La semaine dernière, deux câbles sous-marins de télécommunications, reliant la Suède à la Lituanie et un autre entre la Finlande et l’Allemagne, ont été endommagés. La Suède a demandé ce mardi que le cargo chinois ancré au large de ses côtes revienne dans ses eaux territoriales afin de contribuer à l’enquête sur la rupture de câbles sous-marins considérée comme un possible acte de sabotage.
“Nous avons été en contact avec le navire ainsi qu’avec la Chine et nous avons fait savoir que nous souhaitions que le navire se dirige vers les eaux territoriales suédoises”, a déclaré le Premier ministre Ulf Kristersson lors d’une conférence de presse, soulignant que l’objectif n’était pas de porter une « accusation ».
VidéoDeux câbles sous-marins coupés en mer Baltique, Berlin dénonce un « sabotage »
“La Suède souhaite simplement que le navire atteigne les eaux territoriales suédoises afin que nous puissions coopérer plus facilement pour comprendre ce qui s’est passé”, a-t-il ajouté.
Le Yi Peng 3, un vraquier construit en 2001, a navigué dans la zone des câbles au moment où les câbles ont été coupés, selon les sites de suivi des navires, bien que rien n’indique qu’il ait été impliqué dans des incidents.
Le fait que le navire soit resté ancré depuis mardi dans l’étroit détroit de Kattegat entre la Suède et le Danemark a également suscité des interrogations. En raison des tensions autour de la mer Baltique depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, plusieurs dirigeants ont évoqué la possibilité d’une « attaque hybride », en référence aux mesures prises par Moscou pour leur nuire. Même si le Kremlin a jugé « risible » et « absurde » d’accuser la Russie d’être à l’origine de la rupture des deux câbles.
En attendant, les gouvernements allemand et finlandais ont annoncé lundi une enquête sur les causes de la rupture de ces câbles. Son opérateur, le groupe technologique finlandais Cinia, a annoncé qu’un « défaut » avait été détecté entraînant la coupure de toutes les connexions fibre sur ce câble. “Ce type de rupture ne se produit pas dans ces eaux sans impact extérieur”, a ajouté le groupe public.
Ces câbles sous-marins représentent un enjeu stratégique important pour les pays, puisqu’ils leur permettent de se connecter notamment à Internet. Plus de 430 câbles sont en service dans le monde selon les données du centre de recherche Télégéographie. Ils assurent ainsi 99% des communications entre les continents.
Surveillance renforcée
Ce n’est pas la première fois que de tels actes de sabotage sont observés en mer du Nord. En octobre 2023, un gazoduc sous-marin, le Balticconnector, entre la Finlande et l’Estonie avait déjà dû être fermé, après des dégâts causés par une ancre. Deux câbles sous-marins, l’un reliant l’Estonie à la Finlande et l’autre à la Suède, ont également été coupés. La Finlande avait déjà pointé du doigt un porte-conteneurs chinois baptisé NewNew Polar Bear.
L’ancien président finlandais Sauli Niinistö avait déjà appelé à la création d’un service de coopération en matière de renseignement au sein de l’Union européenne, dans un rapport remis à la Commission fin octobre.