La Première ministre danoise Mette Frederiksen – citée par l’agence de presse danoise Ritzau – a déclaré mercredi 20 novembre qu’elle ne serait pas surprise si la rupture de deux câbles de données dans la mer Baltique s’avérait intentionnelle. La veille, six pays européens, dont la France, avaient accusé la Russie de mener des attaques hybrides. « sans précédent dans leur variété et leur ampleur » contre les pays de l’OTAN et de l’UE alliés à l’Ukraine.
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«C’est ridicule étant donné l’absence de réponse aux activités de sabotage de l’Ukraine dans la mer Baltique»Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a réagi mercredi, évoquant le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022 dont Moscou accusait Kiev.
En quarante-huit heures, dimanche et lundi, deux câbles de télécommunications ont été endommagés en mer Baltique. Lundi, le C-Lion 1, un câble sous-marin de 1 172 kilomètres de long reliant Helsinki, en Finlande, à Rostock, un port de la mer Baltique au nord-est de l’Allemagne, a été sectionné, selon son opérateur, le groupe technologique finlandais Cinia. Cette rupture, située au sud de l’île d’Öland dans les eaux suédoises, à environ 700 kilomètres d’Helsinki, a entraîné la coupure de toutes les liaisons fibre de ce câble.
Le BCS, un autre câble de télécommunications reliant l’île suédoise de Gotland à la Lituanie, a été endommagé dimanche matin, selon Audrius Stasiulaitis, porte-parole de la branche lituanienne de l’opérateur suédois Telia. Le trafic Internet a été redirigé via d’autres liaisons internationales.
Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, l’a déclaré mardi. “Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident. Je ne crois pas aux versions ancrées [de bateaux] ce qui aurait accidentellement causé des dommages à ces câbles »il a ajouté.
La police et le parquet suédois ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur cette affaire. “sabotage”. « L’enquête préliminaire est en cours et n’en est qu’à ses débuts »a indiqué le procureur en charge du dossier, Henrik Söderman, dans un communiqué.
Selon Carl-Oskar Bohlin, ministre suédois de la Protection civile, cité par la chaîne TV4, « Les forces armées suédoises et les garde-côtes, grâce à leur connaissance de la situation maritime, ont détecté des mouvements de navires correspondant dans le temps et dans l’espace aux perturbations survenues ».
Les mouvements de « Yi-Peng 3 » en question
Un navire chinois, le Yi Peng 3qui a quitté la mer Baltique tôt mardi matin, suivi par la marine danoise, après avoir transité par le port russe d’Oust-Luga, à 110 kilomètres à l’ouest de Saint-Pétersbourg, pourrait avoir joué un rôle dans les deux accidents. Selon la radiodiffusion publique finlandaise, dimanche, quelques heures avant que les câbles ne soient endommagés, les émetteurs des feux de navigation d’au moins quatre navires dans la zone avaient été périodiquement éteints. Le signal du phare Yi Peng 3 il a disparu toute la soirée de dimanche jusqu’à lundi vers 1 heure du matin, alors qu’il surfait près du câble.
Le Monde
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La chaîne de télévision suédoise SVT souligne qu’après les incidents survenus en mer Baltique, le navire chinois est surveillé par des navires de guerre des pays de l’OTAN, dont la marine danoise, et est actuellement arrêté au large des côtes danoises.
Les tensions dans la mer Baltique se sont accrues après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. En octobre 2023, un gazoduc sous-marin entre la Finlande et l’Estonie a été endommagé, selon l’enquête, par l’ancre d’un cargo chinois qui avait poursuivi son voyage.
Ces incidents rappellent également le sabotage en septembre 2022 des gazoducs Nord Stream 1 et 2, qui n’a pas encore été élucidé. En août, le Journal de Wall Street impliquait l’ancien chef d’état-major ukrainien, une accusation qualifiée de « une absurdité absolue » à Kiev.