Décombres et bâtiment gravement endommagé après une attaque israélienne dans un quartier de Tyr, au sud du Liban, le 25 novembre 2024 (AFP/Hassan FNEICH)
Le cabinet de sécurité israélien devrait se mettre d’accord mardi sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, a déclaré lundi un responsable, tandis que les États-Unis affirment qu’un accord est “proche”.
Egalement très impliquée dans les efforts de médiation internationale, la présidence française a estimé que les discussions sur le cessez-le-feu avaient “avancé de manière significative”, appelant Israël et le Hezbollah à saisir “cette opportunité le plus rapidement possible”.
Ces annonces ont été faites après l’intensification ces derniers jours des attaques israéliennes contre les fiefs du mouvement pro-iranien au Liban, qui ont fait lundi au moins 31 morts, selon le ministère de la Santé.
Le 8 octobre 2023, le Hezbollah ouvre un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié palestinien, cible d’une offensive destructrice à Gaza lancée par Israël en réponse à une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre. Octobre. 2023. Octobre 2023.
Après une année de violences transfrontalières et d’affaiblissement du Hamas à Gaza, Israël a concentré ses opérations au Liban en lançant à partir du 23 septembre une intense campagne de bombardements sur les bastions du Hezbollah.
Le cabinet de sécurité israélien “se prononcera mardi soir” sur l’accord de cessez-le-feu, a déclaré à l’AFP un responsable israélien sous couvert d’anonymat, sans donner plus de détails.
“Nous pensons que nous avons atteint le point où nous sommes proches” d’un accord, a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, soulignant que rien n’est encore sûr et appelant à la prudence.
Debout devant les décombres d’un immeuble après une attaque israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, le 25 novembre 2024 (AFP/IBRAHIM AMRO)
Selon le site américain Axios, l’accord s’appuie sur un projet américain qui prévoit une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l’armée israélienne se retireraient du sud-Liban, à la frontière avec le nord d’Israël, pour quitter l’armée libanaise.
– « Grosse erreur » –
Cela inclut la création d’un comité international chargé de surveiller sa mise en œuvre, a ajouté Axios, parlant des assurances américaines de soutenir l’action militaire israélienne en cas d’actes hostiles du Hezbollah.
Les médiations sont basées sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006 et qui stipule que seules l’armée libanaise et les soldats de maintien de la paix peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Toutefois, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir (extrême droite), a estimé qu’un cessez-le-feu serait « une grave erreur ».
Des nuages de fumée s’élèvent de la banlieue sud de Beyrouth après les attaques israéliennes, le 25 novembre 2024 (AFP/IBRAHIM AMRO)
Originaire du nord d’Israël, Dorit Sison, 51 ans, redoute elle aussi un accord comme celui de 2006, qui aurait permis selon elle au Hezbollah de « se réarmer ». Désormais “ils ont des tunnels, des roquettes, toutes les munitions possibles”.
– Attaques israéliennes –
Une photo prise depuis le nord d’Israël, près de la frontière avec le Liban, montre un drapeau israélien accroché à côté de bâtiments détruits dans le village de Meiss El-Jabal, au sud du Liban, le 25 novembre 2024 (AFP/Jalaa MAREY)
Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah et le Hamas, alliés de son ennemi iranien. Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre et veut mettre un terme aux tirs de roquettes du Hezbollah, qui ont contraint quelque 60 000 habitants du nord à fuir pendant plus d’un an.
L’armée israélienne a déclaré lundi avoir frappé environ 25 cibles liées au Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, au sud et à l’est du Liban en une heure dans la journée. Dans la soirée, de nouveaux raids ont visé la périphérie sud de la capitale, selon l’agence nationale Ani.
Selon l’armée, le Hezbollah a tiré au moins 30 obus sur Israël.
Les combats opposent le Hezbollah aux troupes israéliennes dans le sud du Liban, où ces dernières mènent une offensive terrestre depuis le 30 septembre, a indiqué Ani.
Des Palestiniens attendent de recevoir une ration alimentaire devant un centre de distribution près de la ville de Gaza, le 25 novembre 2024 (AFP/Omar AL-QATTAA)
Selon le ministère de la Santé, près de 3 800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, soit un record depuis septembre dernier.
Côté israélien, 82 soldats et 47 civils ont été tués en 13 mois.
– Dans les poubelles à Gaza –
Sur le front sud d’Israël, dans la bande de Gaza assiégée, dévastée et menacée de famine selon l’ONU, l’armée israélienne poursuit ses attaques, notamment au nord du territoire palestinien.
« Il y a environ 65 000 personnes dans les zones assiégées (au nord de Gaza). Nous entendons dire qu’ils fouillent les poubelles, les décombres, à la recherche de vieilles boîtes de conserve, de toute nourriture qu’ils peuvent trouver. “Ils pourraient le trouver”, a déclaré un porte-parole. pour l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Louise Wateridge, présente dans la ville de Gaza.
L’offensive israélienne à Gaza a fait au moins 44.235 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait unilatéral d’Israël de ce territoire qu’il occupait depuis 38 ans.
Graphique montrant le nombre de camions d’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza depuis le 21 octobre 2023, selon les données de l’UNRWA (AFP/Omar KAMAL)
L’attaque du 7 octobre a fait 1.206 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité.
251 personnes ont été enlevées ce jour-là, dont 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.