Au micro de l’animateur Patrick Masbourian, loin de s’excuser, le député solidaire a persisté et signé. Il a affirmé que le fait que la Coalition Avenir Québec (CAQ) pointe régulièrement l’immigration comme responsable des problèmes dans les services publics a contribué à créer « l’Autre comme un danger pour le Québec ».
Lors de l’entrevue, il a notamment visé le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant. “M. Carmant nous explique une question à la Salle Bleue sur les travailleurs de la DPJ qui ont couché avec des mineurs, et il finit par nous dire : « c’est la faute des immigrés », dit-il.
Le 30 octobre, le ministre Carmant a répondu à une question de la députée libérale Brigitte Garceau concernant la crise au DPJ et l’impact de l’immigration sur les services.
Lionel Carmant a déclaré : « L’impact des nouveaux arrivants joue un rôle dans tous les services que nous offrons. Vous savez qu’à mon grand désespoir il y a des gens qui partent d’Amérique du Sud, des Caraïbes, qui traversent les États-Unis à pied, avec leurs enfants, qui arrivent au Québec et à cause de leur état, la DPJ est appelée et doit intervenir dans ces cas. »
« Ce que j’ai demandé, c’est qu’on intervienne auprès des services sociaux, auprès des organismes communautaires, qu’on change notre façon d’intervenir pour que ces enfants puissent rester dans leur famille. (…) Ce que nous souhaitons, c’est que les personnes qui arrivent au Québec contribuent le mieux possible à la société québécoise, et cela en leur offrant le meilleur accueil et les meilleurs services possibles, y compris les services à la jeunesse. , a poursuivi le ministre.
La réaction de Lionel Carmant aux propos de M. Bouazzi, vendredi, ne s’est pas fait attendre. « Je n’accepterai jamais d’être accusé d’alimenter le racisme. Je suis un fier Québécois d’origine haïtienne. Haroun Bouazzi dépasse les limites. Québec solidaire doit réagir immédiatement», a écrit M. Carmant sur le réseau social X.
La polémique autour d’Haroun Bouazzi a éclaté jeudi en raison de propos qu’il a tenus lors du gala de la Fondation Club Avenir.
« Dieu sait que je vois cela chaque jour à l’Assemblée nationale, la construction de cet Autre, de cet Autre qui est maghrébin, qui est musulman, qui est noir, qui est indigène, et de sa culture qui, par définition, serait être dangereux ou inférieur», a déclaré le député de Maurice-Richard.
Selon lui, ces propos étaient « déformés ». Il dit faire de la « pédagogie » et affirme qu’il faut du « courage » pour parler contre le racisme.
“C’est totalement inacceptable”
Lors de l’entrevue à Radio-Canada, le député solidaire a également pointé du doigt le ministre de la Santé, Christian Dubé. “M. On l’interroge sur les listes d’attente qui ne font que s’allonger – et il est là depuis six ans – sur les personnes qui vont se faire opérer et il répond : « c’est la faute des immigrants », dit-il. -il a argumenté.
« Je n’ai jamais dit quelque chose de pareil. Il est totalement inacceptable de laisser entendre le contraire. M. Bouazzi recherche d’autres coupables pour les propos regrettables qu’il a lui-même tenus, il doit se rétracter”, a écrit le ministre de la Santé sur X.
Dans l’interview, Haroun Bouazzi s’est défendu d’avoir traité ses collègues de l’Assemblée nationale de racistes. «Je ne considère pas ces commentaires comme particulièrement racistes. Je pense que ce sont des mots qui construisent l’Autre comme un danger. Et effectivement, dans notre société, quand l’Autre devient un danger, le racisme se crée », explique-t-il.
« S’ils pensent que ce qu’ils disent est raciste et qu’ils se sentent jugés, c’est leur problème. Ce n’est pas ce que je dis », a ajouté le député favorable.
« Excellent remplacement »
Lors de l’entrevue de vendredi matin, Haroun Bouazzi a également critiqué le PQ.
“M. (Paul) St-Pierre Plamondon nous a expliqué que si on ne crée pas la souveraineté, on va disparaître. Nous sommes 9 millions ! Si nous disparaissons, c’est parce que nous sommes remplacés. Remplacer 9 millions (de personnes), ce n’est pas un petit remplacement, c’est un grand remplacement», a-t-il expliqué, voulant ainsi associer le PQ à la théorie complotiste et d’extrême droite du grand remplacement.
« Non seulement (Haroun Bouazzi) ne s’excuse pas, mais il accepte pleinement ses propos et en ajoute. Québec solidaire devra prendre une décision. Rapidement. C’est l’intégrité de l’Assemblée nationale du Québec qui est en jeu», a écrit le député péquiste Pascal Bérubé, également sur X.
Jeudi, les propos de M. Bouazzi ont suscité de nombreuses réactions à son encontre. Les deux porte-parole du parti, Ruba Ghazal et Gabriel Nadeau-Dubois, l’ont publiquement réprimandé, estimant « que ses propos étaient franchement maladroits et exagérés ».
Lors de l’entretien radiophonique, M. Bouazzi a déclaré qu’il respectait la position prise par les deux porte-parole unis. “Je peux comprendre qu’il puisse y avoir un inconfort sur la forme”, a-t-il déclaré.
Même l’organisation qui a invité le député solidaire a pris ses distances avec ses propos en affirmant que chaque élu invité à sa tribune doit « miser sur des discours cohérents et inclusifs » et que le discours d’Haroun Bouazzi, « n’a malheureusement pas respecté ce principe.
QS sera en conférence du vendredi soir jusqu’à dimanche.