La pression turque n’est pas totalement inconnue de Vincenzo Montella, entraîneur pendant deux saisons en Super Lig. Le joueur de 49 ans a pris avec succès la tête de l’équipe d’Adana Demirspor, la menant aux barrages de la Conference League avec une bonne quatrième place au terme de l’exercice 2022-2023. Ce qui lui ouvre alors les portes de l’équipe nationale. “Il a fait un très bon travail à Demirspor en mettant en œuvre un football offensif, se souvient Onür Kaya, ancien joueur belgo-turc qui a passé douze saisons sur les terrains belges. Ses débuts à la tête de la Turquie ont été quasiment parfaits avec un 4-2-3-1 efficace qui leur a permis de se qualifier rapidement pour l’Euro. Mais plusieurs de ses choix ont suscité des interrogations lors des matchs amicaux qui ont suivi, comme lors de la gifle contre l’Autriche qui a sérieusement entaché sa réputation en Turquie.
mouette“Sa capacité à rester calme est importante dans un pays comme la Turquie.”
Pas de quoi déranger celui qui a joué au plus haut niveau en passant par l’AS Rome, Fulham, mais aussi l’équipe nationale italienne. Vincenzo Montella a connu des moments difficiles au cours de sa carrière de joueur puis d’entraîneur, parvenant toujours à s’en remettre. “Ces contextes avec beaucoup de pression ne sont pas nouveaux pour lui, explique le préparateur physique belge Mario Innaurato qui a travaillé à ses côtés à l’AC Milan et à la Fiorentina. C’est un coach qui garde beaucoup les pieds sur terre et relativise vite. Sa capacité à rester calme est importante dans un pays comme la Turquie, où les choses peuvent vite s’embraser en matière de football. A Séville, on a eu des moments compliqués, mais il est resté fidèle à ses principes de jeu. C’est la marque des entraîneurs qui savent gérer la pression.
Belle génération turque
Les récents résultats soulèvent d’autant plus de questions que l’équipe n’a jamais semblé aussi qualitative. Autour de la star de l’Inter Milan Hakan Calhanoglu, de nombreux jeunes commencent à prendre une place de plus en plus importante dans le groupe. Mais certains n’ont pas encore un temps de jeu à la hauteur de leur talent, notamment la pépite du Real Madrid, Arda Guler. “C’est un joueur qu’il faut mettre en premier dans son équipe donc j’espère qu’il sera dans le XI, analyse Onür Kaya. Il y a d’autres bons jeunes joueurs qui n’ont pas leur chance comme Can Uzun qui a été extrêmement efficace avec Nuremberg et qui n’est pas en sélection. Dans l’autre sens, Samet Akaydin a failli ne pas jouer au Panathinaïkos, mais est repris… Ce sera au sélectionneur de trouver la bonne formule, car les critiques seront encore plus vives en cas de faux pas lors du premier match. . Montella reste l’homme de la situation, mais si la Turquie est mauvaise, elle sera rapidement mise de côté.»
mouette“Si la Turquie est peu compétitive, elle sera rapidement mise de côté.”
Sous contrat jusqu’en 2026 à la tête de l’équipe nationale, l’Italien sait qu’il joue beaucoup dès le match contre la Géorgie, contre qui la Turquie tentera d’obtenir sa première victoire en 2024. »Je suis toujours un peu triste d’apprendre qu’il n’a pas le soutien du public, conclut Mario Innaurato. Je ne comprends pas, car il a rapidement qualifié le pays pour l’Euro ; il ne faut pas oublier tout ce qu’il a réalisé avec cette équipe. Mais personne n’a de mémoire dans le football, donc il est clair que le match contre la Géorgie sera pour lui d’une importance capitale.
Turquie (4-2-3-1) : Gunok ; Ayhan, Demiral, Bardakcı, Kadıoğlu ; Özcan, Çalhanoğlu ; Güler, Yıldız, Aktürkoğlu ; Yılmaz.
Géorgie (3-5-2) : Mamardachvili ; Kverkvelia, Kashia, Dvali ; Kakabadze, Kiteishvili, Kochorashvili, Shengelia, Chakvetadze ; Kvaratskhelia, Mikautadze.
