 points.
Trêve au Liban : le pétrole et l’or sans réactions
Les prix du pétrole, comme ceux de l’or, bien que très sensibles aux fluctuations des crises géopolitiques, n’ont pas réagi à l’accord de cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah. Vers 01H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord restait ferme (-0,01% à 72,80 dollars), et celui du West Texas Intermediate (WTI) perdait seulement 0,10%, à 68,69 dollars.
L’once d’or est restée inchangée à 2 631 $ (-0,08 %). “Nous notons l’absence de mouvements significatifs après la confirmation de l’approbation de l’accord de cessez-le-feu (d’Israël)ce qui suggère que ce scénario avait déjà été largement intégré par le marché.explique Chris Weston, du courtier Pepperstone. En fait, l’or avait déjà fortement chuté lundi.