Dans ce 12 Juin, le hameau de La Bérarde, dernier village à 1 720 mètres d’altitude de l’Oisans, au pied du parc national des Ecrins, n’a pas encore été enseveli par des torrents de roches et de boue, comme ce fut le cas dans la nuit de jeudi. Du 20 juin au vendredi 21 juin. Pour accueillir au mieux les touristes qui s’apprêtent à affluer en grand nombre, les agents du parc travaillent à restaurer les sentiers et les passerelles endommagés par l’hiver. Une demi-douzaine d’agents du parc des Ecrins et un saisonnier sont mobilisés sur l’un des chantiers, dans la vallée des Etançons, au pied de la Meije, pour installer des poutres de neuf mètres de long amenées par hélicoptère quelques jours plus tard. tôt entre les deux rives qui traversent le torrent des Etançons.
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Les pierres plates sont dégagées pour créer la base de la passerelle et assemblées selon la technique de la pierre sèche. « C’est un choix fait par le parc, nous utilisons des matériaux présents sur place. Nous ne voulons pas franchir le Rubicon pour installer des équipements artificiels”, souligne Pierre-Henri Peyret, responsable du secteur de l’Oisans et du Valbonnais pour le parc des Ecrins. Avec l’inconvénient que les installations sont plus fragiles face aux intempéries. “Peut-être que dans quelques jours tout sera emporté par une tempête, mais c’est le jeu”» affirme Alexandre Terreau, moniteur à Valbonnais, dont l’hypothèse sera malheureusement confirmée à peine dix jours plus tard.
Réalisés chaque année après la fonte des neiges, ces travaux de restauration sont alourdis ce printemps par les dégâts causés par les fortes intempéries qu’a connu le parc à l’été et à l’automne 2023. Dans la nuit du 28 au 29 juillet 2023, 200 000 mètres cubes de roches et de boue avaient dévalé les pentes de la vallée des Etançons, emportant tout sur leur passage, dont un morceau du refuge du Châtelleret installé au pied de la Meije. « Il est tombé 22 mm de pluie cette nuit-là, donc pas de gros orage. Mais là-haut, c’est un vrai tas de sucre humide qui s’effondre. »dit Pierre-Henri Peyret.
Avec le changement climatique, le pergélisol, la terre gelée en permanence située au-dessus de 2 500 mètres d’altitude, est affaiblie. La moraine, amas de blocs et de débris rocheux contenus par ces sols gelés, s’expose alors et s’effondre lors des intempéries en coulées gigantesques.
Sisyphe des temps modernes
Un an plus tard, l’objectif des équipes du Parc des Ecrins est double en ce mois de juin : retracer les sentiers là où les glissements de terrain les ont effacés et reconstruire les passerelles emportées ou détruites par les inondations. La fenêtre d’action est d’autant plus étroite que la neige a été généreuse au printemps, recouvrant encore une partie des sentiers. « On va sûrement découvrir de nouveaux dégâts sous la neige », prédit Pierre-Henri Peyret. Il n’y a pas assez de temps et de moyens pour tout faire. « Cette année, nous avons dû mener un exercice d’adaptation, de priorisation sans précédent, l’accès aux refuges et alpages étant une priorité »explique Ludovic Schultz, directeur du parc des Ecrins.
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