Genève (awp) – La Bourse suisse a été envahie par la nervosité ambiante jeudi à l’approche de midi. Les inquiétudes concernant une escalade du conflit russo-ukrainien ont pris le dessus, tandis que l’enthousiasme pour Nvidia s’est estompé.
“Dans l’ensemble, les marchés boursiers restent très nerveux, notamment parce que la menace nucléaire russe continue d’être évoquée”, commente Frank Sohlleder pour ActivTrades. Les investisseurs espèrent toutefois encore bénéficier de quelques impulsions après les chiffres de Nvidia publiés la veille, selon l’analyste.
Le géant des puces a réalisé une performance solide mais déroutante mercredi soir. “Les résultats de Nvidia ont rassuré les investisseurs sur l’avenir immédiat de l’intelligence artificielle, mais ont semé le doute sur le rythme de croissance future de l’entreprise”, note John Plassard, de Mirabaud Banque.
Pour son collègue de Swissquote Ipek Ozkardeskaya, la fête est terminée. Le géant américain des semi-conducteurs a largement dépassé les attentes et a veillé à ce que la demande pour ses puces ne faiblisse pas. Les perspectives de ventes pour le quatrième trimestre sont néanmoins quelque peu décevantes. Par ailleurs, « la marge brute de l’entreprise a légèrement diminué au cours du dernier trimestre », selon l’analyste de la banque en ligne qui s’interroge sur la capacité de Nvidia à trouver de nouveaux clients.
Pendant ce temps, le bitcoin bénéficiait encore d’un « effet Trump », fondé sur la possible création d’une réserve stratégique de bitcoins aux Etats-Unis par le président élu. La cryptomonnaie la plus connue frôlait les 98 000 dollars vers 6h30, avant de chuter à 97 425 dollars vers 10h30.
Peu de nouvelles étaient attendues sur le front macroéconomique. En France, le climat des affaires s’est dégradé en novembre, se détériorant dans tous les secteurs à l’exception de l’industrie.
Vers 10h55, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 0,12% à 11’525,96 points, le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,18% à 1899,68 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,18% à 15’346,36 points. Parmi les trente valeurs phares, sept évoluaient dans le vert.
Du côté des poids lourds, Roche (+0,4%), a bénéficié du feu vert de Swissmedic pour l’administration sous-cutanée d’Ocrevus (ocrelizumab) utilisé dans le traitement de la sclérose en plaques.
En revanche, l’autre géant pharmaceutique, Novartis (-0,1%), recule après avoir révisé son objectif à moyen terme à l’occasion de sa journée des investisseurs. Le géant rhénan prévoit un taux de croissance annualisé de 6% sur la période 2023-2028, en hausse d’un point de pourcentage par rapport à la dernière actualisation. Troisième poids lourd de l’indice, Nestlé (-0,7%) a également perdu quelques plumes.
Zurich Insurance (+2,0%) était recherchée après avoir dévoilé un nouveau plan stratégique lors de sa journée investisseurs, visant une hausse du bénéfice par action de plus de 9% par an sur la période 2025/2027, accompagné de diverses mesures.
Julius Bär devance largement le SLI en gagnant 3,1% suite à la publication de ses résultats à dix mois. Le gestionnaire de fortune zurichois a vu ses actifs sous gestion augmenter légèrement à 480 milliards de francs, tandis que les entrées nettes d’argent frais ont atteint 11 milliards fin octobre, contre 3,7 milliards fin juin. La marge brute, en revanche, a baissé.
Logitech (+1,5%) voit son objectif de cours relevé par UBS. Le fabricant de périphériques informatiques a réussi à réduire ses coûts, ce qui devrait lui permettre de relever ses objectifs pour 2024/25.
En bas du classement, SIG (-2,5%), Adecco (-2,1%) et Richemont (-1,2%) constituent le trio des plus grands perdants.
Sur le marché plus large, Bachem (-0,4%) perd du terrain. Le biochimiste des peptides et oligonucléotides a confirmé ses objectifs à court et moyen terme lors de sa journée investisseurs. Le groupe ambitionne toujours de franchir le cap du milliard de francs suisses de chiffre d’affaires annuel d’ici deux ans et de maintenir sa marge Ebitda au-dessus de 30%.
SoftwareONE (-1,0%) évoluait également dans la zone négative. L’éditeur de logiciels a été dégradé par Julius Bär et l’objectif de cours a été ramené à 8,50 francs suisses, contre 22,50 francs suisses auparavant. L’entreprise n’a pas atteint toutes ses ambitions, comme cela a été le cas à plusieurs reprises, et des discussions sur une sortie de bourse sont en cours.
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