la mobilisation est-elle à bout de souffle ?

la mobilisation est-elle à bout de souffle ?
la mobilisation est-elle à bout de souffle ?

Ce sera un voyage officiel très fréquenté. La ministre de l’Agriculture Annie Genevard est attendue en milieu de matinée dans une exploitation agricole à 10 km au nord-est de Béthune (Pas-de-Calais) et prévoit d’y rencontrer des agriculteurs, selon son cabinet. Elle ira ensuite dans un établissement d’enseignement agricole à Arras.

C’est la première fois que le ministre se rend sur le terrain depuis le début des actions paysannes dimanche. Un moment qui n’a sans doute pas été choisi au hasard alors que, selon les autorités, « la mobilisation semble diminuer » à travers le pays par rapport au début de la semaine.

La mobilisation des agriculteurs français contre le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur est-elle à bout de souffle ? Rien n’est moins sûr… Mercredi, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé que les prochaines manifestations menées par ses adhérents auraient lieu la semaine prochaine, « Mardi, mercredi et jeudi », «pour dénoncer les obstacles à l’agriculture».

La Coordination rurale n’abandonne pas

Ce week-end, sur le terrain, les actions semblent principalement se limiter à celles des chapeaux jaunes de la Coordination rurale. Dans le Sud-Ouest, fief de ce syndicat concurrent du tandem FNSEA-Jeunes Agriculteurs, les blocages des plateformes logistiques se poursuivaient mercredi, notamment l’accès au port de commerce de Bordeaux et aux grandes centrales d’achats de détail. Les supermarchés ont également été visés.

Sur les lieux de la manifestation bordelaise, plusieurs dizaines de tracteurs et remorques du CR du Lot-et-Garonne ont déversé d’importantes quantités de pneus et de déchets sur les routes donnant accès aux installations portuaires.

Et Karine Duc, responsable de la Coordination rurale, soulignait hier : « C’est dans ces ports que nous importons des céréales qui ne sont pas soumises aux mêmes normes que les nôtres, et c’est quelque chose que nous voulons dénoncer. »

A Bordeaux, le blocus se poursuit ce jeudi matin.

Pour l’industrie automobile européenne, un « impact limité » du Mercosur

Plus tôt mercredi, la Coordination rurale a levé le blocage de l’autoroute A9 reliant l’Espagne à la qu’elle avait installé la veille. Ailleurs, des agriculteurs ont notamment bloqué la préfecture de Charleville-Mézières (Ardennes) et une autoroute dans la Nièvre, selon les autorités.

Sur la mobilisation des agriculteurs, le ministre Genevard a jugé mercredi soir que« nous ne pouvons pas accepter qu’il y ait des excès ».

“Nous avons posé le cadre qui n’exclut pas le dialogue, qui n’exclut pas la protestation, parce qu’elle est légitime”a-t-elle ajouté, alors que son collègue de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait évoqué dimanche un « tolérance zéro » en cas de « blocage durable ».

Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines des élections professionnelles. La Coordination rurale, deuxième syndicat du secteur, entend à cette occasion briser l’hégémonie de l’alliance majoritaire FNSEA-JA.

La France toujours opposée au Mercosur

Concernant le traité de libre-échange, le ministre de l’Agriculture a réitéré mercredi l’opposition du gouvernement à l’accord du Mercosur, et sa volonté de rassembler une minorité de blocage au sein de l’UE pour l’empêcher, un effort aux résultats incertains, alors qu’un débat sur ce sujet aura lieu. se tiendra à l’Assemblée nationale mardi prochain.

« Personne ne peut dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de minorité de blocage. Nous y travaillons dur »a promis le ministre sur BFMTV : « Nous ferons tout notre possible pour empêcher cet accord qui est mauvais ».

(Avec l’AFP)

 
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