Qui ne voudrait pas la paix en Ukraine ? Pendant près de mille jours, « L’Ukraine brûle […] Le sang coule. Des gens meurent” a écrit le chef de l’Église gréco-ukrainienne, Sviatoslav Shevchuk.
Depuis l’élection de Donald Trump, la Russie a intensifié ses attaques en ciblant délibérément les civils : « Chaque jour, nous comptons nos morts, devant et derrière » écrit l’universitaire Anastasia Fomitchova (1). Le terrible calvaire du peuple ukrainien continue de s’aggraver. A l’approche de l’hiver, on s’attend à des décès dus au froid et à la paralysie des hôpitaux : 80 % des infrastructures énergétiques ont été bombardées.
Donald Trump a assuré qu’il serait capable de rétablir la paix en 24 heures. Mais dans quelles conditions ? Cèdera-t-il à la capitulation que Vladimir Poutine souhaite obtenir : la reconnaissance de la capture de 20 % de l’Ukraine occupée et de certaines parties des régions qu’il n’a pas réussi à conquérir, le changement de régime politique à Kiev pour remettre le pouvoir sous son contrôle. ? contrôle, l’engagement de l’Ukraine à ne rejoindre ni l’OTAN ni l’Union européenne… ? Ou bien Donald Trump se rangera-t-il du côté du peuple ukrainien attaqué et de la continuité du droit international ?
Car c’est de cela dont il s’agit, comme l’écrit Constantin Sigov : «Le Kremlin ne se contentera pas de geler le conflit actuel. L’objectif premier de l’agression de Poutine, à savoir la destruction de la civilisation du droit, de la justice et des règles, ne concerne pas seulement l’Europe de l’Est, mais la planète entière. Ce virus devient de plus en plus toxique. (2).
Mettez fin à notre lâcheté
La volonté de la Russie de globaliser cette guerre ne fait plus aucun doute. Ses alliances ne se limitent plus aux équipements militaires. Elles s’étendent jusqu’à l’embauche d’hommes venus d’autres pays, utilisés comme chair à canon. Ces pauvres soldats sri lankais ont été trompés et se sont retrouvés au front malgré la promesse d’un emploi en Russie. Les douze mille soldats nord-coréens déployés en Ukraine constituent un « tombeau escaladé » a déclaré Emmanuel Macron. Formée en Ukraine, la Corée du Nord constituera-t-elle une menace encore plus grande pour la Corée du Sud ?
S’il existe des alliés de la Russie, ceux de l’Ukraine se distinguent par leur lâcheté : nous lui interdisons toujours de détruire, en Russie, les cibles militaires d’où proviennent les bombes suspendues qui tuent des civils, la privant du droit de légitime défense. Contradiction indigne : « Les bases militaires russes sont […] mieux protégée par l’OTAN que la population civile en Ukraine » écrit Anastasia Fomitchova (1).
a demandé le chef de l’OTAN, Mark Rutte « faire plus que permettre à l’Ukraine de se battre ». Kaja Kallas, haute représentante de la politique étrangère européenne, a fixé le cap : «La victoire de l’Ukraine doit être une priorité. » Nous espérons que ces paroles ne passeront pas inaperçues.
Parce qu’une capitulation déguisée de l’Ukraine n’apportera pas une paix durable aux Européens. Le Kremlin y verra une défaite de l’Europe et en profitera, a expliqué l’expert militaire Xavier Tytelman. Si l’Ukraine était démantelée, neutralisée, Vladimir Poutine frapperait à notre porte. Nous n’avons pas d’autre choix que d’avoir le courage de tenir nos engagements et d’agir. Protégez le ciel ukrainien en détruisant les missiles russes. Équipez les villes de défense aérienne. Permettre à l’Ukraine de cibler des cibles militaires légitimes en Russie. Ne négociez pas avec le droit international. Seule une paix juste repoussera durablement la guerre et permettra aux Européens d’être des acteurs libres et forts au cours de ce siècle.
(1) Le monde14-11-24. (2). Libération 10-11-24.