Joueur, joueur-entraîneur, entraîneur-chef, coéquipier, parrain et père. Comme beaucoup de sportifs, Juraj Ocelka, le guide Hogly (3e division), porte plusieurs casquettes. Mais où que l’on regarde, les mêmes mots reviennent pour décrire le Slovaque de 47 ans, quelle que soit l’étiquette qui vient en premier. « Chef des hommes », ” Droite “, “Respectueux”, ” Loyal “, ” Exigeant “, « Valeurs humaines »…
Vous l’aurez compris, l’entraîneur du club de hockey sur glace de La Roche-sur-Yon est unanimement apprécié depuis son arrivée en Vendée il y a vingt ans. « J’ai eu un lien direct avec lui, c’est une personne honnête, respectueuse qui sait ce qu’il veut. Le sentiment est passé immédiatement, il est devenu un ami et je le connais depuis vingt ans. Juraj est même devenu le parrain de ma fille. Je suis allé plusieurs fois chez lui en Slovaquie, nous avons beaucoup de souvenirs ensemble. Juraj, pour moi, c’est la famille »» précise Cyril Selin, directeur sportif de Hogly, ancien coéquipier et joueur sous la houlette d’Ocelka.
Ancien professionnel en Slovaquie, l’artisan du succès de Hogly s’est naturellement installé en Vendée, même si l’homme est plus taciturne que bavard. Arrivé en France pour des opportunités sportives, originaire de Nitra, ville de 76 000 habitants à 100 km à l’est de Bratislava, il commence à jouer à Limoges, avant de disputer une saison avec les Ducs d’Angers, en première division. Il est temps de poser ses valises à La Roche-sur-Yon, où il sera joueur (2004-2007, 2010-2012), joueur-entraîneur (2012-2014), puis entraîneur principal (à partir de 2014).
Il ne repartira plus, conquis par ce coin de France où il se sent bien, avec sa femme Daniela et sa fille Nina. Rencontrez les Yonnais d’adoption (“Pour moi, Juraj est français”Cyril Selin glisse), enfin rendez-vous avec le hockey sur glace de La Roche. «J’ai un profond respect pour Jurajexplique Elisabeth Bricard, vice-présidente de Hogly. C’est une personne très importante pour moi, pour le club, ce club qui est devenu mon équipe préférée. Je connais Juraj depuis six ans, c’est une personne honnête, fidèle qui demande et respecte l’avis de la direction. Il sait se remettre en question pour faire progresser le club. Il est juste et a une force silencieuse… C’est Juraj. »
Force silencieuse et capacité athlétique
Un homme de valeurs avant tout, qui mène par ses compétences, que suivent sans doute ses joueurs et les membres du staff yonnais. « C’est une personne super carrée, qui sait ce qu’elle peut obtenir des garsexplique son ami Cyril Selin. Il sait aussi crier, mais à ce moment-là, vous savez que c’est vous qui avez exagéré. Sur l’athlète, sur le club, parfois on n’est pas d’accord, mais comme partout, il s’agit toujours d’emmener le groupe vers les sommets. Il est facile de travailler avec lui. »
“Il est extrêmement exigeant dans sa préparation physique, sur la glace, mais on voit les résultats depuis qu’il est ici” poursuit le directeur sportifinstallé dans le vestiaire de l’équipe. Il a d’énormes connaissances en hockey et un haut niveau. Cela nous a fait passer du D3 au D2, du D2 au D1, le constat est clair. Il fait toujours de son mieux pour l’équipe, avec une bonne façon de s’exprimer dans le vestiaire, ce qui est… (Il s’arrête pour réfléchir) En effet, Juraj est un leader d’hommes. »
Résumer un homme n’est jamais facile, mais d’après les entretiens avec ceux qui connaissent Juraj Ocelka, il apparaît que ce dernier est l’entraîneur et l’homme idéal pour le poste. Parce qu’elle avance dans le temps accompagnée d’une force silencieuse, fondée sur un socle de valeurs dans lesquelles les gens se reconnaissent. En deux mots, ça rassemble. “Le terme force silencieuse, oui, c’est tout Jurajapprouve le vice-président. C’est une personne qui me fait toujours peur quand je le vois parfois. (monter) ! Mais il est juste, il n’est pas négatif après une défaite, il dit qu’il faut passer au prochain match. Quand il parle dans le vestiaire, je dois dire qu’il est vraiment incroyable. Juraj est calme, sait s’adapter et évoluer, c’est aussi pour cela qu’il est un meneur d’hommes. »
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L’adaptation et la réinvention permanentes du Slovaque sont également rendues possibles par cette connaissance approfondie de son art. Le joueur avait d’ailleurs beaucoup impressionné Cyril Selin… « Il y a beaucoup à apprendre de lui. Sur la glace, c’était un joueur hyper technique. Pas forcément rapide, mais hyper technique, non agressif, peu de contact, il faisait tout avec ses mains. Il n’avait pas besoin d’être méchant, il était au top de tout, super fluide. Quand je jouais avec lui, on savait que si on était en bonne position, il suffisait de pousser la rondelle au fond du filet. »
Et derrière la force silencieuse et spécialiste du hockey sur glace ? « Juraj est connu de tous à La Roche-sur-Yonapre Elisabeth Bricard. Mais pour moi, Juraj est aussi la gentillesse incarnée. Il se soucie des autres, il a un radar vraiment incroyable, il sait quand ça ne va pas et il vient vous voir, vous parler, vous demander ce qui se passe. Et puis tu dois lui dire (monter) ! Je peux aussi dire de lui qu’il aime faire la fête, qu’on rigole beaucoup avec lui. »
Le taciturne ne serait donc pas complètement taciturne. Il vous suffit de briser la glace, ce qui arrive rapidement lorsque vous interagissez avec ce passionné de sport. Nageur et tennisman à ses heures perdues, originaire par exemple de Nitra, il a récemment passé deux heures en mer avec Arnaud Boissières, lorsqu’il a rencontré le rugbyman rochelais Grégory Alldritt, dans le cadre de son travail.
Parrain passionné et émotif au moment de la demande de Cyril Selin, guide, leader naturel, toutes les facettes du Slovaque ont conduit Hogly à retirer son numéro 24. Un hommage rendu uniquement aux joueurs les plus importants et emblématiques de chaque club. Comme Juraj Ocelka. Le chef des hommes.