Force et détermination
La procureure générale Valérie Schaaps contredit la thèse de l’accusé qui affirme avoir donné un faible coup de couteau à son fils Faïssal pour le menacer et mettre fin à la bagarre dans laquelle il était impliqué. « Je ne peux pas imaginer que ce soit le cas lorsqu’on est poignardé dans le dos. Ce coup fut porté d’un seul coup et perça le poumon. La lame était tenue avec détermination. Il n’a pas simplement « piqué son fils », comme il le prétend, car, sans intervention médicale, Faïssal Hassar serait mort.a souligné l’avocat général.
Le procureur de la République insiste sur la qualification de meurtre à retenir contre Mohammed Hassar concernant les faits commis contre son fils Bilal. « Le coup a été porté au thorax de son fils et a causé la mort. Le couteau a été enfoncé sous le sternum et la blessure profonde entre les côtes a percé le poumon et déchiré l’artère pulmonaire. Ce coup porté en poussée a provoqué une hémorragie massive. »a détaillé le procureur général.
Mme Schaaps insiste sur le caractère volontaire de l’action commise par Mohammed Hassar. Le coup a été porté avec force, ce qui demande une certaine détermination. Ce coup atteint une zone mortelle.
Techniquement impossible
L’accusation a également rejeté certains arguments qui devraient être invoqués par la défense, comme celui du délai raisonnable. Les avocats de Mohammed Hassar estiment que le retard depuis les faits pourrait avoir affecté certains éléments de preuve, comme les témoignages. L’avocat général estime que le temps écoulé depuis les faits n’a pas affecté le témoignage ni porté atteinte aux droits de la défense.
Enfin, le ministère public estime que la légitime défense ne peut être retenue en faveur de l’accusé. Rien ne prouve que Mohammed Hassar aurait été visé par une attaque de son fils Bilal et qu’il n’aurait eu d’autre moyen que de le tuer pour échapper à un grave danger. Mohammed Hassar affirme avoir retourné contre lui le couteau que son fils brandissait, mais l’accusation estime que ce geste est techniquement impossible.
Les avocats de la défense plaideront ce lundi après-midi.