“Certains d’entre nous sont traumatisés”

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“Certains d’entre nous sont traumatisés”

Par

Lucie Fraisse

Publié le

23 novembre 2024 à 8h08

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Depuis près d’une semaine, Alexandra (le prénom a été modifié à la demande de l’intéressé) n’a pas pu regagner le logement qu’elle occupait au rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue des Saules, à Tournefeuille. , près de Toulouse.

« Dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 novembre, je m’apprêtais à m’endormir, vers minuit, quand J’ai vu de la fumée sortir du mur extérieur de mon immeubleexplique la jeune femme. Avec les voisins, nous avons éteint le feu avant d’appeler les pompiers, car on entendait encore crépiter l’isolant à l’intérieur des murs. »

Intoxication au dioxyde de carbone

Les pompiers sont intervenus une première fois, avant de revenir vers deux heures du matin après avoir été informés par les habitants. une odeur suspecte et forte dans le bâtiment. Les expertises réalisées sur place montrent la présence de dioxyde de carbone dans trois appartements, entraînant l’évacuation de seize personnes, dont plusieurs enfants.

Pris en charge par la mairie, ils sont relogés dans un bâtiment communal pour le reste de la nuit.

Trafic de drogue dans la résidence

L’origine criminelle de l’incendie ne fait aucun doute pour Alexandra.

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« Il y a du trafic de drogue en bas de l’immeuble. L’incendie s’est déclaré à partir d’un canapé sur lequel sont habituellement assis les trafiquants de drogue. »

Le feu s’est déclaré à partir d’un fauteuil placé à côté du bâtiment. (©DR)

Une Source policière contactée par Actualités toulousaines confirme que l’incendie était bien intentionnel et qu’un des bâtiments de la résidence des Saules est identifié comme point de deal, sans faire, à ce stade de l’enquête, un lien direct entre le trafic de drogue et le départ de l’incendie. C’est le groupe d’action judiciaire Mirail qui est en charge du dossier.

Odeur persistante dans les appartements

Entre-temps, Alexandra et ses voisins ont dû être relogés pendant plusieurs jours.

« Le bureau HLM qui gère la résidence a été très réactif, ils s’occupent vraiment de nous. Ils ont appelé une entreprise pour décontaminer nos maisons. Selon eux, on peut y retourner, mais l’odeur du plastique brûlé est insupportable. Et tous les appareils électriques branchés au mur qui ont pris feu sont hors service. »

Tous les locataires ont été relogés par leur assurance ou le bailleur social. Mais pour Alexandra, les pertes sont importantes : « J’avais fait une pleine charge de courses pendant deux semaines, j’ai dû tout mettre à la poubelle à cause de l’odeur de brûlé, nous avons dû nous contenter du Secours populaire. Tous nos vêtements sont bons à jeter, heureusement l’école des enfants nous en a donné. ”

Tentative de cambriolage dans un des appartements

Et les ennuis ne s’arrêtent pas là. L’un des appartements a été la cible d’une tentative d’effraction via le balcon dans la nuit de mardi à mercredi. L’arrivée des occupants, relocalisés à proximité, a permis aux intrus de prendre la fuite.

Pour Alexandra, la coupe est pleine.

Avec cet incendie, nous avons franchi un cap. Il y avait déjà eu des feux de poubelles dans la résidence, cela devait arriver une à deux fois par an. Mais en général, c’est loin des habitations, ça ne nous impacte pas vraiment. Là, nous aurions pu mourir empoisonnés !

Alexandra

Contacté par Actualités toulousainesles services de la mairie de Tournefeuille expliquent avoir été mobilisés sur les lieux de l’incendie dès le jour du drame et ont depuis accompagné les riverains via le CCAS et la Maison des solidarités, mais ont également fait des demandes à la police nationale pour que d’autres tournées sont effectuées dans la zone de résidence des Saules.

« Ils ne veulent plus entrer dans les appartements »

Les habitants attendent que les compagnies d’assurance finalisent les expertises avant de pouvoir lancer les travaux de rénovation. Ils devraient rentrer chez eux ce samedi matin. Pas forcément de bon cœur pour Alexandra et sa famille.

« L’odeur dans l’appartement est horrible et tant que le mur n’est pas réparé, on sentira toujours l’isolation brûlée », soupire la jeune femme. Et puis, après une nuit comme celle qu’on a vécue, certains enfants sont traumatisés, ils ne veulent plus rentrer dans les appartements. »

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