L’ancien président républicain a atterri, le poing levé, vers 17 heures à Atlanta, accueilli sur le tarmac par ses partisans.
Son rival démocrate s’est d’ailleurs offert un bain de foule improvisé à son arrivée dans la capitale géorgienne, théâtre du duel entre les deux hommes.
Dans une Amérique extrêmement polarisée, où un partisan du démocrate ne peut imaginer voter pour le républicain, et vice-versa, rien ne dit que ce duel organisé par CNN, devant des millions de téléspectateurs, changera fondamentalement la donne.
Mais le vote entre le démocrate de 81 ans et son rival républicain de 78 ans s’annonce si serré que même de minuscules gains dans le débat avec les électeurs indépendants pourraient s’avérer décisifs en novembre, et c’est pourquoi les militants des deux équipes ont déployé des ressources importantes.
« Récidivistes » versus « dopés »
Donald Trump, le premier président jamais reconnu pénalement coupable, dans une affaire de paiements secrets à une ancienne star du porno, est accueilli en Géorgie par d’immenses panneaux publicitaires financés par les démocrates, souhaitant la « bienvenue » à un « prisonnier de la justice ».
Les affiches présentent la photo du milliardaire, prise à Atlanta après l’inculpation de Donald Trump dans une autre affaire, une tentative de falsification du résultat de l’élection de 2020 dans l’État.
Le camp républicain a diffusé une nouvelle vidéo meurtrière, montrant les chutes et les moments de confusion de Joe Biden, et appelant les électeurs à se demander s’il est vraiment capable de « passer quatre années de plus » à la Maison Blanche.
L’ancien président a insinué que son rival serait « dopé » devant les caméras. La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, interrogée à ce sujet, a déclaré qu’elle « ne lui ferait pas l’honneur d’une réponse ».
Donald Trump a affirmé sur son réseau Truth Social, en majuscules et à grand renfort de points d’exclamation, que son rival était « une menace pour la survie même » du pays.
Règles strictes
Voilà qui donne le ton : la rencontre entre deux hommes qui se détestent va être extrêmement tendue.
Les deux journalistes de CNN qui animeront la soirée devront faire respecter des règles très strictes.
Le spectacle se déroulera sans public, sans prompteur. Surtout, le micro de Joe Biden sera coupé lorsque Donald Trump prendra la parole et vice versa.
Au fond, les deux candidats devraient débattre sur l’inflation, l’immigration, le droit à l’avortement, la défense de la démocratie et la politique étrangère.
Deuxième débat en septembre
Mais depuis que les campagnes présidentielles américaines sont entrées dans l’ère de la télévision, il y a plus de 60 ans, avec le débat entre John F. Kennedy et Richard Nixon, la forme compte autant que le fond.
C’est particulièrement vrai pour Joe Biden, qui a indéniablement perdu son aisance physique et orale ces dernières années.
Même si Donald Trump, de trois ans seulement son cadet, est aussi attaqué pour sa stabilité mentale et sa violence verbale.
Selon un sondage New York Times/Sienne publié jeudi, Donald Trump est donné comme favori du débat. Mais l’entourage du démocrate souligne qu’il est chroniquement sous-estimé.
Un deuxième débat est prévu sur ABC en septembre, deux mois avant une élection qui est observée avec inquiétude dans le monde entier.
