Ce week-end, Jérôme Guéry a annoncé sur ses réseaux sociaux la fin de la carrière sportive de son fantastique Quel Homme de Hus. Après cinq années ensemble, l’étalon affiche un CV exceptionnel : bronze olympique par équipe à Tokyo, champion d’Europe par équipe en 2019 et même vice-champion du monde en 2022 à Herning. Un cheval qui a bouleversé tout le cœur d’un public engagé pour sa cause. Il va désormais se consacrer à sa seconde vie, celle d’éleveur.
Vous avez annoncé la retraite sportive de Quel Homme de Hus ce week-end. Est-ce votre décision de l’arrêter après les Jeux de Paris ?
Exactement. L’objectif était déjà d’espérer le ramener à son niveau après la blessure et pouvoir participer aux Jeux de Paris. Nous avions aussi pensé à peut-être faire Genève. Ce serait donc soit après Paris, soit après Genève. Le cheval s’est vraiment donné à Paris. Quand nous sommes rentrés à la maison, nous avons décidé de voir comment il se remettait du délai. Mais je ne le pensais pas assez en forme pour espérer un podium à Genève. Nous avons raté un événement à Calgary en septembre. J’ai dit à Gaëtan (Decroix, son copropriétaire, éd.) que je sentais que le cheval était en bonne forme mais que je ne sentais pas qu’il pouvait gagner le Grand Prix. Il m’a dit de rentrer.
Nous avons décidé de rester fidèles à ce qu’il avait accompli et de lui donner la pension qu’il mérite. Et puis l’arrêter après Paris, dans une épreuve qui correspond à son parcours et à ce qu’il a fait. Nous ne voulions pas faire trop de cours. Il a eu une carrière exceptionnelle, il a brillé à chaque sortie. Il fallait terminer sur quelque chose de beau et de grand comme l’a été toute sa carrière.
« Terminer un deuxième JO à 18 ans, c’est vraiment génial »
Il est sous votre selle depuis 2019, ce qui fait un peu et beaucoup dans la vie d’un cheval. Comment voyez-vous votre carrière ensemble ?
C’est vrai que c’est court et long. Mais j’ai commencé à le monter quand il avait 13 ans et nous avons passé cinq ans ensemble. C’est quand même génial d’avoir fait du sport jusqu’à l’âge de 18 ans. Sachant que nous avons eu presque un an et demi de repos à cause de la blessure subie pendant le transport. Nous avons fait trois ans et demi de sport et quels résultats cela a eu ! Dans tous les championnats organisés avant Paris, il a remporté une médaille. Nous gagnons en équipe aux Championnats d’Europe. Puis une médaille de bronze par équipe aux JO de Tokyo. Et une médaille individuelle qu’il a méritée en tant que vice-champion du monde. Terminer ses deuxièmes Jeux olympiques à 18 ans, c’est plutôt bien. C’est une carrière incroyable, avec beaucoup d’autres victoires, Barcelone, Mexique… Un CV vraiment impressionnant pour un cheval.
« Tout chez Quel Homme de Hus était beau »
Est-il même une bonne histoire avec tout le monde autour de lui ?
Tout ce qui tournait autour de Which Man Was Handsome. C’est essentiellement l’histoire d’un cheval et de ses amis. On avait le rêve olympique, on est revenu avec cette médaille et ça a continué. Et là, pouvoir récupérer de sa blessure, le ramener au plus haut niveau, c’était un peu inattendu. Personne n’y croyait. Mais nous sommes restés positifs et le cheval nous a donné. Quel Homme, c’est le genre de cheval qui se dépasse et qui sent quand il y a des événements importants. Il aime quand il y a du public. Cette année, je pense qu’il savait que les Jeux avaient lieu. Chaque parcours était meilleur avant les Jeux. Après les Jeux, j’ai senti qu’il avait fait un effort et qu’il détendait un peu plus son corps. C’est à ce moment-là que j’ai dit à Gaëtan qu’il était temps de lui donner le repos qu’il mérite.
« Chaque cavalier a le cheval de sa vie et je pense que Quel Homme sera le mien »
Chaque cheval apprend quelque chose à son cavalier. Que vous a appris Quel Homme de Hus ?
Chaque instant de ma vie était accompagné d’un cheval. Lequel est venu à un moment où il pouvait me permettre de briller au plus haut niveau et sur la scène mondiale. Être parmi les dix meilleurs mondiaux, entrer dans le Top Ten, remporter des médailles, c’est le rêve de tout athlète et c’est ce cheval qui m’a donné tout cela. C’est tout ce qu’il m’a donné. Et encore aujourd’hui. Chaque cavalier a le cheval de sa vie et je pense que Quel Homme sera le mien. Je pense qu’il continuera à faire parler de lui à ses descendants. C’est un cheval qui aura marqué le sport et qui continuera à le faire, j’en suis sûr.
Y aura-t-il une cérémonie d’adieu pour le sport ?
Nous espérons le faire début septembre de l’année prochaine à Stephex. Beaucoup de gens espéraient le voir à Malines. Mais il était important pour nous qu’il fasse ses adieux à un endroit où il avait excellé.
Spectacle de saut d’obstacles