alerte maximale en cas d’attaque aérienne “significative”.

alerte maximale en cas d’attaque aérienne “significative”.
alerte maximale en cas d’attaque aérienne “significative”.

[Article publié le mercredi 20 novembre 2024 à 11h20, mis à jour à 15h21] Le niveau d’alerte dans la capitale ukrainienne est au plus haut mercredi. L’ambassade des États-Unis à Kiev “a reçu des informations spécifiques concernant une éventuelle attaque aérienne importante le 20 novembre”indique sur son site Internet. L’institution recommande à ses citoyens “préparez-vous à vous réfugier immédiatement en cas d’annonce d’une alerte aérienne”.

« Par mesure de précaution, l’ambassade sera fermée et il est conseillé aux employés de l’ambassade de s’abriter sur place »précise le texte.

Au moins quatre autres ambassades occidentales – celles d’Espagne, d’Italie, de Hongrie et de Grèce – ont annoncé leur fermeture temporaire mercredi pour la même raison.

Il n’en demeure pas moins que les attaques aériennes de drones et de missiles, parfois massives, sont quasi quotidiennes à Kiev depuis des semaines. Et avec une grande régularité depuis le début de la guerre, le 24 février 2022. “La menace de frappes (…) est malheureusement une réalité quotidienne pour les Ukrainiens depuis plus de mille jours”, La diplomatie ukrainienne a réagi, niant que le risque serait plus élevé ce mercredi. Il a ensuite appelé les Occidentaux à ne pas se nourrir “la tension” maintenu pendant plusieurs jours depuis Moscou.

Montée de tension après des tirs à longue distance

Le climat est particulièrement tendu en Ukraine depuis que les Etats-Unis ont autorisé dimanche Kiev à utiliser ses missiles à longue portée, baptisés ATACMS, contre la Russie. L’armée ukrainienne n’a pas hésité à frapper mardi la région frontalière russe de Briansk, a confirmé à l’AFP un haut responsable ukrainien, suite à l’annonce de Moscou en ce sens. Une manœuvre qui a irrité Moscou, qui l’avait présentée comme une ligne rouge. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a immédiatement promis une réponse “approprié” à ces clichés.

Guerre en Ukraine : feu vert à l’utilisation de missiles à longue portée

Le ministre russe a également dénoncé l’implication des États-Unis dans ces attentats. Selon lui, ces missiles précis ne peuvent pas être utilisés par Kiev “sans l’aide d’experts et d’instructeurs américains.”

“Nous considérerons cela comme une nouvelle phase dans la guerre de l’Occident contre la Russie et réagirons en conséquence.” il a mis en garde les journalistes à Rio de Janeiro après le sommet du G20.

Nous rappelons que les États-Unis ont justifié cette autorisation, demandée depuis quelques temps par l’Ukraine, par le récent déploiement de soldats nord-coréens dans la région de Koursk, à la frontière russe. Une présence que ni Pyongyang ni Moscou n’ont encore confirmée. La Corée du Nord a cependant déclaré fin octobre que tout déploiement aurait lieu “deuxième” au droit international.

Et l’implication de la Corée du Nord ne s’arrête pas là, selon les services de renseignement sud-coréens, qui ont affirmé mercredi que Pyongyang le ferait. “envoyé de l’artillerie automotrice de 170 mm et des lance-roquettes à longue portée de 240 mm” en Russie. Il enverrait également du personnel pour s’occuper de l’entretien de ces armes qui, selon lui, ne font pas partie de l’arsenal conventionnel russe.

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Après les missiles, les mines

Dans le même temps, les États-Unis ont annoncé mercredi qu’ils fourniraient à l’Ukraine « mines antipersonnel non persistantes », c’est-à-dire équipé d’un dispositif d’autodestruction ou d’auto-désactivation, selon un haut responsable américain de l’AFP. L’objectif est de renforcer les défenses ukrainiennes, au moment où les forces russes affirment gagner du terrain sur le front de l’Est.

