Les autorités allemandes inspectent les bâtiments “qui pourraient servir d’abri” à la population en cas d’attaque, dans un contexte de tensions croissantes entre l’Occident et la Russie.
Les autorités allemandes ont annoncé lundi 25 novembre qu’elles étaient en train de répertorier les bunkers et abris dans lesquels la population pourrait se réfugier en cas d’attaque, souhaitant accroître leur nombre, dans un contexte de tensions croissantes avec la Russie.
“Tous les bâtiments, y compris les propriétés privées, qui pourraient servir d’abri, comme les caves, les garages et les stations de métro”, sont en cours d’inventaire, a déclaré un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur, lors d’une conférence de presse régulière à Berlin.
579 bunkers en Allemagne datant de la Seconde Guerre mondiale
“Une liste numérique de tous les bunkers sera créée afin que les gens puissent les trouver rapidement à l’aide de leur téléphone portable”, a-t-il ajouté.
Les citoyens seront également incités à créer des abris dans leurs maisons, en transformant des caves ou des garages, a-t-il poursuivi.
Le journal allemand Bild a qualifié ce plan d’« offensive de bunkers » dans un pays de plus en plus préoccupé par une potentielle menace russe. L’inventaire actuel “prendra du temps”, a déclaré le porte-parole, sans donner d’indication sur un calendrier.
L’Allemagne, qui compte 83 millions d’habitants, compte actuellement 579 bunkers, datant pour la plupart de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre froide, pouvant accueillir 480 000 personnes.
Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, les autorités allemandes bloquent la vente des ouvrages fortifiés en leur possession. Depuis 2005, plus de 300 bunkers ont été vendus par l’Etat et ses administrations. Les points clés de ce programme de développement d’abris ont été adoptés lors d’une réunion de hauts responsables allemands en juin.
Jeudi dernier, le président russe Vladimir Poutine a estimé que le conflit en Ukraine présentait désormais toutes les caractéristiques d’une guerre « mondiale » et a prévenu qu’il ne fallait pas exclure de cibler les pays occidentaux, renforçant ainsi l’inquiétude des membres de l’Otan, notamment voisins de la Russie. comme les pays baltes, la Pologne, mais aussi l’Allemagne.
Ces menaces sont apparues après l’utilisation par la Russie sur le territoire ukrainien d’un missile balistique de portée intermédiaire (jusqu’à 5 500 km), conçu pour transporter une tête nucléaire.