Par
Muriel Fiez
Publié le
23 novembre 2024 à 7h00
Voir mon actualité
Suivre l’actualité du Pays de Ploërmel
Ils sont heureux et ça se voit. Philippe Louapre, a quitté le tablier « Aux Ajoncs d’Or », et son épouse Ghylaine ne prendra plus de réservations, ne servira plus les clients. «Nous prenons une retraite bien méritée», tonnent-ils dans leur cœur.
C’est un grand chapitre de leur vie qui vient de se terminer. Philippe Louapre, également maire du village, est soulagé : « Nous avons réussi à transmettre nos outils de travail », c’était un défi, car depuis cinq ans déjà, ils avaient envie de raccrocher.
Itinéraire d’une fille du coin
Qui ne connaît pas Ghylaine Louapré ? « Je suis née là-bas », elle montre l’imposte qui se trouvait autrefois au-dessus de la porte de la boucherie de ses grands-parents, où une scie et un couteau témoignent d’une époque ancienne : c’est le souvenir de la famille, celle fondée par Anna et Ange, les grands-parents de Ghylaine, lorsqu’ils ont créé l’entreprise alimentaire. Elle a été fondée en 1959 : « au-dessus de la boucherie, mes parents y habitaient ». Elle n’a pas sa langue dans sa poche, étant visiblement fille de commerçant, cela ouvre l’esprit. « J’étais destinée à être institutrice », confie-t-elle en souriant. Mais son parcours sera bien différent. J’ai intégré le centre de formation aux métiers de l’hôtellerie-restauration (CEPHOR) de la Chambre de Commerce de Vannes. Je voulais finalement devenir réceptionniste», raconte la autochtone, mais son destin s’est précisé lorsque «c’était en 1978, et là, lors de ma formation, j’ai rencontré Philippe qui suivait le même parcours professionnel».
Retour aux sources
Les jeunes se marient. « Nous avons terminé nos études et décidé d’acheter un restaurant à Saint-Gilles-du-Mené, dans les Côtes-d’Armor », il y avait deux couples sur le marché, Philippe et Ghylaine Louapre l’ont compris. «Mais ma mère tombe soudainement malade, nous devons donc revenir vers elle. Ce qui veut dire qu’on vend l’entreprise à l’autre couple. Ils étaient ravis », ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ? En novembre 1983, Philippe et Ghylaine s’installent à Néant. Depuis sa naissance, les choses ont évolué ici : « Papa et Maman ont acheté l’écurie à côté de la boucherie pour y créer un restaurant-traiteur, un hôtel et un bar. D’ailleurs papa était maire en 1965 », c’est ainsi que Philippe a mis le pied dans la porte de la commune. Le 1er février 1984, le jeune couple s’installe à Néant « c’est ici que nous avons repris Les Ajoncs d’Or… car le nom de l’entreprise est le même depuis sa création : notoriété oblige. “C’était ma mère qui était passionnée par les fleurs, elle voulait absolument un nom de fleur pour l’entreprise.” A cette époque, le jeune couple ne reprend que l’hôtel-restaurant avec l’activité traiteur, les parents de Ghylaine gardent « l’activité boucherie ». Ils ont pris leur retraite en 1996, c’est à ce moment-là que nous avons transformé l’ancienne boutique en bar », raconte Ghylaine.
Les touristes ne traversent rien
Avec l’idée de créer la Table Ronde et ses chevaliers, Philippe Louapre réussi un coup de maître. « Les touristes viennent à Néant, le dernier des chevaliers installés en septembre dernier, Galaad, a été financé par la mine d’or de Ploërmel. Nous avons réussi à canaliser les touristes entre leurs différents points de visite vers Néant », et la Table Ronde ne crée plus de polémiques avec les riverains. « La saison a été très bonne, les gens sont de passage et ils s’arrêtent pour manger et consommer », reconnaît le maire qui a vendu son commerce. « C’était indispensable de vendre, parce que ça devenait difficile, l’organisme parlait : l’activité de restauration, c’était 1,5 tonne de matériel à transporter, et c’était épuisant », atteste Philippe alors que le téléphone continue de sonner. « On a l’impression d’être dans Des Ajoncs d’Or», plaisante Ghylaine. « Ça fait plaisir de voir que ça va continuer », clame le très jeune retraité.
Un été record
Sur la colline Saint-Michel, assis à la Table Ronde, les chevaliers se laissent emporter. Ils ne diront rien si vous les photographiez, ils ne demanderont pas de droit à l’image, ils sont très sages… » Nous avions jusqu’à 400 personnes par jour », livre Philippe Louapre « et jusqu’à 2 millions six cent mille followers sur Tweeter ! », s’exclame l’édile, « c’est grâce aux chevaliers que nous avons pu trouver acheteur ». Si pour Ghylaine, 65 ans, il est parfaitement établi que sa retraite “me permettra de profiter des enfants et petits-enfants, de la famille et des amis”, pour Philippe, 67 ans, “elle me laissera plus de temps pour ma commune, pour continuer sortir la commune de l’anonymat… » Non, le maire de Néant-sur-Yvel ne semble pas décidé à raccrocher.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.