Il n’est pas surprenant que la Russie ait critiqué cette décision. « [Les États-Unis] sont pleinement déterminés à prolonger la guerre en Ukraine et font tout leur possible à cette fin », Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi. Il a toutefois indiqué qu’il ne pouvait pas confirmer cette information.

Une mesure qui n’est pas seulement dénoncée par la Russie. La Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL), une organisation anti-mines qui a remporté le prix Nobel de la paix en 1997, l’a qualifiée de « “catastrophique”. Et elle a fait savoir qu’elle « Nous tenterons de convaincre les États-Unis de revenir sur leur décision. »

« L’Ukraine doit clairement indiquer qu’elle ne peut pas et n’acceptera pas ces armes. » implore l’ICBL dans un communiqué transmis à l’AFP.

Parce que les mines terrestres sont des engins explosifs qui continuent de tuer et de mutiler des personnes bien après la fin des conflits. Enterrés ou cachés au sol, ils explosent lorsqu’une personne s’approche ou entre en contact avec eux. Ces mines et restes explosifs de guerre ont tué ou blessé au moins 5.757 personnes en 2023, dont 84% de civils, contre 4.710 l’année précédente, selon le rapport annuel de l’organisation publié mercredi.

La Russie évoque la menace nucléaire

Avant même l’annonce des mines terrestres, la Russie a officialisé mardi sa nouvelle doctrine nucléaire. Cela élargit la possibilité d’utiliser des armes atomiques en cas d’attaque. “massif” venant d’un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire. Une référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis.

Guerre en Ukraine : faut-il s’inquiéter d’une escalade incontrôlable ?

Cette évolution de la doctrine nucléaire russe a été “préparé depuis au moins des mois”rappelle toutefois l’analyste indépendant Pavel Podvig à Genève. Mais le timing de sa divulgation répond sans doute à l’implication occidentale dans le conflit qui, selon lui, doit être limitée. Moscou rétablit ainsi un “ambiguïté” Pour mieux décourager, explique à l’AFP Maxim Starchak, spécialiste de la politique nucléaire russe à l’Université Queen’s au Canada.

Ce changement « exclut effectivement la possibilité de vaincre les forces armées russes sur le champ de bataille », Le chef du renseignement extérieur russe, Sergueï Narychkine, l’a souligné mercredi, suggérant que la Russie aurait recours à la bombe atomique plutôt que de risquer la défaite dans une guerre conventionnelle.

C’est pourtant une nécessité, selon la chaîne Telegram Rybar, proche de l’armée russe. Parce que pour elle « Les dernières alertes russes, tout comme les lignes rouges, sont de moins en moins prises au sérieux » par les Occidentaux. La menace nucléaire pourrait ainsi donner un nouveau poids à la Russie.

Les appels au calme se multiplient

Cette révision de la doctrine nucléaire russe a été largement dénoncée par l’Occident. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiga, a appelé mardi à “tiens ta tête” froid et “ne cédez pas à la peur”suite à ce changement.

De leur côté, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont dénoncé « Rhétorique irresponsable » de Russie. Le président français Emmanuel Macron a également déploré cette attitude “escalade” de Moscou, qui a appelé “raisonner”.

Mercredi, la Chine a également réagi en demandant “calme-toi” et autres “restriction”. « Dans les circonstances actuelles, toutes les parties devraient (…) [travailler] ensemble par le dialogue et la consultation pour apaiser les tensions », C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian. La première puissance asiatique appelle régulièrement à des pourparlers de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, dont l’Ukraine. Mais il n’a jamais condamné la Russie pour son invasion à grande échelle du territoire ukrainien, débutée en février 2022. Les relations économiques, diplomatiques et militaires entre Pékin et Moscou se sont même renforcées.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est montré virulent contre la décision américaine. Elle “Cela conduira non seulement à une escalade du conflit, mais aussi à une réaction plus forte de la Russie”» a déclaré mercredi Recep Tayyip Erdogan. Et pour vous prévenir : « Tout cela pourrait amener la région et le monde au bord d’une autre grande guerre. » exprimant toutefois l’espoir que Moscou et Kiev ne le feront pas « céder aux provocations ».

(Avec l’AFP)

 
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