Par
Gaël Arcuset
Publié le
22 novembre 2024 à 20h02
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« J’ai récupéré son sifflet, ses cartons, sa montre et son maillot. Bon, c’était un peu serré, mais je me suis contenté de ça… » Tomy Rodriguez sourit. Le pilier de l’US Bazas (Gironde) a vécu une curieuse expérienceDimanche 17 novembre 2024, lors de la réception à Soustons (Landes), en Fédérale B.
C’était censé être un match de championnat comme les autres… Sauf que le joueur devait remplacer l’arbitre dans un bref délai après que ce dernier ait été blessé. « Apparemment, une panne », glisse le rugbyman.
L’arbitre claque. Qui le remplace ?
50e minute de jeu. A Castagnolles, l’antre de Bazas, la pression est à son maximum. Les locaux et les visiteurs se retrouvent alors dos à dos. Une différence de points à l’avantage des Landais. Tension sur le terrain dans une bataille à couteaux tirés… Et, à ce moment-là, l’homme au sifflet se blesse. Impossible pour lui de continuer à encadrer le jeu. Il doit quitter le terrain.
Qui pour le remplacer ? « Tout le monde se regarde ; les présidents, les coachs… Il fallait trouver quelqu’un pour finir le match», s’amuse Tomy Rodriguez. Il suit une formation d’arbitre dès l’âge de moins de 14 ans.
Cette saison, en plus de jouer, il possède également une licence d’arbitre. Tout simplement l’homme de la situation.
Une drôle de coïncidence pour Tomy Rodriguez
Spontanément, le jeune homme, âgé de 25 ans, prend la responsabilitéconsulte son entraîneur avant de troquer sa tenue de joueur contre celle d’arbitre. Tout un changement de rôle… Même si l’arbitre venait de siffler un penalty à son encontre.
C’est drôle. Je reprends le jeu, prenant la place de l’arbitre, avec un penalty sifflé à mon encontre.
Voilà donc le pilier Bazadais qui se retrouve à arbitrer ses coéquipiers et ses adversaires ; ceux-là mêmes à qui il n’avait fait aucun cadeau quelques secondes plus tôt et avec qui il avait échangé quelques plaisanteries. “Changer, c’est compliquéil admet. Mais finalement, j’ai réussi à assumer cette responsabilité. »
Merci du club
Du côté de l’US Bazas, évidemment, on salue le dévouement de Tomy Rodriguez, qui « incarne parfaitement les valeurs du club » : « Grâce à son sang-froid, son esprit sportif et son engagement dans le jeu, le match a pu se dérouler. continuer dans les meilleures conditions Cette situation exceptionnelle nous rappelle l’importance et le rôle essentiel des arbitres dans notre sport. Leur engagement et leur passion permettent à chacun de jouer et de vibrer sur le terrain chaque week-end. leur travail souvent difficile mais essentiel !
Un exercice d’équilibriste que Tomy Rodriguez a parfaitement su gérer. Tout en restant juste dans ses bottes. Pas question, pour l’intéressé, de privilégier l’une ou l’autre équipe.
L’arbitre d’urgence ne rend pas service aux US Bazas
A la fin du match, alors que Bazas était mené, l’arbitre d’urgence, également éducateur au sein du club, refuse même deux essais pour les attaquants. « Je préfère être juste dans ce que je fais, même lorsque j’arbitre des amis », souligne-t-il. Ils ont un peu contesté mes décisions mais ont rapidement arrêté. » Pas de traitement de faveur. Et, au trille final, une défaite (23-28) pour les Ciel et Blanc.
Après le match ? Eh bien, Tomy Rodriguez a retrouvé ses coéquipiers dans le vestiaire ; comme chaque week-end.
Un retour à la normale après une étrange pause d’une demi-heure. «Je suis content d’avoir vécu ce moment», avoue Bazadais. Mais j’espère que ça n’arrive pas toutes les semaines car je préfère jouer ! »
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