© HENRIQUE CAMPOS/Hans Lucas/Hans Lucas traitement AFP
– Les maires se sont réunis au Congrès des Maires.
Une écharpe noire recouvrant le traditionnel ruban tricolore. Mardi 19 novembre, à l’ouverture du 106ème Congrès des Maires, le les élus locaux se sont rassemblés pour exprimer leur lassitude face aux économies exigées par le gouvernement. A Talence, l’exécutif 2026 demande 2 millions d’euros d’économies, soit 2,5 millions d’euros que le maire, Emmanuel Sallaberry (sans étiquette), devra débloquer sur le budget. Le montant passera à 3 millions en 2027, soit “environ 10 millions d’euros en trois ans”.
«C’est l’équivalent du salaire de 50 fonctionnaires à temps plein»ajoute le coprésident de la commission des finances de l’Association des maires de France (AMF). Une somme “Énorme” pour le maire de la ville de 45 000 habitants. La ville, comme 450 autres collectivités locales, est sollicitée par le gouvernement pour contribuer à débloquer, au total, 5 milliards d’euros d’économies en budget 2025actuellement à l’étude au Sénat.
Les collectivités locales appelées à se serrer la ceinture : quelles villes et régions vont souffrir ?
Quelles dépenses de fonctionnement municipales devraient être réduites ?
Les municipalités estiment que ce montant est en réalité bien supérieur aux chiffres proposés par le gouvernement. Ils devront mettre les collectivités dont les dépenses de fonctionnement dépassent 40 millions d’euros “en réserve” une partie de leur argent pour « limiter les dépenses locales » pour économiser 3 milliards d’euros. À cela s’ajoute le gel de la TVA. André Laignel (Parti socialiste), vice-président de l’AMF, estime que l’impact total ne sera pas de 5 milliards d’euros mais de 9,7 milliards d’euros, notamment en raison de la réduction du fonds vert et de l’inflation des subventions versées par l’État aux collectivités locales. autorités.
Pour satisfaire les demandes du gouvernement, les autorités locales concernées n’ont d’autre choix que de réfléchir aux secteurs dans lesquels le robinet devra être fermé. Première solution : réduire les dépenses. « Que réduisons-nous ? Aide à domicile pour personnes âgées ? La police municipale ? Petite enfance ou aide aux associations ? demande le maire de Talence qui a le choix “impossible”. « Les conséquences pour les habitants sont simples, moins de services pour eux »dit l’élu. « La Municipalité aide particulièrement les personnes âgées à rester à domicile. Cela signifie moins de personnes âgées dans les maisons de retraite et donc de l’argent économisé par le gouvernement.raisonne Emmanuel Sallaberry. « Malheureusement, ceux qui peuvent trinquer en premier sont les associations car ce sont elles qui ont le plus besoin des municipalités »ajoute l’élu.
Les communes intéressées peuvent également opter pour le « gel des embauches » et le non-renouvellement des retraites. « Un quart de la main-d’œuvre municipale est engagé dans le secteur de l’éducation. Nous ne supprimerons pas les cantines scolaires !le maire de Talence est indigné. Autre possibilité : reporter les investissements. Travaux de réhabilitation énergétique, aménagement de routes, construction de nouveaux bâtiments, etc. « Nous essayons de voir si nous pouvons annuler ou reporter certains investissements »l’élu se confie, « mais derrière il y a des emplois, notamment dans le bâtiment »ajoute-t-il. L’impact pourrait être d’autant plus important que les collectivités locales représentent 58 % des investissements publics en France selon l’Inspection générale des finances (septembre 2024). Et comme seules les plus grandes communes sont concernées par les efforts budgétaires “ça va frapper encore plus fort”, analyse Emmanuel Sallaberry.
Les maires « tirent la sonnette d’alarme » face aux demandes du gouvernement
La commune de Talence veut à tout prix éviter la hausse des taxes. « Il nous faudrait une augmentation de 15 % pour compenser ce qu’on nous demande » devise. Ce levier est “la dernière solution” pour le maire. “Nous n’aurions pas autant de difficultés si l’Etat n’avait pas supprimé la branche dont il dépend.” Le gouvernement a supprimé la taxe d’habitation en 2023. Son retour permettrait à l’Etat d’économiser 20 milliards d’euros, selon Jean-François Copé (Les Républicains), maire de Meaux, qui s’exprimait en octobre sur franceinfo.
Dernier recours : emprunter de l’argent. Emmanuel Sallaberry souligne le risque de “augmentation des taux d’intérêt”. « Si toutes les communes accédaient au marché du crédit, le prix des taux d’intérêt augmenterait » avertir. “Nous avons tous pris la décision de reporter le budget de trois mois, c’est affligeant”indique le maire de Talence qui dit attendre un discours du Premier ministre Michel Barnier. « Il faut le dire, nous avons des économies à faire mais pas dans les délais imposés par le gouvernement » ajoute l’élu qui dit privilégier une solution en deux temps : « Nous ferons ce que nous pouvons pour 2025, puis nous essaierons de trouver des marges de manœuvre en simplifiant et en débureaucratisant pour les années à venir ». Les maires espèrent que le texte sera examiné au Sénat, l’instance représentant les collectivités locales. Pendant ce temps, ils « ils tirent la sonnette d’alarme, cette année plus que jamais »informer l’élu municipal.
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