La Mongolie élit ses députés sur fond de corruption et d’inflation : Actualités

Les Mongols ont commencé à voter vendredi pour des élections législatives à l’issue desquelles le parti au pouvoir devrait conserver sa majorité, malgré la lassitude suscitée par le sentiment de corruption et la situation économique.

Les bureaux de vote de la capitale Oulan-Bator ont ouvert à 7h00 (23h00 GMT), a constaté un journaliste de l’AFP. Ils fermeront à 22 heures (14 heures GMT).

Les électeurs de ce vaste pays d’Asie de l’Est, vaste mais peu peuplé (3,4 millions d’habitants), riche en ressources naturelles et voisin de la Chine et de la Russie, élisent 126 membres du Grand Khural d’État – le parlement national.

Le Parti du peuple mongol (MPP) au pouvoir, dirigé par le Premier ministre Luvsannamsrain Oyun-Erdene, devrait conserver la majorité dont il bénéficie depuis 2016 et rester au pouvoir pendant encore quatre ans.

Mais des inquiétudes subsistent quant au pouvoir d’achat miné par l’inflation (elle est actuellement de 7 %) et par le sentiment chez de nombreux Mongols d’une corruption généralisée.

“Quelques membres de l’élite profitent du secteur (minier), pas les gens ordinaires”, a déclaré à l’AFP Tumurkhuyag Bayanmunkh, un mineur à la retraite.

« Les politiciens doivent arrêter de voler », déclare l’homme de 46 ans.

La vente d’alcool est interdite dans la capitale Oulan-Bator de jeudi à samedi, pour ne pas perturber le bon déroulement des élections.

– 30% de femmes –

Malgré l’immensité du pays, les résultats préliminaires devraient être connus d’ici quelques heures grâce au système de vote électronique.

Dans les rues d’Oulan-Bator, où vit la moitié de la population mongole, les innombrables affiches de propagande électorale représentent tout l’éventail politique, des libéraux aux nationalistes, en passant par les hommes d’affaires populistes et les écologistes.

Dans un monde politique mongol largement dominé par les hommes, les partis sont cette année tenus par la loi de veiller à ce que 30% de leurs candidats soient des femmes.

La campagne s’est achevée mercredi. L’occasion pour le PPM d’organiser un meeting triomphal dans la petite ville de Zuunmod, au cours duquel il a promis aux électeurs de remporter « la victoire du peuple ».

L’échec du principal mouvement d’opposition, le Parti démocrate, à proposer une alternative crédible a favorisé la montée en puissance de petits partis.

Parmi eux figure le parti anti-corruption de centre-droit HUN, qui devrait augmenter le nombre de ses députés. Ses candidats professionnels, à l’aise sur les réseaux sociaux, bénéficient d’un fort soutien parmi les classes moyennes urbaines.

« Je pense que les jeunes d’aujourd’hui accordent plus d’attention à l’activité des partis politiques », déclare Norovbanzad Ganbat, un informaticien de 24 ans.

« Ils voient ce que le PPM a fait ces quatre dernières années », dit-elle. « C’est pour cela que les jeunes ne votent pas pour ce parti », dit-elle.

– « Des dirigeants corrompus » –

Lors du rassemblement de mercredi, le Premier ministre Luvsannamsrain Oyun-Erdene a accusé ses opposants politiques de faire de la Mongolie un « pays de dirigeants corrompus » et a appelé à un retour à la « discipline ».

Durant son mandat, le pays a toutefois fortement chuté dans le classement de l’ONG Transparency International, basé sur l’indice de perception de la corruption.

Les critiques du gouvernement affirment que la liberté de la presse et l’État de droit ont également décliné ces dernières années.

Au point que selon la Fondation Sant Maral, principal institut de sondage indépendant du pays, plus d’un tiers des Mongols pensent désormais que le pays se « transforme en dictature ».

“Je qualifierais cette élection de référendum pour ou contre (…) le Premier ministre Oyun-Erdene” et pour ou contre “une réécriture du contrat social de la Mongolie”, a déclaré à l’AFP l’analyste politique Bayarlkhagva Munkhnaran.

« Ce (nouveau) contrat social vise à transformer la Mongolie en une véritable autocratie électorale. Alors qu’il y a dix ans, la Mongolie était considérée comme une démocratie libérale », a-t-il déclaré.

Considéré comme le successeur du Parti communiste qui a gouverné le pays d’une main de fer pendant près de 70 ans, le PPM n’en demeure pas moins populaire, notamment auprès des résidents ruraux et des personnes âgées.

« Oyun-Erdene a fait du très bon travail », a déclaré à l’AFP Sodanjamts Oyunchimeg, 47 ans, chef d’un petit district administratif, lors du rassemblement de mercredi.

“Je soutiens vraiment ce qu’il fait.”

 
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