Il y a un mois, la rivière Gier a débordé et traversé les rues de Rive-de-Gier (Loire), emportant tout sur son passage. Les dégâts sont terriblesestimé à au moins deux millions d’euros. Un mois plus tard, les panneaux sont toujours visibles sur les immeubles et le mobilier urbain, mais ils disparaissent progressivement. La plupart des dégâts ont été retirés du centre-ville. Mais même un mois plus tard, Jean-Jacques constate que la ville n’est toujours pas complètement nettoyée. « On a d’abord vu une voiture passer sur un camion, une voiture qui avait de la boue jusqu’au toit, qui était un peu détruit. Et quand nous sommes arrivés ce matin, des gens nettoyaient une pièce qui se trouve sous la place, un mois après, il y a encore des stigmates, ça a dû avoir un vrai impact sur la vie des gens. utiliser
Et cela continue indirectement, pour Huguette par exemple. Le vendeur de fromage est présent sur le marché depuis plusieurs semaines. « Nous venons de retrouver le pouvoir, par exemple. Nous n’avions plus d’électricité pour nous connecter après l’inondation, alors mes collègues et moi nous sommes contentés d’un générateur et de tout le reste. Mais bon, c’est le principal, c’est qu’on est là pour le business, pour être proche de nos clients. »
« Pratiquement rien n’était récupérable »
“Il n’y a plus de dégâts” Pierre se réjouit en passant devant sa maison. Il habite depuis trente ans juste à côté de la mairie : « Je viens de terminer ici ! Je donne un ordre. C’est tout. On a évacué la boue, tout ça” explique. Son espace de vie au premier étage a été épargné, mais la cave de son atelier en sous-sol a été submergée. « L’eau est montée jusqu’à environ 2,50 mètres. Là, il touchait pratiquement les voûtes. Tout était sous l’eau. Tout, tout, tout ! Pratiquement rien n’était récupérable, congélateur, matériel électrique, etc….” Ce retraité a désormais beaucoup de mal à estimer les dégâts. “C’est un peu difficile car c’est du matériel qui date de quelques années, on ne peut pas le comparer à du matériel neuf.”
« Nous savons que cela va très probablement recommencer dans notre région »
Au marché nous rencontrons également Norbert, avec une caisse de légumes sous le bras. Ce client régulier n’est pas impressionné, mais voit que ses amis, comme beaucoup d’habitants de la ville, se posent des questions. “Comme il n’y a pas de solution permanente, on sait que ça va très probablement recommencer dans notre région, donc les gens commencent un peu à se lasser. Les gens vont-ils bouger ? Je ne sais pas. Peut-être. Mais c’est vrai que tout devient difficile parce que si on a une maison qui est inondée tous les dix ans, elle ne vaut plus grand-chose. C’est un peu comme un serpent qui se mord la queue. Nous ne pouvons pas non plus nous raser la taille ! En construisant une ville à part sur pilotis, je ne vois pas comment amener les gens à Rive-de-Gier.» il rit, un peu désillusionné.
Pour Sabah, c’est désormais une véritable peur. Ce boulanger du centre-ville en garde encore un mauvais souvenir. Il a fallu une semaine pour qu’il revienne sur le marché. « Personnellement, il fallait marquer un tournant. Ça me fait vraiment peur de penser que ça pourrait revenir et que ça pourrait être encore plus catastrophique.” elle s’inquiète.
Jusqu’au 5 décembre pour les démarches d’assurance
Et pendant un mois, en plus de tout mettre en ordre pour votre entreprise, vous devez aussi gérer la paperasse. Les procédures d’assurance sont toujours en cours. Et même si l’état de catastrophe naturelle a été déclaréPierre, par exemple, n’attend pas grand-chose de l’assurance. “On est en train de monter un dossier ici, on ne sait pas à quoi ça donne, les autres fois ça n’a rien donné !” il se plaint. Pierre fait référence aux précédentes inondations qui ont frappé la ville en 2003 et 2008. Ces mauvaises conditions météorologiques sont également devenues le principal sujet de conversation. “C’est encore assez nouveau, mais quand on trouve quelqu’un, on en parle“dés Pierre. « Avant même que cela n’arrive, nous y pensions déjà. Nous avons déjà vécu cela deux fois, c’est donc la troisième. Maintenant nous sommes prêts pour le quatrième” prédit, avec fatalisme. Les victimes de 53 communes de la Loire et de la Haute-Loire ont jusqu’au 5 décembre pour transmettre leur dossier à leurs compagnies d’assurance.