Avec LightOn, l’intelligence artificielle générative décolle en Bourse

Avec LightOn, l’intelligence artificielle générative décolle en Bourse
Avec LightOn, l’intelligence artificielle générative décolle en Bourse

Entrée réussie sur Euronext Growth pour LightOn. L’entreprise française, première européenne du secteur de l’intelligence artificielle générative à apparaître sur les marchés publics, a clôturé sa première journée sur un titre en hausse de plus de 12%, à 11,62 euros. Elle avait déjà dépassé ses objectifs de souscription avec 11,9 millions d’euros levés, pour une capitalisation boursière initiale de 62 millions d’euros.

« L’introduction en bourse nous donnera une plus grande visibilité sur le marché. Les milliers d’investisseurs qui nous ont rejoint sont des ambassadeurs de nos produits, qui sauront nous rapporter du business. », se réjouit-il avec A la Tribune Laurent Daudet, co-fondateur et PDG de l’entreprise, qui a sonné à la porte tôt ce mardi matin. L’opération pourrait-elle donner des idées à d’autres ?

LightOn, un cas particulier

Le dirigeant insiste : passer par une introduction en bourse plutôt que par des fonds de capital-risque lui confère une plus grande autonomie stratégique. “ Les investisseurs en capital-risque (VC) peuvent tenter d’imposer leur vision et imposer un manque de flexibilité parfois nécessaire. Les deux voies ont leurs avantages, mais nous sommes plus sûrs que jamais d’avoir pris la bonne décision. », ajoute-t-il.

LightOn, la première IA générative européenne lancée en bourse

Pour l’entreprise, qui a fait de la souveraineté des données et des valeurs européennes l’un de ses principaux arguments marketing, la cotation parisienne est aussi un moyen d’ancrer son ancrage local. LightOn commercialise Paradigm, une plateforme permettant d’intégrer des capacités d’IA, comme la recherche d’informations dans des documents techniques. Elle modélise ses propres modèles d’IA à partir de ceux publiés en open Source et propose de les déployer directement sur les machines de ces clients, en ciblant notamment des secteurs très réglementés (finance, défense, industrie lourde, etc.).

« Leun autre avantage deÊtre coté en bourse nous fournira des outils financiers attractifs lorsque nous souhaitons poursuivre une croissance externe. », ajoute Laurent Daudet. Son entreprise est implantée dans un marché émergent, né dans le sillage de ChatGPT, voué à connaître une phase de consolidation dans les années à venir. Parmi ses principaux concurrents figure l’allemand Aleph Alpha, qui a récemment modifié sa stratégie.

LightOn, de son côté, va se positionner dans les prochains mois sur le marché des « agents », des IA capables de réaliser une série d’actions de manière autonome. Concrètement, l’entreprise développe une couche logicielle dont le rôle sera d’orchestrer l’articulation entre les différents modèles d’intelligence artificielle. Les agents étant le nouveau Graal de l’industrie, un succès dans le domaine serait de bon augure pour LightOn, dont l’expertise technique est reconnue dans l’industrie depuis le développement du grand modèle Falcon AI.

La bourse est-elle vitale pour l’intelligence artificielle ?

Si LightOn offre une bonne publicité à la Bourse, ce succès reste encore à nuancer. La somme levée, 11,9 millions d’euros, reste incomparable avec celle levée en capital-risque par les opérateurs du secteur. Les entreprises qui développent des modèles, comme OpenAI ou Mistral, recherchent des chiffres en milliards d’euros.

Levée de fonds record pour H, la startup française d’IA qui défie Mistral et OpenAI

Mais du côté d’Euronext, sans voir de tendance sectorielle pour l’intelligence artificielle générative, on se dit prêt à accueillir Mistral, si la start-up star de l’intelligence artificielle choisissait la voie boursière pour son développement. Valorisée à près de 6 milliards d’euros lors de la dernière levée de fonds en mai, elle peine à suivre le rythme des sommes levées par ses concurrents.

« Une introduction en bourse est un alignement. Ce doit être le bon moment à la fois pour l’entreprise mais aussi pour le marché. La situation macroéconomique joue toujours un rôle important. Mais comme ce secteur évolue beaucoup plus rapidement que la normale, plusieurs entreprises pourraient rapidement se demander si elles doivent quitter les marchés publics. », projette Mathieu Caron, directeur des marchés primaires et membre du conseil d’administration d’Euronext.

Plus généralement, le principal marché européen attend un changement stratégique dont il espère bénéficier. “ Il existe une prise de conscience croissante du fait que les Européens doivent accélérer l’intégration du marché. Cela se voit dans le rapport de Mario Draghi et dans les lettres de mandat d’Ursula von Der Leyen. », accoglie Stéphane BoujnahDirecteur Général et Président du Conseil d’Administration d’Euronext. “ Le programme économique de Donald Trump, inquiétant pour l’Europe, devrait accélérer cette tendance. Mais on ne peut pas parler de multilatéralisme si nous sommes les seuls à y participer », ajoute-t-il.

 
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