Un an après la mort du jeune rugbyman, tué d’un coup de couteau lors d’un bal d’hiver à Crépol, le collectif d’extrême droite a annoncé la tenue d’un rassemblement non autorisé par la préfecture, le 30 novembre, à Romans-sur-Isère.
Romans-sur-Isère est devenu le théâtre d’un face-à-face. Le collectif d’extrême droite « Justice pour la nôtre » s’oppose à Mes Bilel Hakkar et Élise Rey-Jacquot, avocats de deux des 14 mis en cause dans l’affaire du meurtre de Thomas, à Crépol. Son origine ? L’annonce par le collectif de la tenue d’une réunion, le 30 novembre dans la ville, pour rendre hommage au jeune rugbyman tué dans un ballon dans la Drôme des Collines, “et pour toutes les victimes de l’immigration”.
Ce lundi, les municipalités ont déposé deux plaintes, dénonçant les insultes et menaces en ligne de la part de « Justice pour la nôtre » et de ses partisans. La semaine dernière, les avocats des deux détenus avaient déjà attaqué le collectif dans une plainte, pour des faits qualifiés de “provocation publique à la discrimination ou à la haine raciale” et pour “injure publique discriminatoire”. Ils tentent ainsi d’interdire le rassemblement. Non autorisé par la préfecture de la Drôme, il fait l’objet d’un « surveillance particulière »il a indiqué Figaro14 novembre. Il n’a pas encore été interdit.
« Un envahisseur et un collaborateur »
Dans leurs plaintes, ce lundi, Mes Hakkar et Rey-Jacquot, du barreau de Lyon, font état de nombreux tweets haineux à leur encontre et alertent, par ce procédé, sur le caractère inflammable de la manifestation à venir. « Si nous avions des doutes, voyons maintenant à qui nous avons affaire »souligne Me Rey-Jacquot, ce mardi.
Alors qu’ils défendent plusieurs personnes soupçonnées d’avoir tué Thomas, les conseils affirment qu’ils ont été la cible d’insultes, mais aussi de menaces, majoritairement à caractère racial. « Un envahisseur et un collaborateur », “racaille musulmane (sic)”, « un avocat communautaire qui cherchera avant tout à préserver ses semblables »peut-on le lire parmi les commentaires des internautes sur X, en réponse à un tweet de « Justice for ours ». Ou encore : “Haute trahison. Le tribunal populaire traitera cette affaire le moment venu. »
« Thomas avait vécu 16 ans avant de perdre la vie, kidnappé par une bande de racailles descendue de la Cité de la Monnaie à Romans-sur-Isère »désigne le collectif d’extrême droite au dos de la première série de tracts distribués à Romans et Valence, et qui avait alors prévu une manifestation le 16 novembre. Soit à deux jours de l’anniversaire du meurtre du jeune joueur du club de rugby de Romans-Péage (RCRP). Selon nos informations, l’association des victimes de la danse Crépol a demandé au collectif « Justice pour nous » de décaler la date de leur réunion du 16 au 30 novembre, pour éviter tout renouveau politique.