La contribution de 5 milliards d’euros demandée aux collectivités, dont 3 milliards parmi les 450 plus grandes, est unanimement contestée par le Congrès des maires de France. Lors d’une rare conférence de presse commune, huit associations d’élus ont réitéré leur opposition aux restrictions budgétaires, estimées à 11 milliards.
Au micro de Public Sénat, l’ancien président de l’Association des maires de France (AMF) et actuel maire de Troyes, François Baroin rappelle tout d’abord que « plus de 80 % de la dette est supportée par l’État. Moins de 5 % sont des communes et intercommunalités. On nous demande de faire un effort disproportionné. »
En tant qu’ancien ministre de l’Économie et des Finances, François Baroin sait qu’« il faut être très prudent sur la durée du bâton fiscal que nous proposons ». […] car cela aura un impact récessif. »
Rappelons que les collectivités « prennent en charge l’investissement » et « le danger c’est moins d’argent pour les services publics, moins d’argent pour les investissements publics, ce sont seulement les collectivités qui les font, l’Etat en fait de moins en moins ». […] Les Gilets Jaunes sont partis de quelque chose comme ça. Il y avait une taxe, mais avant cela, il y avait une réduction des fonds destinés au financement des services publics et du développement régional. Si nous n’avons pas cette mémoire, nous courons un grand risque de tensions sociales. Nous sommes des informateurs de l’État.
Le Sénat a écouté les élus et s’est prononcé en faveur d’une réduction de la contribution à deux milliards d’euros. « Le Sénat nous aide. Si cela est confirmé par le Premier ministre, cela ira dans le bon sens. Si les choses ne changent pas, ce qui est imposé aux collectivités locales aura un impact sur la croissance, donc sur les investissements, sur l’emploi et sur les tensions sociales”, prévient François Baroin.