Après Tensions au Cap Corse publiée en 2017, la collection Meurtres à… s’enrichit d’une nouvelle œuvre sur l’île, cette fois en Balagne. Ce téléfilm unitaire de France Télévisions, réalisé par Octave Raspail et produit par IZBA Productions et C4 Prod, retrace le retour d’un commissaire de police en Corse, un an après la mort de son mari. Durant son séjour, il est chargé d’enquêter sur une série de meurtres.
Le scénario a été écrit par Julia Retali et Jean-Marie Antonini.
Pour le tournage, qui a débuté mi-novembre et devait durer jusqu’à mi-décembre, la directrice de casting, Marie Abbenanti, a vu de nombreuses personnes, aux profils différents, concourir pour un petit rôle.
Acteurs débutants ou expérimentés
Corse-Matin a participé à l’un de ces castings.
Il est 13 heures lorsque dans une maison nichée près de la Marana, au sud de Bastia, Natale Mamberti et Jordan Andrei-Large s’apprêtent à jouer les rôles tant convoités devant Marie Abbenanti et son téléphone. Natale, 25 ans, ingénieur en systèmes, réseaux et cybersécurité, a commencé à faire du théâtre cet été et assiste ici à son premier casting. Jordan, 36 ans, acteur de théâtre, a déjà quelques castings de films à son actif.sans que ce soit [sa] spécialité« .
Les deux « théâtres » jouent, échangent les rôles et montent un spectacle après plusieurs prises, justement pour montrer différents types d’interprétation. “Cela montre que l’acteur sait bouger dans sa performance. C’est en le faisant de manière répétée qu’on devient», explique le directeur de casting qui possède une riche expérience de collaborations avec Julie Allione, Stéphane Demoustier, Thierry de Peretti et Catherine Corsini.
“Une fois dans le personnage, c’était plus facile ! Cela fait quelques mois que je n’ai pas joué, c’est très différent du théâtre», souligne Natale Mamberti.Il faut dire que Marie nous met très à l’aise. Ce n’est pas toujours comme ça, parfois tu arrive, tu fais ton truc une fois, deux fois et puis c’est tout.», ajoute Jordan Andrei-Large.
Quelques minutes plus tard, c’était au tour de Frédéric Poggi, 51 ans, de se produire. Exposé à Royaume de Julien Colonna et Oil aurait dû aller en Grèce de Nicolas Benamou, apparaît pour une scène d’une dizaine de vers. Si l’exercice n’est pas étranger à cet acteur, le trac se manifeste dans la façon dont il bouge ses mains.
“Sortir de soi pour devenir quelqu’un d’autre, être réservé par nature, permet de sortir de la prison du caractère» dit-il avant de laisser la place au nouvel arrivant.
Lucile Delanne, scénariste et doubleuse, est venue pour quelques lignes. Avec Plaine orientale comme l’admet le dernier casting, ce quadragénaire, entre deux tensions”haine“audition.”Il faut répondre aux désirs de quelqu’un sans savoir ce qu’ils sont. Ce qui est bien avec Marie c’est qu’elle propose des improvisations, c’est rare», confie-t-il, rejoignant l’avis de tous les autres prétendants.
Des candidats de tous horizons
En attendant la prochaine candidate, Marie Abbenanti évoque les défis auxquels elle est confrontée. “L’enjeu est de comprendre la vision du réalisateur, d’être sur la même longueur d’onde que lui pour proposer les profils imaginés. Nous avons encore de nombreux acteurs mais nous restons une île.“
Après plus de trois heures de route depuis Ajaccio, c’est au tour d’Annabelle Coti d’interpréter trois pages de dialogue. Experte en exercices théâtraux, elle porte une veste en cuir pour s’immerger dans le personnage, avant d’aborder un rôle plus important. Elle converse, rit puis, soudain, entre dans la peau d’une femme en deuil, au bord des sanglots. “Est-ce que ça vous va ?, demande Marie Abbenanti. Je déteste quand les acteurs partent sans avoir l’impression d’avoir tout donné.” “Non, non, c’est bien. De toute façon on est toujours un peu frustré à la fin d’un casting ou d’une prestation», répond Annabelle, pas tout à fait convaincue malgré une prestation captivante.
En partant, l’Ajacan rencontre Coco Orsoni, la dernière candidate en date. Régulièrement présente sur la chaîne 33 depuis cinq saisons, la comédienne incarne Bonnie dans la série comique Village. “J’ai toujours le trac, plus je vieillis, plus c’est pire.monter.