Même si la raffinerie valaisanne de Collombey a fermé ses portes en 2015, les Valaisans restent attachés aux dérivés pétroliers, essence, fioul et autres arômes de diesel. Dimanche, ils ont rejeté une loi cantonale sur le climat soutenue par tous les partis au Grand Conseil et au Conseil d’Etat. Celui-ci prévoyait de tenter d’atteindre zéro émission de CO2 en 2040. Dix ans plus tôt que le Conseil fédéral.
Mais l’UDC, la droite du Haut-Valais et l’Union valaisanne des arts et métiers (UVAM) ont contesté l’zèle absurde et ruineux de ce projet. Dans une campagne sans nuance, ils ont effrayé les Valaisans qui seront bientôt rationnés de viande et devront jeter leurs bonnes vieilles Jeeps à la casse. En conséquence, ils ont gagné. Une majorité de 55,8% s’est dégagée pour aller de l’avant avec le projet. Pourtant, les Valaisans ont dit oui à la loi fédérale sur le climat en juin 2023 avec 55,4% des voix.
Dans « Le Nouvelliste », Grégory Logean, chef du groupe UDC au Grand Conseil, savoure le triomphe : « Cette proposition de loi allait à l’encontre de la réalité vécue au quotidien par les Valaisans. Le bon sens a prévalu. » Mais le bon sens a surtout été financé par le lobby pétrolier bernois et par l’association des importateurs de carburant Avernergy. Son porte-parole, Martin Stucky, était présent dimanche pour célébrer le résultat : « C’est un grand moment ! dit-il. Sans argent, nous ne pouvons pas faire ce que nous avons fait. L’argent mis en place a été utilisé efficacement… »
Il n’a pas précisé combien Avernergy avait investi en Valais pour s’immiscer dans la politique cantonale. Cela dit, les Valaisans n’ont pas été très réguliers ce dimanche. Dans un canton où l’électorat rural vénère la voiture individuelle, personne n’aurait misé sur un non-Valaisien pour l’élargissement des autoroutes à 54,2%. Il faut croire que le tronçon concerné entre Nyon et Le Vengeron était bien trop éloigné pour enthousiasmer les foules affluées le long du Rallye du Valais.
Le Valais n’aura donc pas de loi climat. Celle-ci prévoyait un fonds de 100 millions de francs pour soutenir la transition énergétique ou d’autres projets liés au réchauffement climatique. Cette somme aurait pu être utilisée pour des projets dans les vallées latérales, dont les infrastructures sont fortement mises à rude épreuve en raison du réchauffement.
Ceux qui ont combattu la loi préfèrent la chaleur du barbecue ou une saucisse grillée au soleil sur le capot de la Subaru. C’est tellement plus drôle. Et s’il n’y a plus de route pour monter au chalet, on déplacera les montagnes. C’est juste une question de bon sens !