Quel avenir pour l’unique centre pour immigrés de la province de Luxembourg, qui vient de fêter son soixantième anniversaire ?

Quel avenir pour l’unique centre pour immigrés de la province de Luxembourg, qui vient de fêter son soixantième anniversaire ?
Quel avenir pour l’unique centre pour immigrés de la province de Luxembourg, qui vient de fêter son soixantième anniversaire ?

Le 20 novembre, le CINL a célébré son 60ème anniversaire à Marche-en-Famenne.

Un travail qui devient compliqué

Depuis quatre ans, Quentin Vauchel est l’assistant social de référence pour la province de Luxembourg. Elle accompagne les personnes qui s’adressent au Centre, participe à la préparation des dossiers en vue des procédures de régularisation, de regroupement familial, de cohabitation légale entre autres et prépare les migrants aux différentes auditions. “Nous collaborons avec plusieurs cabinets d’avocats, que nous aidons dans les démarches administratives. Mais nous n’avons pas le droit de faire appel, c’est leur responsabilité.»explique.

M. Vauchel ne manque pas de travail. Cela devient également compliqué. “Il y a une certaine surcharge de travail. La numérisation ne facilite pas toujours les choses. Auparavant, un simple contact avec une personne suffisait. Aujourd’hui, il faut souvent le faire en ligne. Par ailleurs, les procédures sont souvent longues, parfois dix ans avant que le migrant puisse obtenir un titre de séjour. Sans compter que la loi évolue très souvent sans toujours être très cohérente.»

Cela nécessite que les membres de l’équipe se forment continuellement sur le droit de l’immigration. “Lorsque nous rejoignons l’association, nous recevons une formation approfondie, mais force est de constater que cela ne facilite pas le recrutement.

2025, une année cruciale ?

Psychologue de formation, Bénédicte Guebs a rejoint l’association en 2009 et occupe le rôle de coordinatrice depuis 2023. “Un poste que nous n’avions pas occupé depuis longtemps. Je gère les différentes branches et analyse ce que le centre souhaite développer.

Cela met également en évidence l’incertitude entourant l’avenir de l’organisation à but non lucratif. “Il est possible que nous fassions partie de l’AVIQ et donc des centres de santé mentale. Il existe de nombreux problèmes politiques. 2025 sera une année importante pour le centre. Nous souhaitons également simplifier notre structure pour qu’elle soit commune et plus centralisée. La marche est une option. »

L’équipe est composée d’assistantes sociales, d’un avocat et de psychologues et travaille avec plusieurs interprètes basés à Namur pour couvrir un maximum de langues. Cependant, la province du Luxembourg est vaste et l’asbl manque de ressources, notamment humaines.

Il y a un an, nous craignions de devoir fermer l’asbl. Nous célébrons enfin notre 60e anniversaire. L’équipe fait un travail incroyable malgré les difficultés. Nous dépendons de la situation géopolitique. En 2023, nous avons aidé de nombreux Afghans, Syriens, Érythréens, des populations d’Afrique de l’Ouest (Cameroun, RDC, Guinée) et, sur le plan psychologique, des Palestiniens et des Ukrainiens.

Au 1er janvier 2024, 70 nationalités différentes ont été recensées.

Ruth Khumba Nsumbu, un exemple pour tous

Originaire de la République Démocratique du Congo, Ruth Khumba Nsumbu est arrivée en Belgique à l’été 2022.

Elle était militante du parti politique de Martin Madidi Fayulu. En 2021 elle est victime d’un enlèvement qui va la traumatiser. Elle finit par être libérée par ses adversaires, mais le malaise persiste. Ses parents lui proposent un premier séjour en Belgique. Il passe du temps chez sa grand-tante à Mons pour se vider la tête.

De retour à Kinshasa en 2022, elle est arrêtée puis libérée sous condition. En août, elle est revenue en Belgique et a demandé une protection internationale. Fin novembre, il entre au centre Fédasil de Sugny (Vresse-sur-Semois).

» CINL m’a aidé à avoir confiance en moi. J’ai beaucoup discuté avec Bénédicte Guebs. J’ai suivi des cours de comptabilité et de promotion sociale même si le déplacement était compliqué.

Aujourd’hui, Ruth Khumba Nsumbu est titulaire d’une licence, travaille comme conductrice de train et est engagée. “C’était très difficile de quitter mon pays, ma famille, mais je pense que si on a la volonté de le surmonter, c’est possible.“conclure.

Au CINL, la jeune femme est considérée par tous comme un exemple.

 
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