“Nous plaidons qu’il n’a pas commis ce vol et qu’il n’est pas l’auteur du meurtre”, déclare Me Lauvaux, avocat de Daniel Bellens

“Nous plaidons qu’il n’a pas commis ce vol et qu’il n’est pas l’auteur du meurtre”, déclare Me Lauvaux, avocat de Daniel Bellens
“Nous plaidons qu’il n’a pas commis ce vol et qu’il n’est pas l’auteur du meurtre”, déclare Me Lauvaux, avocat de Daniel Bellens

Daniel Bellens nie être l’auteur du viol violent, commis dans la nuit du 22 au 23 août 2017 au domicile de Marie Delhoux, rue du Pied d’eau à Ronquières. Il conteste également le meurtre de l’octogénaire. Ses avocats ont plaidé pour son acquittement. “Nous plaidons qu’il n’a pas commis ce vol et qu’il n’est pas l’auteur de ce meurtre», a déclaré Me Lauvaux.

Aujourd’hui tu juges un paria, un métèque, un gitan”, a déclaré Me Fivez, au début de sa plaidoirie. L’avocat évoque le parcours de Daniel Bellens, qui a passé une bonne partie de sa vie en prison. “Il a cependant le droit de faire entendre sa parole. En cas de doute, vous devez le reconnaître».

Me Fivez n’accorde aucune crédibilité aux propos de Marie Tenret, co-accusée. Cette dernière a déclaré avoir conduit Daniel Bellens, quelques jours après son anniversaire (le 17 août), dans la région de Braine. Elle hésite cependant entre Braine-le-Comte et Braine-l’Alleud. “Soit, elle parle du jour des faits, avec de nombreuses incohérences. Soit, elle parle d’une autre journée, de passage à Braine-l’Alleud qui se trouve sur la route reliant Charleroi à Bruxelles. Rien dans l’enquête n’est venu ébranler ce que Daniel Bellens a déclaré ici et pendant l’enquête.“, il a dit.

La Renault Clio

Le 22 août, à 23h45, une Renault Clio a été filmée rue du Pied d’eau. Me Fivez constate que Thierry Auspert, qui a passé six ans en prison avec Daniel Bellens et qui vivait à proximité de la maison de la victime dans les années 90, possédait ce modèle de voiture.

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Selon l’avocat, l’ancien détenu n’est pas étranger aux faits, il serait même omniprésent dans cette affaire. “Serait-il fantaisiste d’imaginer que M. Bellens ait tenté de retrouver Thierry, à qui il avait donné des dessins ? Je ne dis pas qu’il l’a trouvé, mais il l’a cherché».

Toutefois, les deux hommes n’ont pas pu se rencontrer en raison des conditions de leur libération. Interrogé comme témoin, Thierry Auspert a déclaré qu’il respectait à la lettre ses conditions de libération et qu’il n’avait plus de nouvelles de Didier Bellens depuis 2008.

Le travail d’une femme

Me Fivez est certaine que la petite amie de Daniel Bellens n’a pas pu voir de taches de sang sur les pantalons du Gitan, comme elle l’a déclaré, car ils n’étaient pas tachés. “Il n’a pas participé à ce vol, et ce n’est pas lui qui a frappé Madame Delhoux. C’est une femme qui l’a agressée ce soir-là. La preuve, après l’attentat, Marie Delhoux avait peur des femmes“, il a dit.

Me Lauvaux reconnaît que la famille Bellens a épuisé les procureurs, les juges, mais aussi les avocats à Charleroi, “mais il y a un principe : on ne juge pas sur le visage, le parcours de vie, le casier judiciaire. Nous jugeons uniquement sur la base de preuves, pas d’hypothèses».

Le vol est contesté. Me Lauvaux constate que le pillage reste indéterminé, même si le tribunal a précisé, dans le questionnaire qui sera remis aux jurés, le vol d’une quantité indéterminée de bijoux. “La famille parlait d’un cartouche égyptien en or, dont nous n’avons aucune trace, de pièces de monnaie avec l’Atomium et les jeux olympiques, d’un collier spécifique avec des perles de cristal, d’un bracelet, d’une chaîne… des bijoux très particuliers, dont certains ont été retrouvés.», note l’avocat.

Selon l’avocat, les bijoux offerts par Daniel Bellens à un recteur à Charleroi sont des objets de famille. “Le compagnon de Daniel Bellens, confronté à une photo d’un bijou porté par la victime, parle d’un objet du même type». La fille de Daniel Bellens a déclaré avoir trouvé une bague et un bracelet dans sa garde-robe. “Face aux photos, elle dira que ça y ressemble», poursuit l’avocat.

Messages et recherches

La violence est également contestée. L’avocat pénaliste note que les lésions se situent du côté droit du visage de la victime, alors même que Daniel Bellens est droitier. Comme son collègue, il soutient que les coups ont été portés par une femme.

Pour l’avocat, il est possible que l’ADN retrouvé sur les manches du pyjama de la victime, « mauvaise qualité» n’est pas celui de son client. “Il s’agit d’un transfert secondaire, possible selon les experts, et non direct», insiste l’avocat.

Me Lauvaux note que la sœur de Daniel Bellens, Bernadette, est allée retrouver Marie Tenret avant son arrestation, «pour lui demander de ne pas impliquer son fils Kadir Bellens, qui aurait également pu être mis à la porte par Aubin Bellens (fils de Daniel) par vengeance suite à un braquage à Cuesmes». Les cousins, actuellement détenus, ne s’entendent pas. Pour la défense, il existe suffisamment de suspects dans le clan Bellens capables de commettre ce type d’actes.

Concernant la téléphonie, l’avocat estime que les policiers n’ont fait ressortir que les messages qui les intéressaient, parmi les milliers d’échanges de SMS entre Daniel Bellens et sa compagne, donnant l’impression qu’il cherche un coup monté. “Ces messages sont peut-être louches, mais ils n’ont aucun lien avec ce qui s’est passé ensuite», dit l’avocat.

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Vous cherchez de l’or sur Internet ? “Il a acheté une bague en or il y a quelques semaines». Revente de bijoux volés à Charleroi ? “Il remet sa carte d’identité à l’acheteur. C’est le comble pour un voleur», s’amuse Me Lauvaux.

Pour la défense de Daniel Bellens, un doute plane sur sa participation au vol avec violence, commis à Ronquières dans la nuit du 22 au 23 août 2017, au détriment d’une vieille femme vulnérable.

Enfin, concernant le meurtre, l’élément moral fait défaut, estime Me Lauvaux. “Il n’y a aucune fracture au visage, ni sur le corps, ni aucun objet contondant. Il y a eu des coups portés sur une femme qui a eu des réactions agressives, compte tenu de son état de santé. L’intention n’était pas de tuer. Si l’agresseur avait voulu la tuer, il aurait pris un couteau, ou un coussin, ou une ceinture, et il se serait assuré de la mort avant de quitter les lieux.», plaide-t-il.

Marie Delhoux est décédée une semaine plus tard à l’hôpital.

 
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