il avait à peine 22 ans lorsque son nom fait le tour du monde. Surnommé Le Général, le jeune homme a escroqué, depuis l’étranger, de nombreux hauts fonctionnaires et diplomates en leur promettant des promotions, des postes à l’étranger ou encore pour résoudre leurs problèmes et obtenir un logement, en leur extorquant d’importantes sommes d’argent en dinars et en devises.
Il s’agit de l’énigmatique Yacoub Belhassine, extradé par les autorités allemandes le 11 octobre 2023, après son arrestation à Francfort, en vertu de plusieurs mandats d’arrêt internationaux émis contre lui.
Placé en détention le 15 octobre 2023, il a comparu hier devant la cellule pénale chargée des infractions liées aux TIC, près du tribunal de Dar El Beïda, avec sept autres prévenus, dont deux de ses demi-frères et sa demi-sœur, pour plusieurs des accusations, notamment « escroquerie », « usurpation d’autorité », « ingérence non autorisée dans les fonctions publiques civiles et militaires », « faux et usage de faux dans des documents administratifs », « violation de la réglementation des changes à destination et en faveur de l’étranger ». pays.
Entouré de policiers, Yacoub était seul sur le banc des accusés. Il a nié une partie de ses aveux devant la police judiciaire, tout en en admettant d’autres et en gardant le silence sur certains faits sous prétexte « qu’il s’agit de secrets d’État » qu’il « ne peut pas divulguer ». en audience publique. D’emblée, le jeune homme a tenté d’exonérer les membres de sa famille, chargés de récupérer ou de recevoir l’argent retiré à ses victimes, en affirmant qu’ils “sont innocents et ne savaient rien de ses activités en Grèce”.
Très calme, il affirme : « si je vous dis que oui, je les ai escroqués, allez-vous me condamner et les laisser partir ? Suis-je le seul responsable ? Je les mets tous au défi de présenter un seul élément de preuve démontrant que c’est moi qui les ai appelés. Ils n’ont rien. Juste des mots. Mais le juge le confronte avec ses communications, ses numéros de téléphone avec lesquels il appelait ses victimes « pour les faire tomber dans un guet-apens » et le prévenu avec un large sourire répond : « prouvez qu’elles sont à moi ».
Belhassine évoquera néanmoins certains cas, comme celui de ce secrétaire du chef de cabinet du ministre de l’Intérieur (Kamel Beldjoud), ou des diplomates algériens de Nice et de Bulgarie, de ses appels téléphoniques, sur l’application WhatsApp de se présentant comme « général, officier supérieur de la sécurité intérieure ou encore comme responsable de la fonction présidentielle ». Les méthodes utilisées lui ont permis de récolter des fonds colossaux, destinés, selon lui, « aux pauvres et aux personnes en difficulté ».
Son histoire est aussi édifiante que les témoignages des victimes, d’un secrétaire du wali d’Annaba, d’un directeur de l’éducation d’El Tarf, du directeur général de la Télévision, ainsi que des représentants de l’hôtel Sofitel, de l’Université Ferhat Abbas de Sétif, Algérie. Poste, etc. Mais le procureur, resté silencieux tout au long du débat, a requis contre lui la peine maximale de 20 ans de prison accompagnée d’une amende de 20 millions de dinars.
Il a également requis une peine de 7 ans de prison assortie d’une amende de 70 millions de dinars et d’un mandat d’arrêt contre l’un des prévenus en fuite, tandis que pour les cinq autres, tous en fuite, dont des membres de la famille de Belhassine, il a requis une peine de prison de 7 ans. peine de 5 ans de prison et d’une amende de 5 millions de dinars.
Tout au long de la présentation des demandes du représentant du procureur, Belhassine n’a laissé apparaître aucune expression de colère ou d’inquiétude sur son visage juvénile. Avec son sourire enfantin, il a répondu au juge qui lui demandait de dire un dernier mot : « ils ont tous parlé de l’arnaque, mais personne n’a dit que j’en étais l’auteur. Monsieur le Juge, les trois membres de ma famille n’ont aucun lien avec les faits. Ils sont innocents. C’est moi qui accepte pleinement les faits. Pas eux. Le juge : « parlez pour vous, ils le feront plus tard. » Belhassine : « Je vous demande une réduction de peine. »
Les six autres prévenus clameront à tour de rôle leur innocence et demanderont donc leur libération. Le juge a mis le dossier en délibéré et le verdict sera connu le 4 décembre. Nous reviendrons sur les détails de l’audience dans notre prochaine édition.