Le Nîmois, qui a grandi à Bellegarde, s’est engagé cet été pour deux saisons avec les Crocodiles. A 28 ans, le défenseur gardois revient dans son pays natal après avoir beaucoup voyagé. Joueur au tempérament affirmé, l’homme est unanimement apprécié dans son club. Très attaché à son territoire, Mehdi Beneddine rêve de jouer en Ligue 2 avec le Nîmes Olympique.
«J’aime ma ville et j’aime mon village». C’est peu dire que Mehdi Beneddine est attaché à son territoire, à Bellegarde, cette commune où il entretient tous ses attaches. Enfant, le jardin de l’arrière gauche était le terrain du stade dont son père était le gardien. C’est donc tout naturellement que le petit Mehdi débute au club de Bellegarde, lui dont la maison jouxte le rectangle vert. Mais l’adolescent possède des qualités qui lui permettent de voir plus haut et plus loin. Il arrive donc pour la première fois à La Bastide où il passe deux ans (de 12 à 14 ans) dans les équipes de jeunes de Nîmes. Lors de ce passage au NO, il a côtoyé notamment Antonin Bobichon et Théo Valls. Parallèlement, il s’implique au centre Espoirs d’Aix-en-Provence. Cela l’oblige à prendre ses distances avec sa famille et ses amis. «Je suis revenu le week-end», se souvient le Crocodile. La carrière d’un footballeur est faite de déracinements, de voyages et de déménagements. Ce cycle naturel, Mehdi, qui supporte le Nîmes Olympique et Marseille, a débuté en 2014 lorsque l’AS Monaco est venu le chercher. L’offre ne peut être refusée, mais le cordon familial doit être coupé.
“C’était dur au début”» avoue Mehdi Beneddine. Le changement est radical dès son arrivée en principauté où il rejoint les U19 de l’ASM. Formé par Bruno Irles (aujourd’hui entraîneur des Girondins de Bordeaux, NDLR), le Nîmois apprend les exigences du professionnalisme. Il sympathise alors avec la famille Mbappé, qui ne l’oubliera pas quelques années plus tard. « Quand le PSG est venu jouer à Nîmes en 2018, c’est Kylian qui m’a donné des billets et à la fin du match, il a offert son maillot à une de mes petites sœurs ». Il y a des amis bien sûr, mais c’est aussi la loi du plus fort qui prédomine dans le football, et la porte de l’équipe première ne s’ouvrira jamais vraiment. « J’ai joué quelques matchs amicaux, mais jamais de match officiel. Mehdi Beneddine ne trouve pas grâce aux yeux de Léonardo Jardim, le nouvel entraîneur monégasque. « J’ai eu deux blessures et peut-être que je ne méritais pas de jouer. Le très haut niveau était à notre portée. »regrette le défenseur. Dans le sport en général, et dans le football en particulier, il faut jouer pour exister. Ce ne sera pas à Monaco, Mehdi tente donc sa chance ailleurs. Il y aura d’abord un prêt de six mois au Cercle de Bruges (alors en D2 belge), mais c’est surtout l’air normand qui va lancer la carrière des Gardois. Deux saisons à Quevilly-Rouen Métropole (National) ont enfin donné du temps de jeu à Beneddine. Même si Rouen est une très jolie ville, elle est loin de Bellegarde et le mal du pays se fait sentir : « J’amenais mon cousin ou mes amis et ils restaient chez moi pendant des semaines. C’était un peu dur, surtout avec la météo. » Suite au Covid, Mehdi prend une décision radicale et part en Algérie. « J’ai signé à l’USM Alger qui est un grand club africain. Financièrement, c’était une bonne opération puisque je gagnais autant qu’un bon attaquant de Ligue 2. ». Après 34 matches dans la capitale algérienne, l’itinérance de Beneddine se poursuit avec un prêt à la Berrichonne de Châteauroux. Le transfert vers Berry, où il a Jonathan Mexico comme partenaire, se passe très bien et l’arrière gauche souhaite s’engager sur le long terme. « Mais le club de Châteauroux a trouvé que j’étais trop cher. » Alors, les Bellegardais ressentent le besoin de faire une pause dans le football. « J’ai tout arrêté pendant six mois. Même le futsal entre amis, j’ai refusé. J’en ai profité pour voyager, mais plus pour le football. J’ai visité l’Arabie Saoudite, l’Angleterre, le Maroc et l’Algérie ». La période sabbatique ne peut pas durer, mais Mehdi revient revigoré. Il remet ses crampons et cherche un nouveau club. Martigues et Niort ont manifesté leur intérêt, mais c’est finalement au Puy (N2) que le rebond a eu lieu. Le choix est judicieux puisqu’en une saison, et aux côtés de Salim Akkal, le Gardois devient capitaine et il est recruté par le Nîmes Olympique. Même si la boucle n’est pas forcément bouclée, l’été 2024 est celui du retour aux sources. Dix ans après l’avoir quitté, Beneddine retourne dans son village bien-aimé. « J’aime me promener à Bellegarde. Pendant la fête votive, j’adore aller aux encierros et aux abrivados. Il y a cette adrénaline quand le taureau arrive, mais je ne prends aucun risque et je me cache derrière la barrière.. C’est plutôt sur le terrain que Mehdi se montre imprudent, où il hausse très haut l’exigence. « C’est un leader. Un compétiteur de caractère, y compris à l’entraînement. Mais dans la vie, c’est un amour »estimates Sébastien Larcier, the sports director of Nîmes Olympique. « Je n’aime pas perdre, donc même à l’entraînement, je joue dur. Parfois, je m’emporte, mais ne le prends pas mal.avoue le fougueux Crocodile. De son côté, Adil Hermach souligne l’attachement du joueur à son territoire : « Il est très fier d’être nîmois. C’est un vrai acteur local. » L’intégration de Bellegardais est parfaite et il est unanime : “C’est une belle personne et un garçon très gentil”confirme Hamza Sbaï, son coéquipier dans la défense du NON. De retour chez lui, Mehdi Beneddine juge son début de saison mitigé tout en rêvant plus grand : « Passer en Ligue 2 avec le Nîmes Olympique, ce serait le Graal. » Nul doute que cela plairait à tout le monde à Nîmes, mais aussi à Bellegarde.