Bilan en ton mitigé pour le G20 brésilien. Le président Luiz Inacio Lula da Silva préside le forum cette année, alors que le multilatéralisme, déjà mal en point, menace d’être encore mis à mal avec le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche. Lula peut se vanter d’avoir pu lancer une Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, une coalition de 82 pays, et d’avoir réussi avec un engagement commun à coopérer pour taxer « efficacement » les plus fortunés.
Mais, si la conférence climat COP29 à Bakou n’a pas permis, en plus d’une semaine, de dessiner un accord entre pays riches et pays émergents sur qui devait financer l’adaptation au changement climatique, les attentes étaient grandes. placé parmi les dirigeants du G20. Voici ce qu’il faut retenir des 5 dossiers chauds du moment.
Climat : pas de fumée blanche
Alors que les négociations sont au point mort lors de la conférence climat COP29 à Bakou sur la question du financement climatique, les espoirs étaient grands de voir le G20 débloquer la situation. Dans leur déclaration finale, les dirigeants du G20 reconnaissent « la nécessité d’augmenter le financement climatique » et de le porter à « des milliards de dollars, de toutes sources ». Mais sans préciser qui mettra la main à la poche.
A LIRE AUSSI La ministre de la Transition écologique ne participera pas à la COP29Ils n’ont pas non plus inclus dans leur communiqué l’engagement à « opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques », arraché à la dernière COP l’année dernière à Dubaï.
Une paix « juste et durable » en Ukraine
La guerre en Ukraine a largement dominé les débats du G20, au lendemain du feu vert donné par les Etats-Unis à Kiev pour l’usage de ses missiles à longue portée contre la Russie, une décision jugée “tout à fait bonne” par Emmanuel Macron. “Nous saluons toutes les initiatives pertinentes et constructives en faveur d’une paix juste” et “durable” en Ukraine, écrivent les dirigeants dans leur déclaration.
A LIRE AUSSI Joe Biden autorise l’Ukraine à frapper la Russie avec des missiles à longue portéeIls rappellent les principes de la charte des Nations Unies « pour la promotion de relations pacifiques, amicales et de bon voisinage entre les nations ». Mais comme l’année dernière lors du sommet du G20 à New Delhi, si le texte dénonce de manière générale « la menace et le recours à la force » visant à obtenir des gains territoriaux, il ne mentionne pas explicitement une « agression russe ».
Cessez-le-feu à Gaza et au Liban
Les pays du G20 se disent « unis pour soutenir un cessez-le-feu » à Gaza et au Liban. « Tout en exprimant notre profonde préoccupation face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza et à l’escalade au Liban, nous soulignons la nécessité urgente d’élargir le flux de l’aide humanitaire et de renforcer la protection des civils.
Taxer « efficacement » les super-riches
Les dirigeants du G20 ont approuvé lundi l’idée de coopérer pour taxer “efficacement” les très riches, une victoire pour le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, chef du G20 cette année.
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“Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous chercherons à coopérer pour garantir que les individus très riches soient effectivement imposés”, indique le communiqué final. L’économiste spécialiste des inégalités Gabriel Zucman, à qui la présidence brésilienne du G20 avait commandé un rapport sur le sujet en début d’année, a salué “une décision historique”. Il a notamment proposé une taxe de 2 % sur les 3 000 milliardaires de la planète, permettant de récolter 250 milliards de dollars par an.
Alliance contre la faim
Il s’agit de l’initiative sociale phare de Lula pour la présidence brésilienne du G20 : une Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté a été lancée lundi, avec 82 pays signataires. L’Alliance mondiale contre la faim vise à unir les efforts afin de générer des ressources financières ou de reproduire des initiatives qui fonctionnent localement. L’objectif est d’atteindre un demi-milliard de personnes d’ici 2030, donnant ainsi une dimension internationale à la lutte contre la faim et les inégalités.